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Trophée Jules Verne

 

Une remontée capricieuse !

 

Le Pot au Noir n’a été qu’une formalité pour les deux équipages à peine ralentis. Un espoir subsiste encore au moment d’aborder l’Atlantique Nord, avec un Alizé plutôt bien établi et une route vers la Bretagne, qui peut s’ouvrir, alors que Loïck Peyron et ses hommes étaient obligés de faire une route très à l’Ouest, rallongeant leur trajectoire d’autant.

Malheureusement, l’Anticyclone des Açores, très Sud, et en travers sur tout l’Atlantique, oblige Spindrift 2 et  IDEC Sport à naviguer vers l’Ouest, sans jamais laisser espérer un passage pour une route directe vers Ouessant et la ligne d’arrivée.

 

Annonce mal comprise ?

 

Le 3 janvier, Yann Guichard et son équipe, à la vue des analyses météo et des routages, se rendent compte que le record ne peut plus être battu. D’autant que l’Atlantique est balayé par une suite de très grosses dépressions avec des creux à plus de 10 mètres par endroits et des vents à plus de 60 nœuds. Le Spindrift Racing annonce qu’ils ne sont plus en mode record, et que tout sera fait pour préserver les hommes et le bateau. Une annonce plutôt très saine, plutôt que de faire croire que le record restait possible ! C’est à partir de cette annonce que certains s’engouffrent dans une polémique qui obligera Dona Bertarelli et Yann Guichard à préciser qu’ils ont bien l’intention de finir au plus vite et de couper la ligne à Ouessant. Pendant ce temps Francis Joyon et son équipage, moins concernés par le timing des dépressions à l’arrivée, cravache fort leur monture et reviennent dans le sillage de Spindrift 2. Francis Joyon déclarant lors d’une vacation, qu’"il restait deux voir trois objectifs à ce final : battre le temps du bateau (ex Groupama 3), essayer de battre le record Equateur/Ouessant et pourquoi pas finir devant Spindrift 2". (Pour rappel, IDEC Sport avait coupé la ligne de départ le 22 novembre, deux heures avant Spindrift 2).

 

Direction les Açores.

 

Une fois l’Anticyclone contourné par l’Ouest, la route sera tout de même plus directe que celle de Banque Populaire V, monté très au Nord. Quelques empannages plus loin, les deux trimarans sont aux Açores, de belles journées de glisses, avant un front qui durera une bonne nuit, une remontée rapide vers l’Irlande, avant un dernier bord vers Ouessant et la ligne d’arrivée. Spindrift 2 gardera son avantage et finira 2 heures devant IDEC Sport à Ouessant.

Francis Joyon et son équipage ayant arraché, durant la dernière nuit, un safran de flotteur lors d’une collision avec un OFNI.

 

Brest pour l’un, la Trinité pour l’autre.

 

Deux destinations, Francis Joyon rejoint Brest où un bel accueil a été organisé par son sponsor en tout début de soirée. Alors que Spindrift 2 rejoint sa base à la Trinité sur Mer. L’amarrage au ponton se fait vers 23 h 30. Et pourtant mole Loic Caradec est noir de monde, l’accueil est  assez incroyable. Beaucoup d’émotions…

 

Les chronos

 

En coupant la ligne d’arrivée à Ouessant à 16 h 01, Spindrift 2 clôture sa tentative sur le Trophée Jules Verne en 47 jours 10 heures 59 min et 2 sec. Soit le deuxième meilleur temps sur ce record à 1 j et 21 heures 16 min du record de Banque Populaire V. Yann Guichard, Dona Bertarelli et l’équipage du grand trimaran noir et or, battent trois record et en conserve deux à l’arrivée :

 

- Ouessant / Equateur en 4 jours 21 heures 29 minutes, soit une moyenne de 30,33 nœuds sur l’orthodromie.

- Ouessant / Sud de la Tasmanie symbolisant l’entrée dans l’océan Pacifique, en 20 j 04 heures 37 min.

- Ouessant / Cap Horn en 30 jours 04 heures 07 minutes.

 

Dona Bertarelli, devient la première femme à terminer un Trophée Jules Verne et donc la femme la plus rapide à la voile autour du Monde.

 

IDEC Sport coupe la ligne d’arrivée à 17 h 50, Francis Joyon et ses 5 équipiers terminent leur tour du Monde en 47 jours 14 h et 47 min et 38 sec. Ils battent de près de 16 heures le record du bateau sur ce même parcours. Et s’adjugent le record de la traversée de l’Océan Indien (Cap des Aiguilles/Cap Leeuwin), en 5 jours 11 heures et 23 min.

 

Des bateaux en bon état

 

Les deux trimarans terminent avec des petits problèmes, à noter qu’ils ont tout les deux heurtés un OFNI (foil pour Spindrift et safran pour IDEC Sport), un problème de structure de mât pour Spindrift 2 mais consolidé en mer. A part ça et d’après ce qui a été annoncé, tout semble en parfait état à bord. Il y a de l’usure, mais dans la norme d’un tour du Monde. Les deux machines vont rentrer en chantier prochainement pour un check général.

 

La communication aux petits oignons

 

Déjà dit et redit, mais les deux équipages, aidés par leur équipes à terre ont fait un super boulot ! Des comptes rendus permanents, des photos à la pelle, et des vidéos tout les deux ou trois jours. Avec un mention tout particulière pour les images depuis Spindrift 2 à Yann Riou. Et puis il ne faut pas oublier la « révélation média » de ce tour du Monde, Francis Joyon. Bien aidé par son équipage. (Vacations / Vidéo)

 

La Météo

 

Le point « noir » de ce tour du Monde et sans doute des prochains… Avec ce type de bateau impossible de faire mieux si la météo n’est pas favorable. Ils ne sont pas assez performants pour aller vite quand il n’y a pas beaucoup de vent. Comme l’indiquait Fred Le Peutrec, dans une ITW, « Il faut inventer un bateau hybride, entre un cata de l’America’s Cup et Spindrift 2… » Maintenant Spindrift 2, avec une météo plus favorable surtout  sur l’Atlantique peut gagner un ou deux jours.

 

 

 

Horn / Equateur et les caprices du vent...

 

Avec 18 heures d’avance au Horn, Spindrift 2 était tout à fait dans le coup du record. IDEC Sport passait lui avec un peu plus de 3 heures de retard, tout était ici aussi envisageable. Mas la remontée de l’Atlantique Sud va être un vrai calvaire pour les deux trimarans comme pour les hommes.

 

Du vent, plus de vent, du vent, plus de vent

 

Les périodes sans vent auront été beaucoup plus nombreuses que celles avec du vent, un peu comme si le Pot au Noir, était devenu gigantesque et occupait tout le sud de l’Atlantique ! Et à ce régime, les milles perdus vont se compter en centaines de milles à l’Equateur. Une météo qui tape sur les nerfs des équipages, une météo, qui lorsqu’il  y a du vent, qui sera du près dans une mer formée, empêchera de dormir tellement les coques tapent. Une météo, qui quand le passage dans l’eau se fera plus agréable rendra la petite zone d’habitation insupportable à cause de la chaleur. Pour autant, aussi bien sur IDEC Sport, que sur Spindrift 2, on exploitera au mieux le moindre souffle d’air, pour gagner dans le Nord, le plus rapidement possible et ne pas se faire trop distancer en temps à l’Equateur.

 

Une mer casse bateau

 

Sur cette mer courte et hachée, et après plus de la moitié d’un tour du Monde, Spindrift 2 va montrer un premier signe de faiblesse, avec un affaissement, sur une quarantaine de centimètre, sur le mât aile à une quinzaine de mètre du pont. L’équipage, après avoir sollicité le bureau d’étude, réussira à mettre en place des renforts de tissu carbone pour consolider le mât (vidéo). Sur IDEC Sport, c’est le rail de grand voile, sur le mât, qu'il faut réparer avant le passage de l’Equateur. Mais grâce à leur bonne préparation, à la fiabilisation et aux équipiers qui durant ce tour du Monde ont checké  régulièrement l’ensemble des structures, les deux multicoques sont au top au moment d’attaquer le dernier tronçon jusqu’à Ouessant. (Excepté le foil bâbord de Spindrift 2).

 

Rencontre avec un Iceberg

 

L’option, très à l’Est, dès le passage du Horn prise par Francis Joyon et son équipage, va permettre une rencontre inattendue ! Par 43° Sud, en plein milieu de l’Atlantique, plusieurs icebergs, dont un de plus de 700 mètre de long, 100 mètres de haut, qu’IDEC Sport croisera. Inhabituel à cet endroit, sans doute en rapport avec le changement climatique de notre planète. Mais magnifique, car par très beau temps.

 

Nouvel an et anniversaire

 

Passer l’Equateur le jour du nouvel an à la voile, ça n’arrive pas à tout le monde, c’est se qu’ont vécu les deux équipages de Spindrift 2 et IDEC Sport, avec son lot d’offrandes à Neptune, de cotillons à bord de Spindrift 2 pour fêter le nouvel an. Mais aussi toute une mise en scène d’Alex Pella et Bernard Stamm, pour l’anniversaire de Gwénolé Gahinet.

 

Une première en matière de télévision ?

 

i-télé, la chaîne toute infos, suit depuis le départ, la tentative de Spindrift 2 et dans la remontée de l’Atlantique, des vacations en direct live vidéo ont lieu tous les soirs vers 20 h. Dont une avec un direct depuis le drone filmant le trimaran en direct. Tout simplement bluffant !

 

Les temps à l’Equateur

 

Spindrift 2 à mis 39 jours 13 heures, 31 min et 2 sec pour faire Ouessant – l’Equateur.  Soit un retard, sur Banque Populaire V, de 1 jours, 10 heures, 45 min et 14 sec. Et IDEC Sport sur le même parcours, met 40 jours, 14 heures, 53 min et 38 sec. Soit un retard sur le record de 2 jours 12 heures, 7 min et 50 sec. Aucun record de battu sur ce tronçon.

Le prochain objectif est de battre le record entre l’Equateur et Ouessant, seule possibilité de toute façon, pour espérer battre le record du Trophée Jules Verne. Ce record est détenu par Franck Cammas sur Groupama 3 en 6 jours, 10 heures, 35 minutes et 52 sec.

 

 

Un Pacifique qui porte bien son nom !

 

Encore une fois, et comme l’indiquait Yann Guichard, après son passage du Horn, « La traversée du Pacifique était plus un Pacifique d’Alizée que de grosses dépressions ». A part les températures bien basses et jusqu’à la neige juste avant le Horn. Et le problème, avec ce type de conditions météo, impossible d’allonger la foulée pendant plusieurs jours d’affilés. A l’avant de la dépression, très rapidement un bateau comme Spindrift 2 vient taper la dorsale anticyclonique devant lui et est freiné. Et à chaque fois, IDEC Sport revient avec la dépression, ce qui a visiblement mis un peu de pression sur les épaules de Yann Guichard et son équipage.

Spindrift 2 est tributaire, plus qu’un autre multicoque de la météo rencontrée, car « Sans pouvoir inventé un bateau capable de passer à travers la dorsale rapidement, impossible d’aller plus vite ! » Yann Guichard à la sortie du Pacifique.

 

Un début de Pacifique rapide, avant des conditions de Lac Léman

 

La dépression sous l’Australie a emmené rapidement, les deux trimarans loin de la Nouvelle-Zélande, mais aussi très Nord. Se pose alors la question pour les routeurs à terre, Jean-Yves Bernot pour Spindrift 2 et Marcel Van Triest pour IDEC Sport, en accord avec les équipages, de continuer au Nord ou de plonger dans le grand sud. Cette dernière option sera privilégiée. Mais finalement, il ne sera pas nécessaire de descendre trop Sud, non pas à cause de l’accord entre les deux teams, mais à cause de  la météo qui  va de nouveau changer au milieu du Pacifique.

 

Un accord entre les deux teams

 

Pour la première fois depuis le lancement du Trophée Jules Verne, deux équipes se lancent au même moment et son, surtout,  encore en course après l’Indien. Cette situation à un côté rassurant en abordant le Pacifique, plus grande surface d’eau de la planète, vierge de toute navigation, dans son Sud, et donc d’aide si un problème technique survient. Mais visiblement, le fait d’avoir un concurrent tout proche, IDEC Sport, à bord de Spindrift 2 cela pèse. Yann Guichard, depuis le départ de cette tentative et plus encore depuis l’Indien, s’est fixé des « limites » dans la façon de mener son maxi trimaran et de ne pas descendre trop sud. Mais pourtant, la démarche pour fixer une limite à ne pas dépasser dans le grand sud viendra du côté de chez IDEC Sport Sailing et un appel de Marcel Van Triest à Jean-Yves Bernot. Même si celui-ci indique dans la vidéo qui parle de cet accord, qu’à une demi-heure près, il aurait lui aussi effectué cette démarche.

 

Une option Nord pénalisante

 

Trente six heures avant le passage du Horn, à bord d’IDEC Sport, la décision est prise de contourner la zone de calme qui barre la route vers la pointe du Chili par le Nord. A bord de Spindrift 2, plus à son aise dans les petits airs grâce à sa plus grande surface de voile, on coupe à travers sur une route directe. La décision d’aller au nord sera catastrophique, l’avance plus de 370 milles est réduite à néant, le grand trimaran rouge tombe dans des calmes et est obligé de tirer des bords  tout près de la côte.

 

Avance et retard

 

Au Horn, Yann Guichard, Dona Bertarelli et l’équipage de Spindrift 2 passeront avec un peu plus de 18 heures d’avance sur le record. On sent le soulagement d’être arrivé là pour Yann Guichard et Dona Bertarelli, une sorte de délivrance. Ils sont aussi très heureux du passage du Horn effectué ensemble. Vingt et une heures plus tard, IDEC Sport passera avec une 40ène de milles de retard sur Banque Populaire V. Francis Joyon, est heureux de sa navigation, de son équipage et de l’incroyable potentiel de son trimaran. Et rappel, que l’objectif est de battre Banque Populaire V et le record du bateau sous les couleurs de Groupama 3.

 

Les temps

 

Il aura fallu 30 jours, 4 heures, 7 minutes et 2 seconde pour que Spindrift 2 réalise le trajet Ouessant/le Horn, soit une avance sur le record de 18 heures, 11 minutes et 46 secondes. La traversée du Pacifique est donc effectuée en 9 jours, 23 heures et 30 minutes entre la Tasmanie et le cap Horn. Le record reste donc la propriété de Bruno Peyron en 2005, en 8 jours, 18 heures et 8 minutes sur Orange II. Néanmoins, Yann Guichard et son équipage établissent un nouveau record entre l’Equateur et le Horn en 25 jours, 6 heures et 38 minutes. Un record de plus de perdu pour Bruno Peyron et son record de 2005.

 

IDEC Sport a passé le Horn après 31 jours, 1 heure, 47 minutes et 38 secondes, soit un retard sur le record de Banque Populaire V de 3 heures, 28 minutes et 50 secondes. Le retard sur Spindrift 2 est de 21 heures, 40 minutes et 36 secondes.

Pour la petite histoire le trimaran, Spindrift 2/Banque Populaire V, détient à ce jour tous les temps partiels des records sur le Trophée Jules Verne ! (5 sous les couleurs de Banque Populaire et 4 sous celles de Spindrift 2)

 

Machines en parfait état

 

Les deux trimarans et aux dires de leurs équipages, semblent avoir conservé l’intégralité de leurs moyens. A l’exception du foils bâbord de Spindrift 2. Cette avarie est handicapante à haute vitesse et demande une plus grande vigilance de la part des barreurs. Le flotteur n’étant plus soulagé par le foil. Un check-up complet du bateau est programmé dès le passage du Horn sur Spindrift 2 et sans doute il en sera de même sur IDEC Sport.

 

Communication toujours au top

 

Même si à bord d’IDEC Sport on sent qu’à certains moments, les disponibilités de l’équipage réduit rendent les choses plus compliquées, les deux teams font de gros efforts pour nous faire vivre leurs aventures. Et Francis Joyon indiquait même « Etre content d’apprendre encore, au contact des jeunes du bord, au maniement des dernières évolutions électroniques ». Le drone a de nouveau été sortie au passage du Horn, il faut bien dire que les conditions météorologiques très clémentes, vent faible, mer plate, grand soleil, si prêtaient tout à fait. Sans compter qu’un avion des gardes côtes Chiliens est venu survoler le grand trimaran noir et or. (Les vidéos du Jules Verne et bien d’autres sont ICI)

 

Les prochains objectifs

 

Gagner au plus vite l’Equateur pour rester dans les temps du record. Mais les conditions en Atlantique Sud semblent très complexes. Spindrift 2 est partit le long des côtes Argentines, alors qu’IDEC Sport semble pour le moment privilégié le grand large…

Les temps à battre : Ouessant /Equateur retour en 38 jours 2 heures 45 min et 48 sec. Le Horn / Equateur en 7 jours 4 heures et 27 min.

 

 

Bonne Espérance / Tasmanie, au Nord comme au Sud

 

Deux routes différentes, deux routes imposés par les conditions à l'entrée dans l'Indien. Spindrift 2 au Nord dans une langue de vent à tirer des bords sans pouvoir vraiment choisir son système météo, bloqué par choix de ne pas aller trop près des glaces signalés par satellite. Une traversée de l'Indien tranquille sans la rencontre avec l'OFNI, mais qui lui fait perdre 11 heures à Leeuwin par rapport à son temps de passage sous Bonne Espérance.

Ce n'est pas par choix, mais pour être arrivé plus tardivement sous Bonne Espérance, qu'IDEC Sport a plongé très Sud, dès le début de la traversée de l'Indien, sur une route plus courte, rectiligne et beaucoup plus dangereuse, mais finalement gagnante, avec pas mois de 12 heures de reprises dans cette folle cavalcade !

 

Records pour tous.

 

A IDEC Sport la traversée la plus rapide entre le cap des Aiguilles (Af du Sud), et le cap Leeuwin en mois de 6 jours pour la première fois de l'histoire des records à la voile. Francis Joyon et son équipage parcours l'Indien en 5 jours 11 heures et 23 minutes. Ce qui pour la petite histoire représente quasiment 3 jours de mieux que le même bateau Groupama 3 et ses 10 hommes d'équipage de l'époque.

 

A Spindrift 2 le record cap des Aiguilles / Tasmanie en 8 jours 4 h et 35 min, ce record sera très éphémère, car IDEC Sport le prendra trois heures plus tard. Enfin celui d'Ouessant/Tasmanie amélioré de 2 heures et 34 min avec un nouveau temps de 20 jours 04 heures 37 minutes.

 

Winglet arraché sur Spindrift 2

 

Si tout va bien à bord, d'après les informations communiquées par les équipages en tout cas, en dehors de quelques petits pépins vite réparés. La rencontre avec un OFNI pour le foil bâbord de Spindrift 2, n'est pas sans conséquence pour l'avenir. Le winglet, le petit aileron en bas du foil a été arraché et Yann Guichard lors d'une liaison radio indiquait qu'il ne savait pas s'ils allaient pouvoir se servir de nouveau du foil. Mais aucune photo, ni vidéo n'ont été fournie, on peut même dire que tout ce qui est communiqué ne montre en aucun cas cette partie du bateau...

 

Et la suite...

 

IDEC Sport et Spindrift 2 sont au 21ème jour de leur tentative dans le Pacifique. Les conditions vont être très bonnes pour les 48 prochaines heures, leur permettant de faire de l'Est à haute vitesse. Pour la suite rien n'est encore certain, mais il se pourrait que la traversée du Pacifique soit très très rapide...

 

Les prochains records à battre, la traversée jusqu'à l'anti méridien en 22 j 11 h 34 m 12 s et celle du Pacifique en 30 j 22 h 18 m 48 s.

 

 

Equateur / Bonne Espérance, la course au front.

 

Comme annoncé depuis le départ, l'Atlantique Sud, à confirmé sa complexité en terme météo. Avec dès l'Equateur passé, une zone sans trop de vent qui a obligé les deux trimarans à naviguer très à l'Ouest, avec un petit espoir de pouvoir couper par le travers, très vite évanoui, par le manque de vitesse de Spindrift 2 et IDEC Sport, la porte s'étant refermée. Yann Guichard et Francis Joyon, n'ont pas eu d'autre chaix que de longer l'Amérique du Sud, en ayant en ligne de mire un front froid en formation au large de l'Argentine. A ce petit jeu, Spindrift 2, machine à avaler les milles, s'en est mieux sorti qu'IDEC Sport et sa version petit mât.

 

Rester devant le front

 

Spindrift 2 mieux placé sur le devant de la dépression a réussi à allonger l'allure et toujours rester dans les temps du record. IDEC Sport, plus nord, a quand même tiré son épingle du jeu par une route très fine sur le Nord/Est du front, avant de passer derrière celle-ci. A ce moment, les cartes ne sont plus les mêmes pour les deux ultimes, Spindrfit 2 réussira à rester à haute vitesse (plus de 30 noeuds), au devant de la dépression, alors que pendant ce temps IDEC Sport passé derrière affrontait une mer plus chaotique et un vent beaucoup plus faible. Avec pour résultat une perte de terrain assez conséquente pour le trimaran rouge.

 

Spindrift 2 dans les temps

 

Spindrift 2 réussira du coup à passer dans les temps (22 min de retard), sous le cap de Bonne Espérance. Avec une météo beaucoup moins favorable que celle dont ont bénéficié Loïck Peyron et Banque Populaire V. Spindrift 2 comme l'indique Yann Guichard, dans l'une des vacations, reste une machine extraordinaire pour engranger des milles.

 

IDEC Sport 1 jours et 8 heures de retard

 

Largement ralenti dans la deuxième partie de l'Atlantique Sud après être passé derrière le front froid, Francis Joyon et son équipage réduit, ont tout de même réussi à limiter les dégâts. IDEC Sport, en version grand mât, aurait sans doute été bien utile dans ce tronçon... Mais le challenge était tout autre et il faut faire avec. Francis Joyon, indiquait lors du passage au cap de Bonne Espérance, "avoir très certainement grillé un Joker". Mais que rien n'était perdu pour autant. En attendant de retrouver du vent, normalement à partir de dimanche, le trimaran fait route au Sud pour raccourcir sa route.

 

Bateaux au top

 

Les équipages confirment qu'IDEC Sport et Spindrift 2 sont deux machines fantastiques. Et au moment d'aborder l'océan Indien, les deux maxi trimarans, sont au maximum de leur possibilité. Ils ont été minutieusement révisés et entretenu par leur équipage respectif.

 

Une com aux petits oignons

 

Les deux équipes continues de nous régaler en matière de partage de leurs aventures. Les vidéos, liaisons audio ou vidéo, photos et comptes rendus sont incroyablement denses. Et, normalement, cela devrait payer sur l'arriver...

 

Les photos de Spindrift 2 dans l'Indien

 

Prochaine étape le cap Leewin au sud de l'Australie, le record à battre, celui de Banque Populaire V, en 17j 23h 57m 18s.

 

 

 

Ouessant / Equateur, une fenêtre météo immanquable !

 

Un mois de stand-by pour Spindrift 2, à peine 15 jours pour IDEC et mi novembre se présente une première fenêtre météo qui semble être optimale pour descendre rapidement jusqu'à l'Equateur. Les deux teams convoient leurs trimarans à Brest, mais 24 heures avant de s'élancer, un doute subsiste dans les esprits, car l'étude des fichiers météo, après l'Equateur, ne sont pas très favorable. 

Finalement les conditions sont vraiment trop belles pour ne pas se lancer à l'assaut du record de Banque Populaire.

 

Un seul empannage.

 

Le samedi soir, Francis Joyon et ses 5 équipiers, sont les premiers à larguer les amarres à Brest, suivi quelques heures plus tard par Dona Bertarelli, Yann Guichard et leurs équipiers. IDEC Sport passe la ligne de départ, entre Ouessant et le Cap Lizard, à 2 h 02 min et 22 sec (TU), suivi deux heures plus tard par Spindrift 2, à 4 h 01 min et 58 sec (TU). Très rapidement, le vent monte et la mer est difficile, Spindrift 2 plus à son aise reprend rapidement les deux heures de retard sur la ligne de départ, mais reste à quelques milles derrière IDEC Sport. Les deux trimarans enfilent les milles pour s'extraire du Golf de Gascogne et retrouver une mer plus maniable et moins casse bateau. A la hauteur des Açores, l'empannage, le seul, d'ici à l'Equateur ! Car les conditions de vent sont optimales. Les compteurs chauffent, plus de 30 noeuds en permanence, des pointes à plus de 40 noeuds, les Canaries, Madère et le Cap Vert sont doublés sans avoir le temps de regarder. Le soleil fait son apparition, les températures, d'eau et d'air, grimpent, ce qui permet de tout faire sécher à bord, de remettre de l'ordre et réparer, ici un chauffe bottes, et là un réchaud de cuisine. En trois jours Spindrift 2 et IDEC se trouvent devant le Pot au Noir, l'avance sur le record de Loïck Peyron ne cesse d'augmenter. 200, puis 300, puis 400 milles d'avance ! Et pendant ce temps, et oui visiblement il leur en reste, chaque équipe nous fait parvenir, un jour une vidéo du bord, des photos par dizaines, des vacations en direct vidéo depuis les trimarans et un drone survole Spindrift 2 dans le Pot au Noir... Même Francis Joyon se prête de bonne grâce au jeu, un comble !

 

Pot au Noir clément.

 

Le Pot au Noir se montre lui aussi très clément et Spindrift 2 en premier claque le record de plus de 17 heures ! (4 jours 21 heures 29 min et 2 sec). Quelques heures plus tard, c'est au tour d'IDEC Sport de battre le record de Banque Populaire V, en 5 jours 1 heures et 52 sec, soit 12 heures de mieux. Une très grosse performance pour les deux équipages, même si IDEC Sport perd 7 heures sur cette première partie du tour du Monde.

 

 

 

Pour suivre les deux tentatives, la page FB et Twitter d'Ultimboat, mais pour aller plus loin les sites internet des deux équipes : IDEC Sport & Spindrift Racing.

 

Retrouvez toutes les vidéos et les sons

 

Temps du record à battre : 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes à la vitesse, sur la route théorique de 26000 milles, de 19.75 noeuds.

 

Pour battre le record, IDEC Sport doit être de retour sur la ligne d'arrivée entre le phare de Créac'h et le cap Lizard avant le 6 janvier à 15 h 44 min et 15 sec (TU)

 

Pour battre le record, Spindrift 2 doit être de retour sur la ligne d'arrivée entre le phare de Créac'h et le cap Lizard avant le 6 janvier 17 heures 43 minutes 51 (TU)

 

Equipage IDEC Sport : Francis Joyon, Bernard Stamm, Alex Pella, Boris Herrmann, Gwénolé Gahinet et Clément Surtel.

Routeur à terre : Marcel Van Triest

 

Equipage Spindrift 2 : Yann Guichard, Dona Bertarelli, Sébastien Audigane, Antoine Carraz, Thierry Duprey du Vorsent, Christophe Espagnon, Jacques Guichard, Erwan Israël, Loïc Le Mignon, Sébastien Marsset, François Morvan, Xavier Revil, Yann Riou, Thomas Rouxel.

Routeur à terre :Jean-Yves Bernot.

Crédit Photo : IDEC Sport Sailing et Spindrift Racing

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