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Crédit Photos : MACIF / A Courcoux

Crédit Photo : MACIF / A Courcoux

MACIF, dernier des ultimes, sort de chez CDK

 

Première mise à l'eau d'un ultime depuis 2008.

 

Si l'on excepte la construction et la mise à l'eau de Sodebo Ultim', l'an passé qui est en partie construit à partir de l'ex Geronimo (3/4 des flotteurs et les bras), MACIF est le premier multicoque océanique conçu, réalisé et mis à l'eau depuis celle de Banque Populaire V, maintenant Spindrift 2.

 

Conception

 

Sept ans d'attente, mais deux conceptions bien différentes. En effet, Banque Populaire V était un bateau pour des courses en équipages, qui a malgré tout été bien adapté aussi, pour le solitaire, Yann Guichard l'ayant largement prouvé lors de la dernière Route du Rhum.

Ici, avec MACIF, dès le début de la réflexion, le projet s'oriente vers un trimaran à mener en solitaire et plus précisément, en solitaire autour du Monde. Pouvant sans problème, être mené par un équipage, cela va sans dire.

 

La feuille blanche, après les idées de François Gabart, a été remplie chez VPLP, cabinet d'architecture auteur de Sodebo Ultim', Spindrift 2, IDEC Sport, des MOD70, de Geronimo, de nombreux ORMA60 et du Poulain. François Garbart et son équipe, souhaitaient associer Guillaume Verdier, comme pour son IMOCA60, mais finalement les deux cabinets non pas souhaiter collaborer ensemble sur les multicoques. Et compte tenu du délais de réalisation, le choix, sans doute moins "extême", a été de travailler avec VPLP.

Pour les calcul, en partenariat avec Intel, de super calculateurs en Angletrre ont servi pour différentes simulations de formes. Mais ce partenariat avec Intel, ne s'arrête pas là. Tout un travail a été mené sur la communication à bord, aussi bien entre l'équipage, qu'accoustique et pour le multimédias. Cette collaboration se retrouve dans la gestion du sommeil (A lire ici)

 

Pour la construction, voir ci-contre, pas moins de trois chantiers sur quatre lieux ont collaborés : CDK (Port la Forêt et Lorient), Multiplast et Mer Concept, la structure montée par François Gabart et son équipe. L'assemblage final, ayant lieu à Lorient chez CDK. Sans oublier la construction du mât et des appendices.

 

Mais alors ça ressemble à quoi ?

 

Et bien un mélange entre les bras et la barre d'écoute de grand voile de Groupama 3, les flotteurs de Sodebo Ultim' et la coque centrale d'un MOD70 rallongée. Question poids, c'est plus léger d'une tonne que Sodebo Ultim' (15.6 t), mais plus du double qu'un MOD70 (7 t). Du côté de la surface de voile, c'est très proche (+ 10 m² au près et + 13 m² au portant), pour Sodebo Ultim'. Le futur IDEC Sport étant beaucoup plus lourd (18 t), plus large que Sodebo, mais moins que Macif, pour une surface de voile très proche. 

 

Innovations 

 

Au rayon des innovations jamais vu sur un maxi trimaran, il est équipé de foils en L et de safrans  en T inversés. Mais sur ceux des flotteurs le plan porteur, ne sera pas à l'extrémité, mais au 3/4 de la pelle. Dès sa mise à l'eau le mât aile sera basculant, en effet, une centrale hydraulique est nécessaire pour les foils, du coup la question du poid, d'un mât fixe, n'a pas été pertinante.

Enfin, il y a la "Cabane", innovante, située à l'arrière du poste de barre et de manoeuvres, le tout relié par une casquette. Qui dit pas de descente, donne un poste de manoeuvre où tout est rassemblé.  Mais surtout sur le papier en tout cas, cette "casquette", est un élément de sécurité pour la navigation en solitaire. Le cockpit pouvant être complètement fermé dans un deuxième temps. Plus besoin de descendre dans la coque centrale, tout est à porté de main sur le pont. Plus confortable ? Pas sûr que vivre très haut perché soit des plus agréable ! Mais un retour en arrière est toujours possible. Reste à valider l'ensemble en mer. La coque centrale est elle très volumineuse, pour augmenter la résitance à la torsion.

 

 

Macif, n'est pas au maxi de la "Classe Ultim", il rentre dans le cahier des charges de cette nouvelle classe, l'assureur étant un des trois créateur du "Collectif Ultim".

 

ITW

 

François Gabart : "L'objectif est simple : être prêts pour nous élancer sur un tour du monde en solo pendant l'hiver 2017/2018. Cela nous laisse du temps pour nous préparer, mais du temps nous allons en avoir besoin pour mettre au point une telle machine... Oui, il y aura des plans porteurs sur les safrans, oui les foils ressemblent à ceux que l'on a pu voir sur la dernière Coupe de l'America. Mais le vol, quel que soit l'état de la mer, n'est pas pour tout de suite. Mais c'est en effet le but vers lequel il faut tendre.... Au niveau budget, c'est à peu près le double d'un budget IMOCA60. Et on espère que ça rapportera le double....  En termes de carène pure, cela n'a rien à voir avec Groupama 3 et  Banque Populaire V. Les étraves inversées sont moins volumineuses. Et comme on sera plus petit que Groupama 3, c'est difficile de comparer les poids.  On est plus dans la taille d'un Sodeb'O, mais on est beaucoup plus large. Donc en termes de puissance, on est plus proche de Groupama 3 et de Sodebo Ultim'.... Les appendices sur notre bateau sont vraiement la grande révolution par rapport à ceux d'avant. Ils sont largement inspirés de la Coupe de l'America. Mais nous n'avons pas la prétention de dire que nous allons voler.  Ce qu'on cherche c'est d'abord de la stabilité. L'idée est plus de faire voler ou faire monter le flotteur sous le vent grâce au foil et de naviguer juste sur la coque centrale dans certaines conditions...  On l'a imaginé pour la performance et la sécurité. La distance entre les cinq winches et les postes de barre est la plus courte possible pour réduire les déplacements. Tout a été optimisé pour un contrôle du bateau en solitaire. La casquette de protection vient rejoindre la cellule de vie spartiate, une « cabane » placée à l'arrière du cockpit. Elle fait tout juste 4m2, c'est suffisant. J'y aurai une bannette, un petit réchaud, mon ordinateur.... Je n'ai pas l'expérience de Francis (Joyon), Thomas (Coville) ou même d'Armel (Le Cléac'h). La passion du multi est en moi depuis toujours mais j'ai acquis cette culture sur de petits bateaux. Là, on est dans une autre échelle. C'est ambitieux, je sais que ce sera compliqué, je n'aurai pas le droit à l'erreur. Mais la vie, c'est d'explorer de nouvelles voies. Il y a beaucoup d'inconnues mais je n'ai pas d'appréhension".

 

 

Vincent Lauriot Prévost (Architecte) : "Nous sommes partis d'une page blanche, on voulait un bateau très polyvalent. Pas forcément révolutionnaire, mais capable de naviguer en mode turbo quand les conditions sont réunies. On aura un bateau un peu moins puissant que Groupama 3 et Banque Populaire 5 qu'on ne peut de toute façon pas exploiter totalement en solitaire. Mais MACIF sera aussi grand et plus léger, donc plus facile à mener et exploitable à un meilleur niveau... On va voir comment on rend le bateau plus aérien et moins archimédien. Le bateau sera équipé de foils et de plans porteurs sur les trois safrans. Mais on y va avec prudence, de façon mesurée. L'idée, n'est pas de faire voler le trimaran, mais de soulager la coque centrale et le flotteur sous le vent."

 

 

Les caractéristiques connues à ce jour :

 

Architectes : VPLP

Chantiers : CDK / Multiplast / Mer Concept

Matérieux : Carbon/Kevlar/Normex

Longeur : 30 m

Largeur : 22 m

Tirant d'eau : 4.50 m

Tirant d'air : 35 m

Déplacement : 14.5 t

Surface de voile au près : 430 m²

Surface de voile au portant : 650 m²

Voiles : North Sails

Mât : Lorima

Safrans Flotteurs : F Madec Composite

Safran Coque centrale : Ravussin Concept

Dérive et foils C3 Technologies

Décoration : Isabelle Keller & Jean Baptiste Epron

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