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ARKEA Ultim' Challenge Brest, le bilan

Ultim Boat

2 avr. 2024

Vivement la deuxième édition

Objectif atteint.


Le tour du Monde en solitaire, en course, en multicoque Ultim’ 32X23 aura atteint son objectif principal, avec le retour à Brest, ville de départ et d’arrivée, des six bateaux engagés. Sur les six trimarans sur la ligne de départ le 7 janvier dernier, cinq ont terminé la course et un est rentré à Brest sur un cargo. Ce retour en course de 5 des 6 bateaux au départ peut paraître anodin, mais il était pourtant loin d’être une évidence avant le départ de cette course. Les six skippers ont repoussé leur limite physique et à certains moments les limites de leur compétence pour trouver des solutions à leur problème. D’autant que si la Classe Ultim’ 32X23 est montrée du doigt, parfois à raison ces derniers mois, la fiabilité à quand même fait un énorme bond en avant. Une fiabilité qui n’a pas grand chose à envier aux autres Classes, qui tournent autour du Monde à bord de bateau beaucoup plus anciens dans leur conception et toujours archimédiens. Car on l’a encore vu récemment sur un tour du Monde en Class40, on peut aussi perdre un bateau, tout comme sur une transatlantique en IMOCA60.


Un exploit, pas vu à sa juste valeur.


Un tour du Monde n’a rien d’anodin, un tour du monde en solitaire encore moins, un tour du Monde en solitaire en course est déjà un gros challenge. Alors, que dire d’un tour du Monde en solitaire, en course sur un multicoque, un multicoque volant ?

Oui, l’exploit est grand pour les 5 marins qui ont bouclé la boucle. Et s’ils ne sont pas passés loin de la boucler, pour l’un d’entre eux en tout cas, sans aucune escale comme le prévoyait le projet initial, mais les conditions météorologiques et la configuration sportive de la course à ce moment-là, en ont décidé autrement. Si l’exploit est beau et grand, la retranscription du vécu des skippers engagés sur ce tour du Monde, n'a, elle, pas été à la hauteur de ces navigateurs solitaires de l’extrême, sur leur monstres de vitesses. 


Une communication à peine à la hauteur.


Manque de solutions matérielles capable de faire vivre au plus près la vie en mer, pour le public resté à terre. Des solutions capables de nous faire vivre, les conditions naturelles de navigation, les conditions météorologiques, mais aussi les “galères” rencontrées par les skippers. Des solutions techniques capables de nous faire vivre les manœuvres, l’entretien que réclament au quotidien, ces machines fantastiques, les réparations effectuées par les skippers dans des conditions parfois dantesques. Alors oui manque de matériel, manque de solutions techniques, manque sans doute de moyens humains à terre pour le partage des ces contenus qui pourraient arriver, mais aussi sans aucun doute, un manque de volonté de la part des équipes. Une manière de communiquer d’un autre temps, malgré tous les canaux disponibles. Et pour confirmer ce ressenti, même à demi-mots, Yves Le Blévec, Directeur du Team Actual,  le reconnaîtra peu avant l'arrivée de la course, en reconnaissant que les équipes devaient sans doute se poser des questions sur leur manière de faire, pour rendre le suivi de ce type d’épreuve plus intéressant en faisant la part des choses entre ce qui devait être dit et ce qui ne le pouvait pas pour des raisons techniques ou de stratégie de course. 

On espérait plus des systèmes de caméras fixes installées à bord de certains trimarans. Malheureusement, ils ont été trop souvent exploités en plan fixe à l'intérieur du cockpit. Sans oublier qu'un Eric Péron, sur son Adagio, dépourvu de tout ce système, a été le plus prolixe en production d’images du bord, durant ce tour du Monde. Il a été le seul à filmer une manœuvre, des réparations, une montée dans le mât.

A côté de ça, la websérie du Gitana Team, quasi une fois par semaine était de très haute qualité, malheureusement, elle se contentait de nous expliquer ce qui c’était passé et écarter des éléments importants, sans vraiment nous donner le présent de la vie de son skipper.


L’intérêt sportif attendu.


Il aura forcément été de trop courte durée, mais cela était prévisible. Le petit nombre de bateaux sur la ligne de départ ne pouvait pas nous emmener dans une autre réalité. Il était évident qu’une fois l’un des favoris au tapis, le leader mènerait sa course à son rythme, comme dans toutes les compétitions. Il n’y a aucune raison de forcer les choses, lorsque tout est sous contrôle. Un contrôle relatif, bien évidemment lors d’une course autour du Monde en solitaire sur des multicoques géants. D’autant, que lors des précédentes confrontations, sur des transats ou autres parcours, le scénario a toujours été celui-ci. Et l’on peut même se montrer heureux de l’intensité de la course, jusqu’à l’arrivée à Brest, grâce au nombre de trimarans qui franchissent la ligne.

Les escales techniques autorisées ont, pour ceux qui ont compris qu’elles faisaient partie de ce tour du Monde, données du paiement à l’épreuve. Et sans elles, il est à parier que seul le vainqueur aurait rallié l’arrivée en course.


Une course en solitaire, avec une équipe.


Si le skipper est le seul à bord durant ce tour du Monde en solitaire, en course, cela n'est possible qu’à la condition d’avoir une équipe derrière lui. Une équipe présente à chaque instant. Une équipe pour le routage depuis la terre, pour la stratégie, pour trouver des solutions en cas de pépin, une équipe pour préparer et intervenir aux escales.


A terre, un village à revoir.


Il ne fait aucun doute qu’une nouvelle édition aura lieu dans quatre ans. L’organisateur OC Sport Pen Duick est heureux des retombées de cette grande première et les partenaires que sont la ville de Brest et ARKEA sont déjà engagés pour cette deuxième confrontation en solitaire autour du Monde. ll faudra alors revoir l’accueil du public à Brest, pour ne pas se marcher dessus au village, beaucoup trop exigu. Les trimarans qu’on peut espérer plus nombreux doivent encore être plus accessibles au grand public. 

Il faudra aussi mettre en place un site internet digne de ce nom. Et pourquoi ne pas envisager, avec aussi peu de bateaux, un départ en rade de Brest, pour que le public puisse vraiment profiter du spectacle et pas simplement essayer de distinguer des petits points, via une paire de jumelles, depuis le continent ? La rade de Brest s'y prêterait à merveille.

L'ARKEA Ultim' Challenge Brest a une fois de plus prouvé que la voile en solitaire est un sport exigeant mais passionnant, offrant des défis uniques aux navigateurs. Ce rendez-vous devrait très rapidement trouver sa place, dans le calendrier vélique, pour les amateurs de voile et les passionnés d’aventure en mer.


Ils sont maintenant tous en chantier, vivement les prochaines échéances...


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