Trois jours que la 9ème édition du Vendée Globe a été lancée et le fait marquant de ces dernières heures est le demi tour, vers les Sables d'Olonne, du grand favoris Français de cette édition Jérémy Beyon sur Charal. Le skipper et son IMOCA60 ont un safran détérioré suite à un impact avec un OFNI. Le retour sur le port de départ, la seule escale possible pour ce tour du Monde ne solitaire, sans escale et sans assistance, ne se fera pas avant vendredi et même si les réparations peuvent s'effectuer rapidement, car il semble y avoir d'autres problèmes à bord, la course à la victoire est terminée pour Jérémy Beyou, qui repartira avec une semaine de retard sur la flotte. Rien à voir avec le retour de Michel Desjoyeaux sur Foncia lors du Vendée Globe 2008, avec un retour au port moins de 24 heures après le départ, pour un pit stop de seulement 5 heures. Une très grosse déconvenue pour Jérémy Beyou, son équipe et son sponsor Charal.
Pendant ces trois jours de course, la flotte à mis dans un premier temps le cap à l'Ouest, les foilers ont persisté dans cette voie, pendant que les dérives droites mettaient peu à peu le cap au Sud Ouest, puis au Sud. A l'exception de Clarisse Crémer sur Banque Populaire X qui faute de décision assez rapide est restée dans l'Ouest. Une décision qu'elle n'a visiblement pas à regretter aujourd'hui, car elle fait quasiment jeu égal avec les foilers de dernière génération, avec une très belle trajectoire, même si elle annonce qu'elle est complètement "cramer" au moment d'attaquer ce quatrième jour de course.
Clarisse Crémer, skipper de Banque Populaire X : "La nuit n'a pas été très rigolote, avoue Clarisse Crémer. Il y a eu beaucoup de vent, j'ai eu 49 nœuds en rafale et 45 établis. Ce n'était pas très drôle. Je suis un peu au bout du rouleau, je n'arrive pas à renvoyer mes voiles. J'avais un peu le mal de mer je crois, je n'ai pas réussi à manger. Le moral n'est pas au top niveau mais je m'en suis sortie sans encombre. C'est donc positif, mais je suis totalement cramée. Je fais profil bas. Je vais essayer de me reposer mais je n'arrive pas à dormir ni à manger. On s'en serait bien passé de cette nuit... Je me fais un peu peur à être cramée comme ça".
Avec ce scindement en deux de la flotte, ce sont les bateaux d'ancienne génération qui mène la course, avec une première place au classement qui est passée successivement à Damien Seguin sur Apicil, puis Jean Le Cam sur Yes we Cam, pour revenir à Damien Séguin, qui a du, lui se mettre à l'eau pour aller découper un filet de pêche pris dans sa quille. Avant qu'hier en milieu de journée, Maxime Sorel sur V&B - Mayenne prennent à son tour le commandement de ce Vendée Globe.
Avaries de hook en série !
Cette pièce maîtresse qui permet de retenir à poste les voiles d'avants ou la grand voile, donne bien des soucis aux solitaires depuis le départ. Le premier touché a été Fabrice Amedeo sur Newrest - Art et fenêtres qui a fait un retour sur les Sables, pour une réparation du hook de Gennaker et une fissure dans le mât causé par la drisse (Fabrice Amedeo est reparti hier à 22 h des Sables), puis ça a été au tour d'Arnaud Boissière sur La Mie Câline - Artipôle de monter dans son mât pour débloquer la pièce récalcitrante, puis Jean Le Cam sur Yes We Cam, et enfin pour le moment Armel Tripon sur l'Occitane en Provence qui a fait route sur La Corogne pendant une partie de la nuit avant que son équipe trouve une solution en remplaçant le J3 par le tourmentin pour tenir le mât. Comment une pièce aussi essentielle peut poser autant de problèmes en aussi peu de temps ?
Les petits pépins sont nombreux à bord des 33 IMOCA60 (problèmes de drisses, plexiglass cassé, girouette arrachée, etc, avec le passage de cette première dépression. A l'image de Kévin Escoffier, sur PRB, qui a découvert que sa soute avant était plein d'eau suite à une rupture de canalisation de l'évacuation d'eau d'un de ses puits de foils. Un problème résolu temporairement en attendant une mer plus clémente. Car le problème des skippers est bien là, une mer casse bateau, une mer complètement désordonnée, qui va heureusement devenir plus maniable dans les prochaines heures et permettre à ceux qui n'ont pas rencontré de problème, à l'image semble-t-il de Samantha Davies sur Initiatives Cœur et Boris Herrmann sur SeaExplorer, d'accélérer vers le Sud et aller à la rencontre d'une nouvelle perturbation, avant de pouvoir enfin accrocher les Alizés... Mais la route est encore longue et semée d'embuches.
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