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Créée en 1978, La Route du Rhum, course mythique montée pour contrer les Anglais et leur limitation de taille des bateaux, en est à sa 11ème édition et fête ses 40 ans.

 

Cet anniversaire sera fêté par un record de participation au départ de St Malo, ils seront 125 à s'élancer le dimanche 4 novembre à 14 heures au large de la pointe de Grouin. Avant de parcourir la Manche, les concurents devront franchire une marque au large du cap Fréhel.

 

Une transatlantique qui aura vu les plus grands triompher à Pointe-à-Pitre après un contournement de la Guadeloupe par l'Ouest. Le record est toujours détenu, depuis 2010 par Lionel Lemonchois sur Gitana 11. Si l'écurie Gitana sera bien présente, Lionel Lemonchois ne sera pas sur la ligne de départ pour défendre son record. En revanche Loïck Peyron, dernier vainqueur, sera lui bien présent, mais à la barre de son petit Happy, réplique du trimaran de Mike Birch vainqueur de la première édition. Il ne défendra donc pas son titre lui non plus.

 

125 concurrents répartis en 6 classes (Class40, IMOCA60, Rhum Mono, Rhum Multi, Multi50 et Ultime). La classe la plus représentée est la Class40 avec pas moins de 53 bateaux ! Dont près de 15 prétendants à la victoire. Les deux classes les moins bien fournies, les Multi50 avec six bateaux et les ultimes eux aussi à six sur la ligne de départ. Si aucune femme n'est à la barre d'un ultime, elles seront 7 à la barre d'un bateau à s'élancer. Trois en IMOCA60 avec Sam Davies qui peut s'imposer et trois en Class40 avec Miranda Merron qui peut jouer une belle place. 

 

Avant de penser à la gagne, il faudra sortir de la Manche au mois de novembre, traverser le golfe de Gascogne et ses tempêtes, avant de rejoindre au plus vite la route des Alizés et foncer vers les Antilles. Un parcours de 3540 milles, sans parler du parcours côtier en arrivant sur la Guadeloupe, où rien n'est joué en cas d'arrivée sur zone goupée...

 

Dans la classe ultime, classe où va se jouer la victoire, la bataille devrait être magnifique !

l'histoire de la course

La Classe Ultime

La classe Ultime

Ils seront six marins à remplir le cahier des charges de la classe (multicoques de plus de 60 pieds), à se présenter le 4 novembre prochain sur la ligne de départ. Pour certaines de ces équipes, cela fait quatre ans qu'elles travaillent avec cet objectif en ligne de mire. Il y aura qu'un seul vainqueur à Pointe-à-Pitre huit jours plus tard. Elle auront toutes eu le mérite d'être arrivées à St Malo et cela n'a pas été facile pour des raisons bien différentes, pour deux d'entre elles. Le team Remade - Use it Again de Romain Pilliard en manque de financement et dans une démarche décalée qui ne peut viser la victoire. Et le team Banque Populaire, avec le chavirage du maxi trimaran au large du Maroc le 14 avril dernier. Il aura fallu toute la maîtrise du team et ses moyens, ainsi que l'aide précieuse d'intervenant extérieurs (Multipast entre autre), pour que le Banque Popualire IX d'Armel Le Cléac'h soit présent.

 

Six ultimes, trois types de multicoques. Remade - Use It Againrend 10 mètres en longeur aux cinq autres bateaux de la classe. Construit en 2004 l'ancien trimaran d'Ellen Mac Arthur, n'a aucune chance de s'imposer en Guadeloupe. Le but n'est pas là de toute façon. Ensuite viennent deux valeurs sûres, avec des skippers très expérimentés et qui connaissent sur le bout des doigts leurs machines : IDEC Sport de Françis Joyon et Sodebo Ultim' de Thomas Coville. Enfin les trois trimarans foilants, avec Macif de François Gabart, le plus ancien, mais qui vient de subir un énorme chantier pour le mettre à niveau, Banque Populaire IX d'Armel Le Cléac'h en pleine phase de développement et qui aura manqué de temps pour mettre le trimaran au point et se l'approprier pleinement. Enfin le Maxi Edmond de Rothschild de Sébastien Josse, sans doute le trimaran le plus extrême, mais avec un peu moins de milles sous les flotteurs que Macif de François Gabart. Cette transatlantique sera un sprint, rien à voir avec un tour du Monde, un sprint en solitaire sur des engins de plus de 30 mètres et foilants. Reste la météo, en novembre dans l'hémisphère nord et encore plus en Manche. Même si à trois semaines du départ l'été est quasi présent cette année, chaque skipper aura à terre son équipe de routage et c'est certainement dans l'anticipation des manoeuvres, voir dans leurs réalisations que la différence se fera.

Le parcours

Départ de St Malo le 4 novembre à 14 heures. Foule à terre, mais aussi foule en mer, des zones bien délimitées pour les concurrents, avec une ligne de départ de plus de 3 milles séparées en deux tronçons en sa moitié. Au nord les ultimes et les Multi50, au sud les autres classes. Les 25 milles entre la ligne et la porte de dégagement à Fréhel peuvent être très rapidement avalés par les ultimes lancés, s'il y a du vent, à plus de 30 noeuds. Il faudra ensuite sortir de la Manche pour attaqué le golfe de Gascogne et sans doute prendre la route sud et les Alizés. Toujours avec du vent bien orienté et une mer négociable, il ne faudra pas beaucoup plus de 2 jours et demi pour commencer à se réchauffer et débuter la cavalcade vers l'arc Antillais. cinq jours plus tard, les skippers de tête commenceront à apercevoir  la Guadeloupe. Débutera alors une nouvelle partie corsée, surtout si deux ou trois bateaux arrivent ensemble, avec le tour de la Guadeloupe. le passage de la bouée du Rhum à Basse Terre, tout près de la côte, où l'air peut complètement disparaître à l'abri du volcan, avant de retrouver de l'air et d'emprunter le canal des Saintes.

 

Pour suivre la course le Tracker

Les concurrents de la classe ultime

Les concurrents

Les skippers de la classe Ultime et la Route du Rhum 

Pronostics

François Gabart remporte toutes les courses dont il prend le départ et ça depuis plus de 6 ans maintenant, aussi bien à la barre de son IMOC60 Macif que de son Ultime Macif. Vendée Globe, Route du Rhum, Transat Anglaise, The Bridge, record de la plus grande distance parcourue en 24 h et le record autour du Monde en solitaire et sans escale battu très largement. Alors difficile de ne pas le placer en grand favori, surtout que son trimaran vient d'être mis au niveau des derniers trimarans construits, avec des foils et des safrans qui lui permettent de foiler.

Sébastien Josse et le Gitana Team ont le trimaran le plus novateur de la classe ultime et sans doute celui qui a le plus gros potentiel. Sébastien Josse connaît bien la route pour avoir terminé 3ème de la précédente édition sur un MOD70 à foils bien plus instable que le Maxi Edmond de Rothschild. Cependant le duo homme / bateau n'ont pas le nombre de milles que François Gabart et sa machine. La bataille devrait être très belle entre ces deux protagonistes pour la première place.

Armel Le Cléac'h et le Team Banque Populaire ont déjà une victoire à leur actif avant le départ, celle d'être, dans de bonnes conditions, sur la ligne de départ. Après le chavirage de Banque Populaire IX au large du Maroc à la mi avril, on pouvait penser qu'il serait difficile de réarmer le trimaran, de faire construire un nouveau mât. Le Team Banque Populaire, avec l'aide, entre autre de Multiplast et Lorima, réalise une véritable prouesse. Le trimaran a même été amélioré, avec la cellule de vie et de navigation entrièrement repensée. Reste qu'il manque du temps de navigation à son skipper pour pouvoir mener à fond l'engin en plein développement. 

Favoris il y a quatre ans avec le même bateau, moins optimisé. Mais rapidement contraint à l'abandon après un abordage avec un cargo, Thomas Coville passe en position d'outsider pour cette édition 2018. Son Sodebo Ultim' ne peut pas lutter en vitesse pure face à la nouvelle génération des volants. Il faudra faire le sans faute, miser sur la connaissance du bateau, le pousser à  la limite et attendre de la casse devant pour pouvoir espérer remporter la course. D'autant que le bateau est déjà vendu à Actual, et que cela remettrait pas mal de choses en cause pour l'avenir de la Classe Ultim' si jamais un gros pépin venait à arriver.

Francis Joyon et son trimaran IDEC Sport, deux fois vainqueurs de cette même Route du Rhum (Groupama 3 et Banque Populaire VII), sont dans la même situation que Thomas Coville. Il faudra des conditions musclées et toute la connaissance de son skipper pour qu'IDEC Sport franchisse une troisième fois la ligne d'arrivée à la première place et ça malgré les nouveaux foils, et les nouveaux safrans à plans porteurs.

La démarche de Romain Pilliard et de son trimaran Remade - use it again, est complètement différente de celles des cinq autres skippers. Ici pas question de viser la victoire, mais simplement finir. Le tout avec un message autour de l'économie circulaire avec un trimaran magnifiquement remis au goût du jour dans cet esprit. Mais un trimaran qui rend 10 mètres en longueur aux autres ultimes et qui aura manqué de temps et de budget pour pouvoir rivaliser même avec les meilleurs des Multi50. Mais grâce à son engagement dans cette classe, il pourra bénéficier d'une visibilité beaucoup plus forte.

16/10/2018 : Le village est quasi prêt à accueillir ses exposants. Certains concurrents sont déjà à quai, les locaux, mais aussi plusieurs Class40.

St Malo

18/10/2018 : Les dernières sorties d'entraînements avant le départ pour St Malo

François Gabart à bord de Macif est rentré en milieu d'après midi, à Port La Forêt, d'une grande boucle qui l'a emmené au milieu de l'embouchure de la Manche. Un retour à Haute vitesse à plus de 35 noeuds, avec le trimaran sur ses foils dans 17/18 noeuds de vent.

 

 

Armel Le Cléac'h sur son Banque Populaire IX on quittés Lorient en milieu d'après midi mercredi, après avoir fait une sortie avec la presse. Ce soir en début de soirée le trimarn est à 19 noeuds e à 200 milles au large de La Rochelle, dans 20 noeuds de vent, plein Nord.

 

Thomas Coville sur Sodebo Ultim' a quitté La Trinité sur Mer, pour sa dernière sortie d'entraînement. Il est ce soir à 150 milles au large du Morbihan à plus de 30 noeuds sur une route N/O.

 

Sébastien Josse à bord du Maxi Edmond de Rothschild, a effectué une sortie média depuis Lorient avec un tour de Belle île, des pointes à plus de 43 noeuds en vole. Retour à Lorient ce soir. Un Gitana 17 qui reçoit deux petites bâches sur le côté du cockpit pour fermer encore un peu plus l'espace de manoeuvre et de vie.

 

Francis joyon sur IDEC Sport, un tour en baie de Quiberon et jusqu'à Belle île avec une petite pointe à 26 noeuds sur le retour.

 

Romain Pilliard sur Remade - Use it Again continue sa préparation à La Trinité et était l'invité en début de soirée de l'émission télé "Le Café de la Marine" à Lorient.

 

22/10/2018 : Les ultimes sur les différentes éditions de la Route du Rhum

23/10/2018 : Les concurrents de la Route du Rhum sont nombreux à avoir pris la mer ce mardi en direction de St Malo à 24 heures de l'ouverture du village et de la date d'arrivée maxi autorisée. Du côté des ultimes, seul Romain Pilliard et son équipe sur Remade - Use it Again ont quitté leur ponton de la Trinité sur Mer en direction de St Malo.

 

Sodebo Ultim' prendra la mer jeudi, avec à son bord une équipe de RTL qui effectuera un direct depuis le trimaran de Thomas Coville.

 

Enfin le dernier à quitter sa base, sera le Maxi Edmond de Rothschild, qui ne pourra pas s'amarrer à St Malo, avant le milieu de la semaine prochaine. En effet, sa place devant la gare maritime nécessitant une marée un peu plus élevée.

 

Pendant ce temps, les équipes arrivent, elles dans la cité Corsaire. Le semi-remorque du Gitana Team, fraîchement repeint comme le maxi trimaran, a pris place, tout comme le container de chez Macif.

24/10/2018 : Trois des six ultimes ont pris la direction de St Malo depuis hier. Le premier a quitté son port d'attache a été Romain Pilliard, hier matin, sur Remade-Use it Again. Un convoyage dans le tout petit temps pour une arrivée ce soir à St Malo.  Et il y avait du monde sur le chemin de St Malo, des IMOC60 , des Multi50, des Class40...

 

Ce matin, c'était au tour de Francis Joyon et du tirmaran IDEC Sport de quitter La Trinité sur Mer, rejoints au large des Glénan par Banque Populaire IX et Armel Le Cléac'h. Depuis les deux trimarans font route ensemble et se trouvent en milieu de soirée, ce mercredi soir, au SO de Ouessant à 12/13 noeuds.

 

Demain en fin d'après-midi, Sodebo Ultim' et son skipper Thomas Coville quitteront à leur tour leur port d'attache de La Trinité sur Mer pour rejoindre St Malo. La radio RTL diffusera à partir de 18 h une émission en direct depuis le trimaran.

 

Macif devrait suivre.

 

Et pour le Maxi Edmond de Rothschild, qui doit attendre une marée favorable pour s'accoster au quai de la gare maritime, il faudra attendre mercredi prochain. 

 

 

Le village a été officiellement ouvert à 14 heures et les festivités ont débuté, avec déjà énormément de spectateurs autour des bassins. A noter que la polémique enfle entre l'organisateur et les plaisanciers, mais aussi avec certains skippers, sur la privatisation de l'espace maritime.

24/10/2018 : Le Gitana Team a publié une vidéo, expliquant le vol à bord du Maxi Edmond de Rothschild. Pour mieux comprendre ce que Sébastien Josse devra gérer lors de la Route du Rhum.

25/10/2018 : Deux convoyages qui se terminent pour les ultimes et deux qui débutent. Du côté des premiers, IDEC Sport est rentré dans l'avant port de St Malo en milieu de journée, il est amarré devant la gare maritime sur des pontons mis en place pour l'occasion.  Le second  à prendre place, sur le côté de la gare Maritime, où était Spindrift 2 il y a quatre ans, était Banque Populaire IX. Sur place le team Banque Populaire à déployé les tenders et le camion atelier.

 

Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire IX à son arrivée à St Malo : "C’est notre Coupe du monde ! Arriver à Saint-Malo représente une première victoire en soit. Je suis très heureux pour l’équipe et tous ceux qui nous ont aidé à y parvenir. nous nous sommes préparés pour ce sprint, nous avons les arguments pour nous battre aux avant-postes. Nous savions que ces dernières semaines de préparation allaient être intenses mais je m’étais préparé physiquement et psychologiquement à ça. C’est une période à la fois excitante et stressante, poursuit le skipper. Mais nous avons l‘expérience de ces grands rendez-vous. C’est un plaisir d’aller à la rencontre du public, de montrer notre bateau, notre savoir-faire et le travail accompli".

 

Le premier à s'élancer ce matin était Thomas Coville à la barre de Sodebo Ultim', avec sept membre d'équipage. Une fois le trimaran à l'entrée du chenal de la Trinité, l'équipe de la radio RTL à rejoint le bord. Un petit studio de radio a été installé à bord de Sodebo Ultim', pour des lives dans l'édition de la mi journée et pour RTL Soir de 18 à 19 h. Avec visite radiophonique du bateau, une caméra aurait vraiment été un plus... En fin d'après midi, François Gabart et son équiage larguaient les amarres à Port La Forêt à bord de Macif. Les deux ultimes remontent doucement, les conditions étant très calmes depuis le départ, mais vont se renforcer dans la nuit, vers Ouessant ce soir. L'arrivée devant St Malo est prévue pour demain matin 6 h et un accostage au ponton en milieu de matiné.

 

François Gabart, skipper de Macif, peu avant son départ de Port La Forêt : "C’est le moment où il faut être bien, et je suis en pleine forme, je suis sorti de la fatigue de la préparation. Physiquement, j’ai la patate. J’ai encore navigué en début de semaine, mais on est dans un moment où on travaille les détails, plus le volume. Et quand tu en arrives à ce stade, monte l’envie de régater. La volonté d’entrer dans la compétition augmente de jour en jour, tu t’es préparé pour ça, tu as envie de vivre ça. Apprendre et progresser, c’est exactement ce qui m’anime. J’ai découvert le multicoque ces dernières années, on a aussi fait progresser le bateau lors de notre chantier, et on a encore passé un sacré cap entre le moment de sa mise à l’eau et aujourd’hui. Le bilan ? Honnêtement, de toute ma vie, je n’ai jamais autant gagné en vitesse en si peu de temps, c’est sidérant ! Sur ces bateaux, dans l’époque dans laquelle nous sommes, nous avons parfois gagné 5 nœuds en dix navigations. C’est une source de motivation extraordinaire ! On a vécu de superbes entraînements autour du Pôle Finistère Course au large avec Sodebo, Banque-Populaire et Edmond-de-Rothschild. Ça va vite, c’est rapide, celui du team Gitana en particulier. C’est cool : ça nous a poussés à remettre en cause pas mal de choses sur MACIF, sur les réglages, c’est hyper excitant. L’émulation de la compétition provoque ces remises en cause, et je suis intimement persuadé que je vais encore tenter des choses pendant la course. Ce très haut niveau nourrit la dynamique du progrès dans laquelle nous avançons, il n’y a rien de plus excitant ! Il faut gérer sa préparation pour vivre ces bons moments qui font partie de la course au large dans la sérénité, et ne pas perdre le fil de la concentration, mais il y a des échanges d’énergies positives très importants. Tu prends, tu donnes, c’est la magie de Saint-Malo qui va opérer".

 

Sur les quais, le public est déjà très nombreux, car l'organisateur annonce près de 50 000 personnes sur le village pour la première journée ! Du côté des équipes on termine la préparation et les skippers répondent aux sollicitations des partenaires et des médias.

25/10/2018 : La visite à 360° de MAcif avec François Gabart en guide

26/10/2018 : Avec l'arrivée au levé du jour au large de St Malo et en début de matiné de Sodebo Ultim' et de Macif, manque à l'appel, à 9 jours du départ, le Maxi Edmond de Rothschild qui arrivera mardi. Macif et Sodebo ont pris place à côté d'IDEC Sport. Les skippers ont répondu aux différentes solicitations des médias, de leurs partenaires et de la direction de course avec ce vendredi soir le meeting des skippers.

27/10/2018 : La journée à été marqué par la présentaiton des 123 skippers au public de la Route du Rhum Destination Guadeloupe et aussi par l'arrivée du froid... Avec quelques belles averses de grêle.

28/10/2018 : A 8 jours du départ, revue d'effectifs à St Malo. L'hiver est maintenant bien présent, le vent violent par moment, une mer très agitée et toujours beaucoup de monde sur les quais, avec plus de 80 000 personnes comptés depuis l'ouverture du village.

 

Les commissaires effectuent les contrôles à bord des navires, les équipes paufinent les derniers détails, ici un filet à tendre, une bande adhésif de protection à poser... Les skippers répondent aux différentes sollicitations et commencent à regarder les fichiers météo. Et pour le moment, c'est un peu le flou, entre les fichiers Européens et Américains. Entre le quasi calme plat et la tempête ! Il faudra attendre mardi, pour y voir un peu plus clair.

29/10/2018 : Le Maxi Edmond de Rothschild a quitté son port d'attache de Lorient en milieu de journée ce lundi, il sera devant St Malo demain matin au levé du jour et au ponton demain matin. La flotte de la 11ème édition de la route du Rhum sera alors au complet.

 

Sur les cinq autres ultimes à quai, très peu d'activité, des visites et encore des visites. Le temps est revenu au beau, plus de vent, 10 degrés, et du soleil.

 

Côté organisation, on regarde sérieusement la météo, car il semble se confirmer que les conditions météo quelques heures après le départ pourraient cueillir le gros de la flotte dans le golfe de Gascogne de façon très violente... Si bien que l'on parle d'un possible départ avancé à samedi ! Une décision définitive sera prise mercredi.

 

Les photos du jour, des ultimes dans l'avant port, depuis les remparts de Saint Malo :

 

30/10/2018 :  La flotte de la 11ème Route du Rhum - Destination Guadeloupe est au complet avec l'arrivée ce matin du Maxi Edmond de Rothschild. A 5 jours du départ, qui est confirmé à dimanche 4 novembre à 14 h. Si du côté du Gitana Team l'équipe technique a nettoyé le bateau et mis en configuration d'attente, calme plat sur IDEC Sport, sur Sodebo Ultim' et Macif. Et quelques bricoles du côté du Banque Populaire IX et Remade - Use it Again.

 

L'ensemble des photos du jour disponible ici

 

 

31/10/2018 : Premier briefing sécurité pour les skippers de la Route du Rhum Destination Guadeloupe. Un briefing qui a débuté par un point météo sur les conditions au départ. Des condtions qui seront très maniables, avec maxi 20 noeuds de vent de S - SO. Mais, contrairement à ces derniers jours ou le soleil est très présent, la pluie sera au rendez-vous. Ensuite cela devrait se corser dans la nuit de lundi à mardi au large de la Bretagne. Les ultimes seront déjà loin, mais l'arrière de la flotte devra affronter du gros temps. Même si cela reste à confirmer.

 

L'équipe technique d'IDEC Sport de Francis Joyon a du effectuer un peu de stratification sur la dérive. Le trimaran a en effet talonner dans l'avant port en arrivant. A marée basse, il ne reste que 50 cm d'eau sous la dérive centrale du Maxi Edmond de Rothschild ! Les skippers sont toujours très sollicités par les médias.

 

Devant le grand palais, Loïck Peyron dernier vainqueur et recordman de l'épreuve a présenté le trophée Route du Rhum aux six skippers de la classe Ultime. Le trophée aura changé de mains d'ici une dizaine de jour.

 

A noter qu'Yves Le Blévec, sans bateau depuis la perte de son trimaran dans sa tentative de record sur le tour du Monde à l'envers et qui récupèrera l'actuel Sodebo Ultim' à l'issue de la Route de Rhum était présent à St Malo et effectuait un tour des bassins en fin de journée.

 

 

01/11/2018 : La journée a débuté par la conférence de presse du team Banque Populaire. Armel Le Cléac'h, skipper du Banque Populaire IX et Ronan Lucas le DG du team ont parlé préparations, découverte, chavirage, remise en état du bateau, les évolutions à venir, la maîtrise du vol et du trimaran, de la météo du départ, etc. 

 

Armel Le CLéac'h en quelques chiffres : 

 

  • Nombre de Route du Rhum : 3ème participation

  • Derniers résultats sur la Route du Rhum : 4ème en 2006 et 2ème en 2010 en IMOCA (Brit Air)

  • Nombre d’heures de sport par semaine sur les mois précédent la course : 8 à 10 heures

  • Âge d’Armel lors de la première édition de la Route du Rhum : 1 an

  • Durée maximale d’une phase de sommeil pendant la course :  20 minutes

  • Nombre de calories brulés par jour pendant la course : 4000 à 4500 (à terre, un homme a besoin de 2 500 calories)

  • Nombre d’heures par jour à analyser la météo par le routeur : 5h

  • Temps passé aux colonnes de winchs sur 24 heures : 5 à 6h

  • Temps pour hisser une voile ou prendre un ris (c’est-à-dire réduire la toile) dans la grand-voile : 20 minutes

 

Banque Populaire IX en quelques chiffres :

 

  • Longueur : 32 mètres

  • Largeur : 23 mètres

  • Hauteur du mât : 38 mètres (ce qui représente la taille de la statue du Corcovado à Rio de Janeiro)

  • Poids total du bateau : 14 tonnes

  • Poids du mât : 1 tonne (mât-aile creux qui peut être basculé pour maximiser la performance)La section du mât est tellement grande qu’un homme ou une femme peut grimper à son sommet par l'intérieur

  • Taille de la zone de vie : 5m2Les 5 winchs sont très rapprochés pour permettre à Armel d’avoir accès à toutes les manœuvres en faisant un pas ou en tendant le bras

  • Nombre de voiles à bord : 5 (une grand-voile et 4 voiles d’avant)

  • Surface de voilure au près : 590 m2

  • La surface de voilure au portant est de 800m2, soit l’équivalent de 3 terrains de tennis

  • La surface immergée des appendices (deux foils + trois safrans) lorsque le trimaran vole : 4m2

  • Vitesse maximale du bateau atteinte à ce jour : 47 nœuds (85 km/h en entraînement)

  • Nombre de milles parcourus depuis sa mise à l’eau le 31 octobre 2017 : 18 000 (soit l’équivalent de 4 transatlantiques).

  • La construction de ce trimaran a duré 22 mois, mobilisé 100 personnes et représenté 135 000 heures de travail.

 

La vie à bord durant la Route du Rhum en quelques chiffres :

 

  • Nombre de plats à bord : 8 plats lyophilisés / 8 plats sous-vide

  • Le premier repas à bord : un jarret aux lentilles et un crumble de poires

  • Pour cuisiner, Armel dispose d'un réchaud, une cocotte, une bouilloire, une gamelle, un mug et un spork (couvert multifonctions en titane)

  • Quantité d’eau potable embarquée : 30 litres

  • De son lit, Armel peut avoir accès à sa cuisine, sa table à cartes et à toutes les données du bateau

  • Un objet fétiche : les clés en carbone qui ont été offertes par le chantier CDK

  • Des extras : du coca et des sucettes

 

La conférence de presse est à écouter ci-dessous en intégralité :

 

 

 

 

Conférence presse Banque Populaire Route du Rhum

San traîner, dès la conférence Banque Populaire terminée, direction l'Antenne Portuaire de St Malo, ou la Région Bretagne nous permettait d'embarquer pour un tour du basin en semi rigide de l'organisation.  

 

Le marathon médiatique se poursuit pour les skippers des ultimes, comme pour les autres classes. Les équipes techniques sont toujours au travail  sur le Maxi Edmond de Rothschild, sur Banque Populaire IX, sur lequel les visites des invités sont toujours très nombreuses, tout comme chez IDEC Sport, Macif et Sodebo Ultim'. 

 

Depuis le matin, le bruit court à St Malo, que les simulations de routage, avec les conditions météo qui commence à s'affiner, que la traversée des ultimes vers Pointe à Pitre, va être très très rapide, on parle de 5 jours et demi ! 

 

Malgré la pluie qui à fait son apparition en milieu de mâtiné, le public est toujours aussi nombreux.

 

Les ultimes devrons avoir largué les amarres avant 7 h dimanche matin.

02/11/2018 : La journée débute par le point presse du team IDEC au grand palais. Francis Joyon skipper du trimaran IDEC Sport et Patrice Lafarge, patron d'IDEC, vont pendant une 15ène de minutes faire le point sur la préparation et répondre aux questions des journalistes présents. Préparation, la concurrence, la météo, le bateau, les projets pour la saison prochaine, Brest Oceans...  Un skipper humble comme à l'accoutumé et un sponsor extrêmement bienveillant avec son skipper. Un point presse à écouter en intégralité ci-dessous :

Point presse IDEC Sport RDR2018

Sur le village, très beau temps, du monde, beaucoup de monde, beaucoup trop de monde... Et s'il y avait que là ! Ville complètement saturée à la mi journée, parking relais pleins, navettes bloquées dans les embouteillages, fourrière trop pressée d'embarquer les véhicules et on ne parle même pas de la fin de journée catastrophique pour sortir de la ville...

 

Sinon, les itw et les interventions à la radio et la tv se multiplies pour les skippers. Les cellules météo des teams travaillent à plein régime et il se confirme que cela va aller très, tès vite pour les ultimes. Mardi, les bateaux de tête devraient être dans les Alizés si tout se passe bien comme prévu. Un seul gros souci, la houle que va générer la dépression. Les fichiers montrent des vagues possible jusqu'à 13 mètres !

 

En raison des conditions météorologiques à venir et vu l'exposition du ponton qui accueil Macif, Sodebo Ultim' et IDEC Sport, les trois ultimes vont quitter St Malo d'ici à demain. Macif à déjà pris ses quartier, en début d'après midi, à Dinard. IDEC Sport et Sodebo suivront demain.

 

Le point météo avec la cellule routage du Team Gitana

03/11/2018 : Derniers préparatifs pour les équipes techniques, nettoyage des coques, avitaillement en produits frais, dernier breifing météo, avec ça se confirme, un gros coup de tabac dès lundi soir. Au point que les organisateurs ont présenté aux concurrents les ports susceptibles de les accueillir pour 24 heures au besoin et en fonction de la décision personnelle du skipper. Car comme le dit Jacques Caraës, directeur de course de l'épreuve : "Il n'est pas question de reporter le départ".

 

Les ultimes ont une fenêtre pour s'échapper, et ainsi éviter les vents forts et changeant, ainsi que la grosse houle annoncée jusqu'à 13 mètres !

 

A la mi journée, un avion a dessiné dans le ciel de St Malo un "Go Macif"

 

IDEC Sport et Sodebo Ultim' ont rejoint Macif au mouillage à Dinard et Remade - Use it Again a passé le sas de 17 h 30, pour venir s'amarrer lui aussi à Dinard avec une partie des Multi50 et des Rhum Multi. Avec énormément de public aussi bien à St Malo, que sur le côté de Dinard et aussi sur l'eau. Le très beau temps étant de la partie.

 

Les équipes techniques vont rester à bord toute la nuit, pendant que les skippers vont passer une dernière nuit à bord. Le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire IX quitteront leur ponton avant 7 h dimanche matin. Il restera alors à gagner la pointe de Grouin...

 

Retrouvez l'album photos de la journée.

Revivre le passage des écluses du jour :

Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild livre ses dernières impressions à quelques heures du départ de la Route du Rhum

04/11/2018 : Top départ pour la 11ème édition de la Route du Rhum Destination Guadeloupe à 14 h 02.

 

Nous avons pris place à Fréhel, beaucoup, beaucoup de monde, mais grand beau temps. La jauge maxi des 29000 personnes sur le site est atteind vers 13 h. Un appel est lancé sur les ondes pour demander au public de faire demi tour. Les multicoques passent très rapidement, les réseaux téléphoniques sont saturés et les navettes bus au abonné absent à notre sortie après le passage des ultimes...

 

En 34 min les ultimes sont passés à Fréhel. L'album photos

 

François Gabart sur Macif a pris le meilleur départ, passé peu avant la porte à Fréhel par Sébastien Josse sur le Maxi Edmond de Rothschild.

 

C'est donc Le Gitana 17 qui franchira la porte en première position devant Macif, puis Banque Populaire IX en vol. Suivront un peu plus tard Thomas Coville sur Sodebo Ultim' et IDEC Sport de Francis JOyon. Beaucoup plus tard et après les Multi50 emmenés par Armel Tripon sur Chocolat Réauté et les IMOCA60 emmenés eux par PRB de Vincent Riou et Charal de Jérémy Beyou.

 

Aussitôt passé la porte. Sébastien Josse effectue un changement de voile d'avant se qui le met à l'arrêt. Macif passe tout proche et prend la tête de la course. Thomas Coville effectuera la même manœuvre et restera scotché. Francis Joyon en profitera pour lui subtiliser sa quatrième place avec IDEC Sport.

 

Les trimarans ont ensuite pris le large à très haute vitesse.

 

18 h 00 : Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire IX doit faire escale 

 

Problème d'energie à bord de Banque Populaire IX quibse déroute vers Roscoff.

Un semi rigide et un camion du team ont quitté St Malo vers 16h15

 

18 h 35 : François Gabart sur Macif est déjà à Ouessant à plus de 31 noeuds

après 4 h 30 de course !!!

Et il a même le temps de nous envoyer une vidéo ....

 

18 h 47 : Le Maxi Edmond de Rothschild passe Ouessant en deuxième position

 

19 h 14 : Au tour d'IDEC sport de passer Ouessant, suivi à 19 h 29 par Sodebo Ultim'

 

20 h 00 : Armel Le Cléac'h après 35 min d'escale technique pour réparer son problème d'énergie au large de Roscoff, reprend sa route à la poursuite des quatre ultimes de tête. Pied au plancher, il est rapidement à 34 noeuds.

 

22 h 12 : Près de 4 heures de retard pour Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire IX à Ouessant.

 

Remade - Use it Again, fait sa course dans le peleton des IMOCA60 et des Rhum Multi.

 

Ronan Lucas, directeur du Team banque Populaire : "On s'est aperçu qu'on n’arrivait plus à recharger nos batteries rapidement après le début de la course, c'était vraiment problématique. C'est une toute petite pièce qui a cassé sur la génératrice qui fabrique l’énergie, ça nous a vraiment mis dans l’embarras et nous avons décidé de nous arrêter rapidement. Roscoff était le bon choix, Armel connaissait bien le coin et on a fait une escale de moins d’une heure, la pièce a été changée. Une transatlantique, c’est long, il va se passer plein de choses, on commence par notre lot de galères, on espère que ça va s’arrêter pour le reste de la course".

 

Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire IX : "Je suis un peu décroché, mais je vais traverser cette dépression pour avoir du vent plus soutenu derrière, du vent de Nord Ouest. Ce n’est pas simple, entre les fichiers qu’on analyse et le vent qu’il y a sur l’eau, il y a pas mal de choses différentes. On essaie de trouver le meilleur passage pour aller chercher le vent de nord-ouest derrière.  Il y a pas mal de monde sur l’eau, pas mal de trafic. On va essayer de ne pas prendre trop de retard par rapport aux conditions qui arrivent derrière et qui vont donner un peu plus de mer et de vent. On va essayer de se sortir de là mais c’est sûr que pour le moment on est plutôt en mode chasseur. Il faut être patient".

Le départ

05/11/2018 : Première nuit de course et déjà de gros dégâts pour les ultimes ! A 5 h 00 Sébastien Josse sur le Maxi Edmond de Rothschild était bien installé en tête à 255 milles de la pointe N/O de l'Espagne. Le trimaran prograissait à plus de 33 noeuds et Sébastien Josse avait fait un break, avec non seulement 35 milles d'avance, mais aussi un meilleur cap. Puis à 5 h 30 c'est le drame, un énorme bruit à bord de Gitana 17, le skipper ne peut que constater les dégâts en sortant sur le pont, il lui manque 8 mètres d'étrave sur le flotteur tribord. Il appel son équipe à terre une fois le bateau en sécurité, la décision est prise de dérouter le trimaran sur l'Espagne pour le mettre à l'abri de la tempête qui arrive. Une partie de l'équipe technique s'envole un peu plus tard dans la journée pour La Corogne où le trimaran est attendu en milieu de nuit. D'après le directeur du team, il n'y a pas eu de choc... L'équipe technique est sur place en fin d'après midi. Il faudra analyser si le trimaran peut être rapatrié en France avec une étrave provisoire pour rentrer en chantier, ou s'il faut le mettre sur un cargo.

 

François Gabart reprenait à ce moment les commandes de la course en plein milieu du golf de Ganscogne, devant IDEC Sport de Francis Joyon et Thomas Coville sur Sodebo Ultim'. Ces deux derniers se livrait à une belle bagarre, car chacun leur tour, ils occupaient la seconde place dans la matinée. Mais à 12 h 15 nouveau coup de théatre, Thomas Coville avertissait son équipe à terre et la direction de course, qu'il se déroutait sur La Corogne suite à la perte du carénage bâbord de son bras avant ! La mer était agitée, environ 4.50 mètres de creux, mais rien de catastrophique pour le trimaran qui en a vu bien d'autre ! Une fatigue ? Il faudra aussi analyser cette case pour le savoir... Sodebo Ultim' à 18 h 00 était dans le port de La Corogne et son équipe pouvait commencer à examiner  si une réparation est possible pour que THomas Coville puisse reprendre la course.

 

Dans le même temps Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire IX revenait pleine balle, plus à l'Ouest et prenait du même coup la deuxième place à Francis Joyon sur IDEC Sport. Les positions étant calculées par rapport à l'arrivée. A brod d'IDEC Sport la nuit n'a pas laissé beaucoup de repos au skipper d'IDEC Sport, beaucoup de manoeuvres a effectuer.

 

Sur Remade - Use it Again, Romain Pilliard avait fait une très belle nuit qui lui avait permis de revenir avec les Multi50 de tête, mais voyant qu'il ne pourrait pas échapper à la tempête, il a visiblement préféré  temporiser les choses et rester le long des côtes en attendant de meilleures conditions.

 

La photo de Gitana 17 avec son flotteur arraché est arrivé peu après 18 h 15, impressionnat !

 

 

La course

Cyrile Dardashti, directeur du Gitana Team : "Sébastien a perdu en gros 10 mètres d'étrave. Il a pris toutes les dispositions pour ralentir le bateau, réduit la toile au deuxième ris pour faire en sorte qu’il puisse rejoindre La Corogne en toute sécurité car il y a encore beaucoup de mer, entre 4 et 5 m, et 30 nœuds de vent. Le but étant d’éviter la dépression qui va se muscler mardi matin. Honnêtement je ne pense pas qu’il y ait eu de choc avec un objet flottant. C’est le flotteur au vent qui est parti. Pour l’instant, on n’a pas d’explication. Ce sont des bateaux qui vont vite, les vitesses sont toujours impressionnantes, mais le rythme de course était maîtrisé. Il n’y avait pas de souci technique à bord, il n’y a pas eu de choc".

 

Les vacations  à 10 h :

 

Francis Joyon, skipper d'IDEC Sport : "Le bateau fait un peu le fou dans les vagues, il arrive à passer dans les vagues à une bonne vitesse. Ca se passe pas trop mal, j'ai pu manger un petit peu, par contre je n'ai pas dormi. J'ai eu beaucoup beaucoup de manoeuvres durant la nuit. On a traversé le centre dépressionnaire, il a fallu renvoyer toute la toile, puis après l'adapter en fonction du vent".

 

François Gabart, skipper de Macif : "Depuis qu'on est sorti de la Bretagne le vent est bien rentré, avec pas mal de mer. Le centre de la dépression avec un môle n'a pas été simple à négocier. Puis le vent est rentré. je viens d'apprendre l'abandon de Gitana, ça fait assez mal au coeur. Il faut trouver le juste milieu entre attaquer et aller vite, la mer est quand même mauvaise".

 

A 20 h 00 Francis Joyon reprennait la deuxième place à Armel Le Cléac'h. François Gabart étant toujours en tête avec 31 milles d'avance. Macif progrese à 24 noeuds et IDEC Sport et Banque Populaire IX à 19 noeuds.

 

21 h 30 Sébastien Josse et son Maxi Edmond de Rothschild sont en sécurité dans le port de La Corogne. 

 

 

Sébastien Josse à son arrivée à La Corogne, livre ses premières impressions suite à la perte de l'étrave tribord de son Maxi Edmond de Rothschild.

 

Sébastien Josse skipper du Gitana 17 : "Après l'avarie, le but était de ne pas se retrouver encore plus mal au milieu de la deuxième dépression. Le fait d'arriver au port et de sécuriser le bateau, est déjà une bonne chose. La casse a eu lieu après le passage du front, dans 25 et 31 noeuds de vent, j'étais au reaching à 105° du vent à peu près, des rafales jusqu'à 40 noeuds.. J'avais un ris dans la grand voile, avec le bateau qui était plutôt très aérien, donc pas d'arrêt buffet. Quand le flotteur à touché l'eau, il s'est plié ! Le bateau c'est arrêté immédiatement, je n'ai pas entendu de gros crac, c'était un amerrissage comme un autre, mais là j'ai senti que la décélération était net, sans ré accélération derrière. J'ai bien senti qu'il y avait quelque chose qui empêchait le bateau de re démarrer. Quant on à ces vitesses là, on est sous la casquette, près à intervenir au cas où, mais cela a été tellement soudain que je n'ai eu le temps de rien. Il y avait 3.50 mètres de houle, ce n'est jamais très facile de naviguer là-dedans, mais l'avantage des bateaux qui vole, c'est que ça passait au dessus de la mer, c'était plutôt confortable. Quand ont voit les moyennes du bateau avant, elles sont très régulières, ce n'est pas du tout de la survie, c'était vraiment maîtrisé. Nous n'avons pas eu beaucoup d'occasion de naviguer dans de telles conditions, mais ces bateaux sont fait pour, il n'y avait pas de sur contrainte. On a tous en tête les images de Fujicolor de Loïck Peyron, donc dans ces cas là ont fait un tour du bateau pour voir si le flotteur ne va pas plus se dégrader, que c'est une hémorragie que l'on peut contrôler et que ça ne va pas s'empirer. Après on regarde comment on peu se déplacer et on réduit la toile tout de suite. Le flotteur est coupé net, derrière le bras, je ne pense pas qu'il y ait de l'eau. A mon sens, le bateau n'a rien touché, mais on est sûr de rien à ces vitesses là. Quand on touche l'eau à 80 k/h, ça devient une surface solide. Pour différencier l'impact de l'eau ou d'autre chose, c'est difficile, il faudra analyser tout ça. Je ne suis pas aller sur le flotteur, de toute façon la structure du bateau est tellement compliquée... Je n'avais surtout pas envie que ça accélère, je restais à 8 -9 noeuds. Nous allons faire une réunion d'équipe avec l'architecte, on va parler logistique, car il ne peut pas naviguer en l'état, il faut le ramener en Bretagne et ça sera le chantier d'hiver."

Photo : Pierre Yves Berner

06/11/2018 : AU classement de 8 heures, François Gabart sur Macif est toujours en tête. La nuit a été bonne pour le skipper de Macif qui déboule plein Sud vers Madère.

 

François Gabart skipper de Macif : "Cette deuxième nuit a ete un peu plus calme, la mer est un peu plus calme. On est sur la même trajectoire avec IDEC, on va éviter le gros de la dépression. L anticyclone se décale un petit peu il y a quelques opportunités pour le traverser, mais ce ne sont que des trous de souris."

 

Francis Joyon qui étonne toujours, sur IDEC Sport reste au contact en embuscade à une tentaine de milles du leader.  Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire IX est décalé dans l'ouest par rapport aux deux leaders, plus de 200 milles au nord. Enfin Romain Pilliard sur Remade - Use it Again, est toujours au large des côtes Françaises, le skipper ménage son trimaran en évitant d'aller au front et attend que ça passe pour progresser vers le nord de l'Espagne.

 

Romain Pilliard skipper de Remade-Use it Again: "J'ai en permanence entre 30 et 40 noeuds de vent. C'est un peu Verdun, au près, tout va bien même si le bonhomme est toujours encore malade. Je suis sous trois ris, je protège le bateau, la route est encore très longue".

 

En milieu de mâtiné François Gabart, prend une trajectoire N/O pour se recaler, immité une heure plus tard par Francis Joyon. A la mi journée les deux trimarans pointes de nouveau leurs étraves plein Sud. On commence à se demander pourquoi Banque Populaire IX n' plus de position sur la carte. Une heure plus tard toujours rien du côté d'Armel Le Célac'h, le service presse de Banque Populaire ne répond pas au mail. Et sur les coups de 15 heures l'information tombe, Banque Populaire IX à chaviré à 240 milles à l'ouest du Portugal, son skipper va bien, il est à l'intérieur du trimaran et les secours sont déclanchés.

Les premières informations indiquent que le trimaran était dans 30 à 40 noeuds de vent, avec un mer très formée, 5 mètres de creux, que le trimran est retombé sur une vague et que le flotteur bâbaord s'est brisé, entraînannt le chavirage de Banque Populaire IX pour la deuxième fois en 6 mois !

 

Un Falcon 50 de la Marine Française a décollé pour localiser le marin et permettre aux équipes des secours Portugais de le récupérer.

 

Vers 16 h 45, le team Sodebo annonçait qu'il abaondonnait la course. Les dégâts touche le carénage, mais aussi la poutre du bras de liaison. Impossible de réparer et de repartir. Des analyses seront nécessaires pour comprendre ce qui s'est passé. d'autant que le trimaran est déjà vendu au Team Actual.

 

Pendant ce temps, François Gabart sur Macif conserve la tête de la course à 180 milles au N/O de Madère, avec un nouveau crochet pour gagner dans l'ouest. François Gabart possède 43 milles d'avance sur Francis Joyon et son IDEC Sport. Remade - Us it Again de Romain Pilliard est donc sur la troisième marche du podium de la classe ultime ! A 521 milles du leader...

 

17 h 36 : Le Team Sodebo Voile dément un abandon, tout le temps que l'équipe n'a pas fini d'expertiser le bras du trimaran...

 

19 h 45 : Les réparations sur Sodebo Ultim' sont en cours. Une décision de nouveau départ sera prise à la fin de celles-ci. Une autre équipe est arrivée sur place à la Corogne avec du matériel pour réparer, pendant que Thomas Coville est déjà  de retour à la Trinité sur Mer dans sa base pour étudier les solutions avec le bureau d'étude du team

 

22 h 15 : Le bateau de pêche dérouté pour secourir Armel Le Cléac'h est sur zone.

 

 

A 22 h Macif est en tête avec 44 milles d'avance sur IDEC Sport et progresse à 24 noeuds.

23 h 59 : Le Team Banque Populaire annonce qu'Armel Le Cléac'h est à bord du chalutier qui a été dérouté suite à son chavirage, depuis 21 h 30. Il fait route vers l'Espagne. L'équipe met tout en oeuvre pour monter une opération de récupération du trimaran Banque Populaire IX.

07/11/2018 : Au pointage de 7 heure, François Gabart à bord de Macif est en tête, avec 77 milles d'avance sur Francis Joyon sur IDEC Sport. Les deux ultimes sont dans l'ouest de Madère. IDEC Sport est plus rapide que Macif. La mer est encore très instable, Francis Joyon indique que le pont de son trimaran est encore régulièrement balayé par les vagues. L'alizé est encore très instable, mais les confitions vont s'améliorer tout au long de la journée.

Romain Pilliard sur Remade -Use it Again a fait une nouvelle boucle dans le golfe de Gascogne en attendant de meilleurs conditions météo.

 

9 h 00 : Romain Pilliard sur Remade - Use it Again, annonce qu'il y a de la casse à bord de son triamran sur le chariot de grand voile, et que des lattes sont cassées. Il se dirige vers La Corogne pour réparer. Il y rejoindra donc Sodebo Ultim' et le Maxi Edmond de Rothschild.

 

Tout va bien pour François Gabart à bord de Macif, il y aura une zone sans beaucoup de vent à traverser aujourd'hui, avant de toucher les Alizés. Quelques réparations, dont le changement de lattes de grand voile.

 

12 h 00 : Francis Joyon est plus rapide, à bord d'IDEC Sport, et revient à 49 milles du leader.

 

16 h 00 : Francis Joyon, fait parvenir sa première vidéo du bord. Le soleil est bien présent et la mer est enfin calmée.

 

 

 

En fin d'après midi, Ronan Lucas, DG du Tean Banque Populaire Voile, revient sur les circonstances du chavirage duu Banque Populaire IX et sur le sauvetage d'Armel Le Cléac'h :

 

Comment va Armel ?
Il va bien, il est à bord du chalutier espagnol qui a pu le récupérer hier, il se dirige vers les côtes espagnoles qu’il devrait toucher vendredi. Il est pressé de retrouver sa petite famille.

 

Quelles étaient les conditions en mer au moment de la casse ?
Au moment de la casse, on est à l’endroit où l’on souhaitait être avant même le départ de Saint Malo. C’était la stratégie que l’on avait. On s’était fixé des conditions de mer et de vent maximums que l’on n’a pas dépassé. Nous n’avons pas pris plus de risque parce que l’on avait fait une escale, en aucun cas. On était dans le tempo prévisionnel que l’on avait prévu. Il y avait 30/35 nœuds de vent, 5 mètres de mer, Armel maîtrisait parfaitement son sujet, il allait sortir de ce vent un peu costaud dans les 3 à 4 heures de course qui allait suivre, on l’avait eu peu de temps avant et tout allait bien à bord.

 

Peux-tu nous raconter les circonstances du chavirage ?
De ce que nous a expliqué Armel, au moment du chavirage, il était donc 3 ris J3, la plus petite voilure que l’on peut avoir sur le maxi trimaran. Il faisait donc attention de ne pas aller trop vite avec le bateau parce que la mer était d’une hauteur de 5 mètres et il ne voulait pas prendre de risque particulier. D'un coup, il a entendu un « crac », il a vu le flotteur qui partait et le bateau a chaviré après la perte de ce flotteur.

 

Comment s’est déroulée l’opération de sauvetage ?
Nous avons appris hier après-midi qu’un chalutier espagnol présent sur zone allait se dérouter pour récupérer Armel. Ce dernier est arrivé en soirée sur le trimaran et ils ont pris la décision avec Armel d’effectuer l’opération de sauvetage. Chose qui a été réalisée relativement rapidement. Armel a mis son radeau de survie à l’eau et il est monté dedans, le chalutier espagnol lui a lancé un cordage pour le ramener et l’a hissé à bord. C’est une opération qui a été rondement menée, Armel nous a appelé aux alentours de 22h00 pour nous dire que l’opération était terminée et que tout allait bien.

 

Comment se déroule l’opération de récupération du bateau ?
Après le sauvetage d’Armel qui était vraiment la priorité, nous nous consacrons maintenant à la récupération du bateau. Une équipe du Team Banque Populaire est parti aux Açores rejoindre une autre équipe affrétée par les assureurs du Maxi Banque Populaire IX. On espère pouvoir prendre la mer d’ici 24 heures pour rejoindre la position du bateau et pouvoir le tracter vers la côte.

 

Thomas Coville, dans la vidéo ci-dessous fait le point sur les travaux en cours à La Corogne sur le trimaran Sodebo Ultim' et sur la possibilité qu'il se donne, avec son équipe, de pouvoir repartir en course :

Vincent Loriot-Prevost, co-créateur du cabinet d'architecture VPLP, livre une première analyse, sur la casse de la classe ultime, dans une ITW accordée à Ouest France.

 

 

19 h 45 : Après 3 j et 6 h dans cette Route du Rhum Destination Guadeloupe, François Gabart sur Macif mène toujours à 2000 milles de l'arrivée devant  Francis Joyon sur IDEC Sport qui à reperdu du terrain, puisqu'il est pointé en ce début de soirée à 85 milles du leader.

 

En 3ème position Romain Pilliard sur Remade - use it Again se trouve à 65 milles de La Corogne.

08/11/2018 : Durant la nuit François Gabart sur Macif a accéléré et possède au pointage de 8 h 00, 113 milles d'avance sur Francis Joyon et son IDEC Spot. Les deux ultimes progressent à plus de 22 noeuds plein Ouest. Le vent est plus stable, la mer rangée, ce qui a sans aucun doute permis aux deux skippers de se reposer un peu.

 

Romain Pilliard sur Remade - Us it Again est à La Corogne depuis 5 heure du matin. Son équipe s'est aussitôt mise à travailler pour réparer les diverses petites avaries. Pendant ce temps Romain Pilliard a été se reposer.

 

François Gabart est revenu sur son début de course : "Super départ, j'espère que les images étaient belles, Gitana allait vraiement très vite, j'ai pris un bon départ. J'ai bien manoeuvré, j'ai toujours dit qu'il fallait être dedans tout de suite. Après la course dès la première nuit l'avarie majeure sur Gitana, puis après Sodebo, je ne m'attendais pas du tout à ça. Qu'il y ait de la casse sur des bateaux qui vont très vite, c'est quasiment normal. Mais que ça arrive aussi vite, c'est surprenant. Je ne lève pas le pied pour rien. Il y a eu beaucoup de vent. Sur la première nuit, ce sont les ultimes qui ont le plus pris. Je n'ai pas été épargné, avec plein de petits soucis techniques Après nous avons, avec Francis, très vite gagné dans le sud pour éviter la tempête. La trajectoire d'Armel était assez engagée, il nous aurait sans doute rattrapé. C'est un peu dur de parler de ce début de course, quand il y a autant de problème. Mais je suis très content d'être où je suis. Nous sommes à mi course à peu près, on est en train de passer sous l'Alizé, mais pas encore clairement. On va avoir la même direction avec Francis. Je suis super content de la nuit, j'ai bien fait glisser le bateau. Je sais que ça va être compliqué car Francis ne va rien lâcher et il connaît super bien son bateau. Avec le niveau de préparation assez faible, je suis fou de ce qu'il arrive à faire. Je vais continuer à attaquer..."

 

10 h 00 : Le chariot de grand voile de Remade - Use it Again est réparé. L'équipe technique a fait le tour du bateau, pour tout remettre en place et effectuer quelques bricoles. Romain Pillard est au repos. Départ de La Corogne en début d'après midi.

 

11 h 00 : Francis Joyon y a pris goût, il nous fait parvenir une deuxième vidéo en deux jours. Le jour se lève sur IDEC Sport. L'Alizé est là, tout va bien à bord.

François Gabart indique que ses réparations de lattes d'hier, ne sont pas parfaites, les tensions ne sont pas optimales, mais au portant cela pose moins de problème qu'au près.

 

13 h 00 : Au dernier pointage, IDEC est 4 noeuds plus rapide que Macif, mais Francis Joyon possède maintenant 122 milles de retard sur son leader.

 

14 h 00 Romain Pilliard poste une vidéo à la sortie de son hôtel à La Corogne, il indique que les réparations sont terminées et qu'il va rapidement reprendre la mer. Et effectivement au même moment Remade - Use it Again quitte le port Espagnol.

 

17 h 00 : Romain Pillard, poste une nouvelle vidéo, cette fois depuis l'océan. Il tire un bord au N-NO, avant de descendre le long du cap Finistère.

 

17 h 30 : A la Corogne, les travaux se poursuive dans le carénage du bras de SOdebo Ultim'. La communication du team reste identique, ils sont toujours en pleine réflexion pour un nouveau départ... 

 

 

Francis Joyon, skipper d'IDEC Sport : "‘J'ai bien fait marcher cette nuit . J’ai beaucoup changé de voiles pour m’adapter à ce début d’ alizé qui était très irrégulier. La houle est toujours forte, résiduelle des dépressions passées. Je cherche en permanence l’angle de vent le plus efficace, dans cet alizé qui varie beaucoup, de 15 à 20 degrés. C’est un travail d’attention permanente qui laisse peu de place au sommeil. Je suis plutôt satisfait des foils posés cette années sur IDEC SPORT. Je les ai gardé en permanence y compris dans la tempête, et je crois qu’ils ont été pour moi un gage de sécurité, à défaut de faire voler le bateau. Je suis heureux de disposer d’un bateau au maximum de ses possibilités, avec 100% de ses moyens pour cette deuxième partie de course dans l’alizé vers Pointe à Pitre. Tout peut arriver dans cette course, et je ne veux avoir aucun regret à l’arrivée, quelle que soit l’issue finale !".

 

Les conditions que renconre Francis Joyon, qui a effectué une aile de mouette cet après midi : Ciel clair, soleil bien présent, lumière limpide et cette mer bleu d’azur aux vagues bordées d’écume.


Au pointage de 18 h, IDEC Sport est à 117 milles de Macif.

 

21 h 00 : Remade - Use it Again progresse plein sud à 10 noeuds au large de la pointe NO de l'Espagne.

A 1530 milles de l'arrivée et 4 jours et 8 heures de course et bien que'IDEC Sport soit encore le plus rapide ce soir au pointage de 22 h 00, François Gabart sur Macif accentue son avance sur Francis Joyon avec 136 milles en sa faveur.

 

Du côté de ROmain Pilliard sur Remade - Us it Again, il est en approche du cap Finistère à 9 noeuds.

9/11/2018 : Le cinquième jour de course pour les concurrents encore en mer sur cette Route du Rhum Destination Guadeloupe. Près de 42 bateaux ont soit abandonnés, soit au port en attendant des conditions meilleures... Francois Gabart sur Macif est toujours en tête ce matin au classement de 7 heures.

Un Francis Joyon qui ne ménage pas sa peine et qui est même le plus rapide ce matin. Les deux ultimes font toujours route sur ce grand bord de SO. Une nuit de glisse pour les deux trimarans de tête qui progressent à 28 et 29 noeuds ce matin. L'écart c'est stabilisé durant la nuit François Gabart possède 139 milles d'avance sur Francis Joyon.

 

L'Alizé est de plus en plus staable, mais pas très fort, tout va bien à bord des deux trimarans et les deux skippers semblent en forme et déterminer à ne rien lâcher. Et de toute façon s'il y avait une avarie à bord, on ne le sera qu'à l'arrivée...

 

A la vacation de 10 h, François Gabart indiquait qu'il progressait à 25 noeuds sous grand gennacker. Qu'il faisait glisser au mieux son trimaran Macif. Qu'il était content de sa position. Mais que rien n'était joué pour le moment. A écouter ici.

 

A la mi journée, Francis Joyon est toujours plus rapide que François Gabart au dernier relevé, mais le skipper d'IDEC Sport continu de perdre du terrain dans ce long bord vers le SO. 144 milles d'écart entre les deux ultimes.

 

14 h 00 Le Team banque Populaire indiquait qu'Armel Le Cléac'h avait été débarqué à Vigo et que l'équipe était à la recherche du trimaran retourné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré notre retard au départ, on n’a pas changé cette ligne de conduite avec Marcel mon routeur avec mon équipe à terre, donc on a continué cette stratégie, donc on avait un petit contre bord à faire dans l’ouest pour aller chercher une rotation de vent, dans des conditions de vent et de mer un peu plus fortes mais pas du tout dantesques. On est allé chercher jusqu’à 5 mètres de creux, il y avait des rafales à 35, 40 nœuds maximum, mais ça n’allait pas durer très longtemps. Mardi matin, je suis tribord amure au près direction l’est des Açores et on continue notre plan de route avec notre équipe météo à terre. Les conditions se sont un peu dégradées comme prévu, on a 35 nœuds de vent, de la mer qui s’est un petit peu formée, Je suis à ce moment-là avec le minimum de voile à bord de Banque Populaire, 3 ris dans la grand-voile, le J3 ce qu’on appelle l’ ORC, la plus petite voile de près, et le bateau avance normalement. J’ai vraiment réduit la vitesse pour ne pas faire souffrir le bateau parce qu’on sait que c’est le moment un petit peu compliqué à passer que derrière les conditions dans la soirée vont nettement s’améliorer, et que finalement ensuite ce sera vraiment la descente, la glissade vers les Antilles. Tout se passe bien, j’ai réussi à dormir quelques heures la nuit précédente pour justement passer ces conditions un peu difficiles, et puis le bateau avance normalement. Je suis à ce moment-là en veille au niveau du piano pour être à même de pouvoir choquerles écoutes parce qu’il y avait de temps en temps des petites surventes. Tout d’un coup, le bateau bascule sur le côté, en quelques secondes, je ne me rends pas vraiment compte de ce qui se passe, le bateau est complètement gîté, je me rends compte qu’on est en train de chavirer. J’aperçois le flotteur sous le vent qui est détaché du bateau, donc je me dis qu’il y a dû y avoir quelque chose qui a lâché, je ne sais pas quoi, en tout cas, je suis plutôt dans l’urgence de gérer la crise, surtout pour moi d’essayer de trouver une solution pour être en sécurité et me retrouver si possible à l’intérieur du bateau dans la coque centrale quand le bateau aura fini de se retourner. Je ne sais pas ce qui s’est passé, ça a été très rapide, le flotteur, ou quelque chose qui s’est détaché. Là pour le coup, c’était tellement brutal et tellement rapide que j’ai été surpris, je ne m’attendais pas à ça bien sûr. Déjà il a fallu que je réussisse à rentrer dans le bateau, ça ne s’est pas fait facilement. J’ai réussi tant bien que mal à rejoindre la coque centrale et à rentrer par le hublot qui est prévu pour ça, à l’arrière, et donc me retrouver à l’intérieur du bateau, en sécurité, pour pouvoir déclencher les secours et notamment la balise de détresse. Je l’ai actionnée assez rapidement, ensuite j’ai pu ouvrir le sac de survie qui est à bord pour pouvoir avoir tout de suite les premiers outils pour pouvoir me mettre en sécurité et enfin contacter la terre. J’ai appelé mon équipe pour leur dire que j’étais bien à bord et que ça allait même si j’avais assez mal aux côtes, j’étais un peu sonné mais j’étais dans le bateau sain et sauf et que j’attendais maintenant les secours pour venir me chercher. Ça a pris un peu de temps. Après l’organisation du sauvetage s’est mise en place avec les différents organismes de sécurité, la Marine française, la Marine portugaise, la Direction de course et le Team Banque Populaire. Les choses se sont faites progressivement, moi j’étais en contact avec la terre régulièrement, ils m’ont donné des nouvelles. Déjà, ils avaient la position du bateau, ce qui était plutôt bien. Ensuite il a fallu dérouter un ou plusieurs bateaux. J’ai su plus tard qu’il y avait un cargo et un bateau de pêche qui allaient rejoindre la zone sur laquelle je me trouvais et qu’un avion français allait décoller pour pouvoir survoler ma position et qu’un deuxième avion portugais allait aussi venir sur zone. Ça a pris 6-7 heures avant l’arrivée du premier avion français, avec qui j’ai pris contact par VHF pour préciser ma position, pour dire que tout allait bien à bord, et à ce moment-là ils m’ont informé qu’un bateau de pêche portugais avait été dérouté et qu’il allait arriver sur zone en début de nuit vers 20h-21h (heure française), pour pouvoir me porter secours. D’abord j’ai été récupéré par le bateau de pêche, c’était quand même un moment assez chaud, parce que les conditions de mer et de vent ne s’étaient pas vraiment calmées. Sur zone, c’était toujours bien agité, ça remuait pas mal dans le bateau. Le bateau de pêche est arrivé vers 20h. On avait mis en place une organisation pour mon sauvetage : j’avais échangé avec les deux avions pour leur dire comment j’allais pouvoir sortir du trimaran et rejoindre le bateau de pêche. J’avais prévu de mettre mon radeau de survie à la mer, de monter dedans, et de rejoindre si possible le bateau de pêche à ce moment-là pour monter à bord. C’est ce que j’ai réussi à faire vers 21h. Ça a été un petit peu compliqué parce que la mer était difficile, il faisait nuit mais heureusement, le bateau de pêche et notamment le Capitaine a très bien manœuvré, l’équipage a été formidable, ils m’ont vraiment bien aidé dans cette manœuvre. Très vite j’ai réussi à monter à bord de ce bateau de pêche portugais où j’ai été très vite bien accueilli, ils m’ont proposé de prendre une douche de me donner des vêtements parce que j’avais uniquement ma combinaison de survie, et se sont souciés de savoir si j’allais bien. Vraiment très sympa l’équipage. J’ai pu à ce moment-là prévenir mon équipe et les différents moyens de sauvetage pour dire que j’étais bien à bord et que l’opération de sauvetage s’était bien passée et qu’ensuite on allait rejoindre Vigo (Espagne), mais que ça allait prendre un petit peu de temps parce qu’il  fallait deux jours et demi pour rejoindre le port de destination".

Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire IX : " Après Ouessant on se retrouve dans une zone de vent quelque peu compliquée. Il y avait une transition, nous on décide d’aller chercher un peu plus de vent dans l’ouest. Effectivement on se retrouve de nouveau à rattraper nos petits camarades qui s’étaient un peu échappés, il y a quatre bateaux devant moi et très vite on récupère quelques places, dû notamment aux avaries de deux concurrents directs Gitana et Sodebo, et puis je me retrouve en deuxième position dès le lundi soir dans le Golfe de Gascogne où on allait chercher cette deuxième dépression qu’on avait déjà bien surveillée depuis plusieurs jours à Saint-Malo à terre avec mon équipe, donc  on continuait finalement notre stratégie comme prévu au départ. On s’était vraiment donné des limites en force de vent et d’état de mer, pour pouvoir préserver le bateau. Avant tout, l’objectif avec l’équipe était d’arriver en Guadeloupe. On savait qu’on avait le potentiel pour faire une belle place, mais d’abord l’essentiel était d’arriver. Pour ça on s’était mis des limites par rapport aux conditions météo. 

Francis Joyon, skipper d'IDEC Sport : " Le sommeil, comme l’alimentation, c’est un peu n’importe quoi en ce moment !"

 

Un Francis Joyon qui fait beaucoup mieux que resiter, il est parfaitement dans sa course, en embuscade : "Je demande tout au bateau, et à moi-même ! Je barre beaucoup sous un chaud soleil d’alizé. Je mesure ma chance d’être là, de pouvoir naviguer comme j’aime le faire. Le bateau est en bon état et le bonhomme aussi. Nos foils, à 30 noeuds de vitesse, constituent une réserve de puissance étonnante. Ils sont faits pour la très haute vitesse. Le flotteur décolle, mais IDEC SPORT ne fait plus le fou… C’est un jeu d’équilibriste à la barre.  Macif évolue dans un bon couloir de vent. On hésite à le quitter. Il y peu de coups à faire, mais tout se joue à si peu de choses…"

 

 

23 h 45 : 4 heures d'écart entre l'empannage d'IDEC Spor tet celui de Macif. Et Francis Joyon  revient à 114 milles du leader. Tout n'est peut être pas terminé...

 

10 h 00 : Nos deux skippers sont toujours sur leur bord vers le NO, débuté hier en fin d'après-midi. Il vont remonter au plus près de la route directe, pour empanner de nouveau vers la Guadeloupe et la pointe de la Tête au Anglais.

 

La nuit c'est bien passée visiblement, car François Gabart sur Macif et Francis Joyon sur IDEC Sport sont beaucoup moins bavvard ces dernières heures. Même si Francis Joyon, décidément à son aise avec sa caméra nous a gratifié d'une troisième vidéo !

 

Il faut dire que les deux skippers en tête de cette 11ème Route du Rhum Destination Guadeloupe sont aussi très occupés, entre la navigation, se reposer, s'alimenter et faire marcher le bateau au mieux. Le repos et une bonne alimentation seront importante au moment d'aborder le tour de la Guadeloupe par l'Ouest. Un tour qui peu réserver bien des surprises... La balise en forme de bouteille de Rhum à été installée à Basse Terre. 


Ce matin, IDEC Sport Possède 119 milles de retard sur Macif et les deux ultimes foncent à 30 noeuds.

 

 

12 h 45 : Le classement de la mi journée, avec l'empannage en cours d'IDEC Sport et celui de Macif déjà fait et déjà relancé. Francis Joyon est à 127 milles du leader.

 

Du côté de Romain Pilliard sur Remade - Use it Again, on progresse tranquillement à 11 noeuds le long du Portugal.

22 h 15 : Francis Joyon à la barre d’IDEC Sport continu de mettre la pression en sur Macif de François Gabart. IDEC Sport est plus rapide de 4 nœuds en permanence, il ne fait guère plus de doute que François Gabart rencontre des problèmes avec son trimaran. Les deux leaders sont distancés de 106 milles.

 

Le Team Sodebo annonce un nouveau départ pour Thomas Coville pour dimanche matin.

 

1 h 00 : IDEC Sport continu d’être plus rapide dans toutes les conditions et continu de grappiller du terrain 102 milles d’écart. Si Francis Joyon arrive à revenir à une soixantaine de milles de retard lorsqu’ils attaqueront le contournement de la Guadeloupe tout restera possible.

Dimanche 11/11/2018 : 8h 00 : A 467 milles de l’arrivée, François Gabart n’arrive même plus à stabiliser l’écart. Francis Joyon est à fond sur son trimaran et possède maintenant 86 milles de retard.

 

Romain Pilliard à la barre de Remade – Use it Again, qui a mis le cap plein Ouest nous fait parvenir une vidéo du bord, où tout semble bien aller.

 

9 h 00 : Thomas Coville sur Sodebo Ultim’ a quitté le ponton de La Corogne, direction N/O pour tester la réparation, puis si tout se passe bien, direction la Guadeloupe pour essayer d’accrocher la troisième place du podium.

 

9 h 00 : A 287 milles de l’arrivée, l’hémorragie continue pour François Gabart sur Macif, Francis Joyon sur IDEC Sport est sur ses safrans à 56 milles. Il y a forcément de gros problèmes à bord de Macif. Problèmes bien cachés jusqu’ici par François Gabart et son équipe.

 

9 h 30 : Un communiqué du Team Macif dévoile à demi-mots qu’il y a bien des dégâts à bord de Macif.

11 h 00 A 200 milles de l’arrivée, dont les 80 milles plein de pièges du contour de la Guadeloupe, l’écart est réduit à 36 milles et le décalage d’IDEC Sport dans l’Est est en parti comblé. Le trimaran rouge et gris de Francis Joyon reste le plus rapide des deux. Cette fin de course va être étouffante !

 

12 h 30 Les deux trimarans font une route à l’opposée, Francis Joyon au Sud et François Gabart au NO.

15 h 00 : Avec son bord à l’Ouest Macif se trouve tout près de la route directe théorique, ce qui lui permettra sans doute de passer la Tête à l’Anglais sur ce bord. Francis Joyon se recale dans l’ouest maintenant, le retard, une fois les étraves remis vers la Guadeloupe pourrait être compris entre 50 et 60 milles.

 

16 h 30 : Macif est à 28.1 nœuds à 25 milles de la pointe de la Grande Vigie avec 41 milles d’avance sur IDEC Sport. L’équipe Macif prend la mer pour rejoindre son skipper.

 

17 h 45 François Gabart sur Macif vient d’empanner au NO, cela ne passait donc pas en directe pour atteindre la tête à l’Anglais. Il progresse à 24.5 nœuds. Les conditions météo sur place 12 à 14 nœuds de vent de secteur Est, une houle de 1.5 m, ciel nuageux et 27°, très humide. Le team Macif annonce les dégâts à bord, dégâts qui seront bientôt visible des bateaux suiveurs : Dès le deuxième jours le trimaran de François Gabart, perdait le foil tribord et quelques heures plus tard, le bas du safran bâbord était coupé net. Sans parler des problèmes de lattes de grand voile. Compte tenu de tous ces ennuis la course de François Gabart en est encore plus belle.

 

18 h 30 : Macif passe au large de la pointe de la Grande Vigie à 9.4 milles, il progresse à 17.5 noeuds.  L’écart avec IDEC Sport se stabilise à 21 milles de retard. Le tour de la Guadeloupe par l’ouest ne s’annonce pas simple. Car du côté sous le vent de la Soufrière, il n’y a pas du tout de vent. Enfin la première photo de Macif par une radio locale. Toujours rien de l’organisation…

 

18 h 40 : Francis Joyon sur IDEC Sport est sur une trajectoire un peu plus Ouest que celle de Macif, il est à 23 nœuds et revient pleine balle sur Macif. On peut voir le safran brisé côté bâbord.

 

18 h 45 : L’écart n’est plus que de 18 milles entre les deux trimarans, Macif est à une 12ène de milles de la Tête à l’Anglais et IDEC Sport à une 10ène de milles de la pointe de la Grande Vigie.

L'arrivée

19 h 20 : Macif vient de passer la Tête à l’Anglais, plusieurs photos aériennes nous parviennes enfin.

 

20 h 05 : La chaine de tv La 1ère diffuse la première vidéo de Macif prise au passage de la Tête à l’Anglais.

 

20 h 30 : Si il doit se passer quelque chose, c’est pour maintenant. Macif est ralenti à 7 nœuds en approche de Basse Terre, IDEC Sport passe la Tête à l’Anglais à 18 nœuds. Nous en sommes à 7 jours 6 heures 28 min de course. Pour rappel le record de Loïck Peyron sur Banque Populaire VII est de 7 j 15 h 8 min. L’écart n’est plus que de 12.5 milles. Les deux trimarans sont sur la côte Ouest à vitesse réduite Macif à 5 nœuds, IDEC à 6 nœuds au plus près de la côte. Une première image d’IDEC Sport est enfin diffusé.

 

20 h 45 : François Gabart tout près de la côte repart chercher du vent au large, il est à 3.5 nœuds. IDEC Sport est lui aussi au ralenti.

 

21 h 30 : Première images du flotteur tribord sans son foil.

 

22 h 30 : Macif est à l’arrêt total à 2.5 milles de la bouée à Basse Terre, il recule, sans doute à cause du courant. IDEC Sport progresse à 6 nœuds , moins de 6 milles entre les deux duellistes. Cela doit être terrible dans la tête de François Gabart, les voiles de Macif battent, le trimaran recule et pendant ce temps, il sait que Francis Joyon sur IDEC Sport avance doucement, mais surement…

 

22 h 50 : IDEC Sport n’a plus que 4.3 milles de retard. Macif est toujours à l’arrêt. Francis Joyon voit au loin les voiles de Macif

 

23 h 45 : Macif est à l’arrêt complet, il a même reculé de quelques centaines de mètres depuis 1 h 15. IDEC Sport continu de se rapprocher. L’organisation n’a toujours publié aucune image et aucune vidéo… Le ton monte un peu sur les réseaux sociaux.

0 h 00 : La liaison entre les deux trimarans va bientôt avoir lieu, plus que 2.6 milles d’écart, IDEC Sport progresse à 7 nœuds toujours le long de la côte, alors que Macif pas très loin est à 1 nœuds.

 

0 h 10 : Macif repart doucement à 2.3 nœuds, puis s’arrête de nouveau avant de repartir à 7.1 nœuds vers la bouée, plus qu’un milles d’écart. Un premier live non officiel est diffusé, mais on n’y voit rien sans éclairage dans la nuit. François Gabart sur Macif passe en tête la bouée de Basse Terre. Il faut attendre 16 min pour que Francis Joyon sur IDEC Sport passe à son tour cette dernière marque du parcours.

 

1 h 00 :  Macif est dans le canal des Saintes, François Gabart doit un peu mieux respiré, il reprend 2.9 milles d’avance sur Francis Joyon.

 

1 h 20 : Macif, à 11.3 nœuds, laisse sur tribord les Saintes et pointes ses étraves vers Marie Galante. IDEC Sport à 4.2 milles à 8.6 nœuds semble vouloir couper au plus court le long de Basse Terre. Francis Joyon semble ne pas vouloir lâcher à 16 milles de l’arrivée. Et pourtant il y a quelques minutes on apprenait qu’un cordage s’était accroché à IDEC Sport. Une vrai bataille, jusqu’au bout à la barre de multicoques de 30 mètres de long, sans vent…

 

3 h 15 : Francis Joyon a coupé au plus court, il est dans le tableau arrière de Macif, il va plus vite, il ne reste plus que 12 milles avant la ligne, une situation complètement irréelle il y a encore quelques heures, ou Francis Joyon était à plus de 50 milles de François Gabart.

 

3 h 30 : IDEC Sport vient de passer Macif, on est à 3 milles de la ligne d’arrivée de cette 11ème édition de la Route du Rhum Destination Guadeloupe. Complètement folle cette arrivée. IDEC Sport prend l’avantage, il possède 0.6 milles d’avance.

 

4 h 21 : Francis Joyon sur IDEC Sport remporte la 11ème édition de la Route du Rhum Destination Guadeloupe en franchissant la ligne d’arrivée à Pointe à Pitre, il devance de 7 min et 8 secondes François Gabart sur Macif, après un final qui restera dans les mémoires, sans doute un peu à la manière des 98 secondes entre Mike Birch et Michel Malinovsky…

Francis Joyon et son équipe, vont amarrer IDEC Sport au ponton, non plus à la Darse, mais au Mémorial. Puis subir les assauts de la presse, il accueillera François Gabart au ponton et échangerons quelques mots sur leur course respectives, Les deux skippers vont monter sur le podium chacun leur tour. S’en suivra les hommages officiels, puis les traditionnelles conférences de presses. Avant de pouvoir enfin souffler un peu avec leurs proches et membres des équipes.

 

Une magnifique course, deux philosophies différentes dans l’approche et la gestion de leurs projets respectifs. Des moyens complètement différents, mais qui correspondent aux deux hommes et à leurs différences. Mais au final, une quasi égalité ! Francis Joyon à 62 ans remporte une course qui s’était refusé à lui à 6 reprises, c’est un peu l’histoire qui se répète, à la manière d’un Loïck Peyron il y a quatre ans et en plus avec le même bateau ! Un bateau qui a continué d’évoluer, comme il l’a toujours été depuis sa mise à l’eau, un bateau qui remporte sa troisième victoire en trois éditions. Un bateau qui domine la Route du Rhum depuis maintenant 12 ans ! De Groupama 3 aux mains de Franck Cammas, en passant par Loïck Peyron sur Banque Populaire VII, à Francis Joyon sur IDEC Sport (sans oublier Armel Le Cléac’h et Ryan Breymaier). Un bateau au palmarès aussi incroyable que celui de son skipper actuel !

 

Il ne faut pas oublier le deuxième, François Gabart sur Macif qui aurait pu remporter la dernière grande course qui n’est pas encore à son palmarès. Un François gabart qui a pensé abandonner après deux jours de course suite à la perte du foil et du safran. Mais après réflexion, l’intégrité du bateau n’était pas en danger, il a dont décidé de continuer.  A 34 ans le skipper de Macif aura certainement d’autres occasions d’y inscrire son nom. Auteur du course incroyable, avec beaucoup de pépins mécaniques. Mais il faut pas oublier non plus que son trimaran est quasi un bateau neuf, mis à l’eau avant l’été dans cette version 2. Cette jeunesse de la machine, est sans doute à l’origine de tous ces pépins.

 

 

Temps de course de Francis Joyon sur IDEC Sport 7j et 14 heures 21 secondes battant ainsi le record de Loïck Peyron 7 jours 15 heures 8 minutes 32 secondes. Soit une amélioration de 1 h 8 min et 11 sec. Avec des conditions météorologiques loin d’être idéales. Tempête au départ et des Alizés irrégulier et faibles à certains moment. IDEC Sport aura parcouru 4367 milles et Macif 4281 milles.

 

 

Francis Joyon, skipper d’IDEC Sport : « C'était vraiment une course extraordinaire. Le fait de tactiquer avec François (Gabart), c'était vraiment passionnant. J’ai appris les problèmes de Francois qu’au dernier moment. Mais je me doutais que comme il avait un bateau extrêmement rapide et que j’arrivais à regagner sur lui, c’est qu’il était handicapé d’une manière ou d’une autre. Je pensais que c’était un problème de bas étais ou quelque chose comme ça qui le contrariait, je n’imaginai pas que les dégâts étaient aussi importants. Il a eu énormément de mérite de continuer à un rythme aussi élevé, alors qu’il avait un safran et un foil en moins. Ce sont quand même de gros handicaps mais François a réussi d’une part à prendre sur lui et ne rien dire, et d’autre part à faire une course hyper courageuse et engagée. J’ai l’impression d’avoir été plus loin que d’habitude. Là j’ai trouvé des stratégies de sommeil où j’arrivais à récupérer en quelques petites instants de temps en temps et du coup je ne me suis pas mis dans le rouge complètement. Mais c’est vrai qu’en matière de navigation un peu sauvage, les deux premiers jours c’était vraiment très très sauvage. Et je comprends qu’il y ait eu beaucoup de bateaux cassés parce qu’il fallait réussir à passer sans casser le bateau et j’ai failli plusieurs fois casser le bateau moi aussi. Le trajet a été difficile, même en croyant avoir du beau temps dans les Alizés, on avait des passages de grains assez violents. Les changements de voiles étaient difficiles, le bateau était brutal, c’était sportif ? C’est ce qu’on venait chercher mais cela restait des moments délicats. Je suis dézingué au niveau auditif car le bateau était en vibration et en sifflement constant »

 

 

François Gabart, skipper de Macif : « Je pensais que ça allait être simple sur une transat et en fait j’ai passé énormément de temps à bricoler et à adapter ma façon de naviguer à tous les problèmes que j’ai pu avoir sur le bateau. J’ai passé mon temps à ça, dès qu’il y avait une phase de transition. Ca a commencé dès le passage de Ouessant, et ça s’est terminé à l’arrivée où il fallait pomper dans le puit de foil qui se remplissait d’eau. Quand il me vire devant je me dis c’est mort et puis en fait je reviens, je reviens, je reviens, puis je me dis qu’on va finir tous les deux sur la ligne à une longueur de bateau… Et voilà c’est comme ça que ça se termine, mais ce n’est qu’un détail. C’est un détail important car il arrive à la fin de la course, mais ce n’est qu’un petit moment par rapport à la course qui a duré un peu plus d’une semaine…. Si j’ai la patate comme Francis à 62 ans, ce sera bien. C’est la preuve que la voile maintien en forme. Cela dit, quand on regarde ce qu’on a fait… Moi, je n’ai pas beaucoup dormi et parfois, on va un peu trop loin dans l’extrême au niveau physique et mental donc il ne faut pas faire ça trop souvent. Une fois par an, c’est suffisant… Je suis content de la course. Cette course aurait pu s’arrêter plus t^to, ça ne se joue pas à grand-chose. J’arrive quand même jusqu’ici en Guadeloupe, ravi de m’être tiré la bourre. C’est vrai que je suis deuxième. La victoire, est-ce vraiment ce que je viens chercher systématiquement ? Ces dernières années, j’ai eu la chance de vivre des courses de dingues ? Ce que tu retiens à la fin, c’est ça ? Ce sont les expériences que tu vis. Je retiendrai que j’ai eu peur, que j’étais tendu quand je voyais Francis revenir, que c’était insupportable. Et ce dernier bord à bord la nuit dans la pétole. Peut-être que demain j’aurais la gueule de bois et que ça me fera mal de ne pas avoir gagné, mais je crois surtout que je m’en souviendrai toute ma vie de cette course, parce qu’elle était belle jusqu’au bout ? Et j’u ai appris plein de choses».

13/11/2018 : Nouvelle avarie à bord de Remade Use it Again au nord des Canaries. Une fixtion de haban  lâché. Romain Pilliard a réussi à sauver son mât et avec son équipe à bricoler une attache sur le bras arrière.

 

Thomas Coville, sur Sodebo Ultim' descend plein sud à plus de 22 noeuds à hauteur d'Agadir. On est loin de faire une route à l'Ouest !

14/11/2018 : Romain Pillliard qui semble avoir consolidé l'attache de son bas haban, continu de zig-zager dans l'Atlantique devant Madère cette fois et dans la pétole. Le trimran va t il traverser l'Atlantique ? A suivre...

 

Pour Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim', c'est la grande descente. Ce soir le maxi trimaran et son skipper sont quasiment à la auteur de Dakar tout près des côte du Sénégal. En effet une très longue zone de calme lui barre la route vers l'Ouest.

15/11/2018 : Romain Pillard sur Remade - use it Again à mis le cap sur la Guadeloupe, et progresse à 10 noeuds ce soir.

 

Du côté de Thomas Coville, Sodebo Ultim' progresse à 20 noeuds ce soir en direction du S/SO au Nord des îles du Cap Vert. Sodebo a pris la 3ème place de la classe ultimes. 


Au scratch, en ce début de soirée, après 11 j et 6 heures de course, soit 3 jours et 17 heures de plus qu'IDEC Sport le premier Multi50 et le troisième temps scratch, est Armel Tripon sur Chaocolat Réauté quié est à 10 milles de la ligne d'arrivée. Armel Tripon, réalise sur l'ancien Actual, une magnifique course, puisque le second Erwan Leroux sur FenetrA/Mix Buffet, équipier sur Spindrift 2 et grand favoris, est à 261 milles derrière. Une maginifique course qui sera la dernière sur le Multi50 Réauté, car il passera ensuite en IMOCA60 avec un nouveau bateau actuellement en construction et pour lequel il recherche un co-sponsor.

17/11/2018 :  Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim' à enfin mis le cap à l'ouest depuis hier soir, dans des Alizés qui lui permettent de progresser à 25 noeuds, mais en étant sous la Guadeloupe !

 

Romain Pilliard, qui nous gratifie chaque jour d'une vidéo, progresse à 9 noeuds entre les Canaries et le Cap Vert à plus de 2000 milles de l'arrivée.

 

A pointe à Pitre, les organisateurs ont remis les prix aux trois premiers des classes Ultime, Multi50 et IMOCA60.

18/11/2018 :  Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim' progresse plein ouest à plus de 26 noeuds à 1100 milles de l'arrivée, prévue mardi, à Pointe à Pitre.

 

Remade - Use it Again est à 1900 milles à 11 noeuds.

19/11/2018 : Thomas Coville sur Sodebo Ultim' à 481 milles de l'arrivée en Guadeloupe à plus de 24 noeuds ce soir, après deux jours de glisse intensive.

 

Romain Pilliard sur Remade - Use it Again à 1200 milles à 12 noeuds.

20/11/2018 : Thomas Coville sur Sodebo Ultim’ se présente au large de la pointe de la Vigie à 25 nœuds pour entamer son tour de la Guadeloupe en début d’après-midi. Sodebo Ultim’ est très rapidement sur la Tête à l’Anglais, puis sa vitesse va progressivement passé à 11, puis 6, puis 4 nœuds à 8 milles de la bouée de Basse- Terre. Thomas Coville va tirer un bord quasi jusqu’au canal des Saintes, ce qui va laisser croire un instant qu’il n’a pas viré la bouée. Puis revenir sur un autre bord pour virer cette bouée à terre. Il enchaînera ensuite avec le canal des Saintes puis passera la ligne d’arrivée sans quasiment d’images et encore moins de retransmission télé ou live réseaux sociaux. Il faudra attendre l’arrivée au ponton pour enfin vivre le moment… Un ponton bien dégarni, où seul les officiels et la presse à le droits d’accéder ! Plus rien à voir avec l’accueil du public à la Darse.

 

Thomas Coville, au ponton, revient sur sa course, son arrêt au stand, la difficulté à repartir et enfin le futur des ultimes.

 

Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim’ : "Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait du monde sur le ponton (la voix tremble). Ce n’était pas le plan du départ. Le plan du départ c’est Monsieur Francis Joyon qui l’a réalisé. C’est ça que j’avais prévu. Bravo à lui. Ce qu’il a fait c’est énorme. Il attendait ça depuis des années. Bravo à François, parce qu’il était dans une spirale parfaite. Mais il aura le temps. C’est bien ça lui met un peu de coffre. La Première nuit, je me sens super bien. Dans la baston, je passe devant Francis. Et je savais déjà que François avait des problèmes parce qu’être à 20 milles seulement de lui n’était pas normal. J’avais réussi à dormir, j’étais paisible. En voulant renvoyer le troisième ris et attaquer. Je m’approche du bras avant et je découvre qu’il est sectionné. Et là, c’est une désillusion terrible. J’envisage de bricoler moi-même. Ce qui aurait été débile. Et je m’arrête à La Corogne. Et là commence une autre histoire. Ce n’est plus de la compétition. C’est une histoire d’hommes, d’équipe, que je vais chercher à la Trinité le lendemain et que j’arrive à convaincre que la course n’est pas finie parce que tant qu’ils ne sont pas arrivés. Il y a tout à faire. Le lendemain, Banque Populaire chavire et la course contre-la-montre démarre. On met cinq jours à réparer et je repars 24 heures avant que les autres n’arrivent. Et là, pour repartir. C’est l’exercice mental le plus difficile que j’ai eu à faire. Je l’ai fait pour cette équipe, pour mon partenaire. Et je l’ai fait parce que notre sport, c’est pour aller au bout…. La Guadeloupe, c’est une île. Les Insulaires, c’est un peu des gens qui sont sur un bateau à l’ancre. Ils sont au milieu de nulle part ils sont isolés et ils ont cet instinct de liberté. Et à la fois ils savent qu’ils dépendent des autres parce que sur une île il n’y a pas tout. Et bien moi, c’est pareil. Je suis sur mon bateau. Je suis dépendant de mon équipe….   L’ambiance à La Corogne, c’était fantastique. Ce qui m’a porté c’est de faire ça après. D’aller au bout. C’est notre ADN d’aller au bout. On a ça dans le sang…. Au moment où Armel chavire, ça prend d’autant plus de sens de réparer et d’aller au bout. Pour qu’il y ait trois Ultimes à l’arrivée. C’est une classe fantastique. Naviguer sur ces engins. Vous avez vu la gueule que ça a. Vous êtes en solo sur cette machine. C’est dingue. Il n’y a pas un truc plus extraordinaire quand vous êtes à 38-40 nœuds, il n’y a pas de sensations plus dingues. C’est un truc de malade. Ce qu’on est en train de construire, ça va prendre du temps, c’est dur. Je me mets à la place d’Armel de Sébastien Josse, avec qui j’étais à La Corogne. il n’avait pas envie de s’arrêter. Le début de course était juste sublime, on étaient 5 sur la même ligne, c’était du très haut niveau. S’il sortait de cette nuit-là, il mettait 100 milles à tout le monde. C’était mon favori. On construit l’avenir. On va tourner autour de la planète avec des engins comme ça. Ça passera par la Guadeloupe et par ces épreuves. Un report de calendrier ce n’est pas ça qui m’inquiète. Ce serait de dire qu’il nous faut un peu plus de maturité. L’histoire elle sera là. On n’arrêtera pas l’histoire. Dans la vie, il y a beaucoup de gens qui critiquent, qui polémique mais on ne retient que les bâtisseurs. Le niveau qu’il y a, c’est juste dément. J’ai aucune inquiétude que l’histoire va se construire vers là. Le sens est déjà lancé. On ne peut pas faire machine arrière. On va mettre un bateau à l’eau dans deux mois. Vous allez voir la machine que c’est, c’est un truc de fou. J’ai fait cette transat aussi naviguer encore et encore, j’ai construit l’avenir… C’est très émouvant ce que j’ai fait. J’ai fait ça alors qu’il n’y a pas de sens sportif. Tu es obligé de t’élever au niveau au-delà du sportif. Si tu t’arrêtes au sportif, tu t’arrêtes à La Corogne. En plus on est descendu très sud, jusqu’au Cap Vert, tu as l’impression qu’il y a un mec au-dessus de nous qui joue avec des fils, qu’il s’amuse avec toi".

21/11/2018 : Il ne reste plus que Remade - Use it Again encore en course dans la catégorie Ultime, après 17 jours et 7 heures de courses. Romain Pilliard se trouve à 1300 milles de l'arrivée ce soir et progresse sur un nouveau bord au N/O  à 13 noeuds, pas d'arrivée avant le début de semaine prochaine à la cadence actuelle.

23/11/2018 : Le convoi du remorquage  de Banque Populaire IX est arrivé à Vigo, les images sont incroyables, le trimaran est entièrement détruit.

 

Banque Populaire IX les restes après son remorquage suite au chavirage dans la Route du Rhum

26/11/2018 : Une traversée de l'Atlantique sans fin, des problèmes techniques à n'en plus finir, une escale à La Corogne, des conditions météos défavorables en plus des tempêtes et des calmes plats et pour finir un tour de la Gudeloupe interminable.

 

Romain Pilliard sur Remade - Use it Again en termine, quatrième de la classe ultime, en 21 jours et 19 heures de course à la moyenne de 10.10 noeuds, à plus de 14 jours du leader de la classe.

 

Mais Romain Pilliard aura atteind son objectif amener son trimaran de l'autre côté et parlé de l'économie circulaire...

 

Romain Pilliard, skipper de Remade - Use it Again : "Ce qu'il manque c'est un petit peu de confort pour pouvoir se reposer. Il y a eu des moments très dur, mais aussi de beaux moments. Je sais que je suis un privilégié, de naviguer au beau milieu de l'Atlantique surtout sur ce bateau. Après voir la terre c'est un grand moment, après autant de temps. Il y a quelques bateaux qui viennent te voir c'est chouette. La première phase a été vraiment difficile. Les 4-5 premiers jours ont été terrible, j'avais le mal de mer, il m'était difficile de récupérer, de m'alimenter. Après mes problèmes techniques et surtout le problème de gréément, ça été compliqué, tu as l'impression que le ciel te tombe sur la tête, même si cela reste que de la course à la voile. Pour les problèmes dans la classe ultime, j'ai suivi ça de loin. Par rapport à l'objectif sportif, j'aurai aimé traversé en 15 jours plutôt qu'en trois semaines. Mais il y a eu des belles choses avec des journée sur le bon bord à plus de 400 milles. Je reste un amateur, avec une toute petite structure. Pour le mesage, on l'a bien fait passé je pense, on a bien parlé de l'économie circulaire. On a envie de continuer sur cette voie. Avec nos petits moyens et le temps de préparation ont a fait un bon boulot. Nous avons un très bon bateau. Refaire la Route du Rhum, il est trop tôt, il faut une grosse envie..."

 

 

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