Sodebo Ultim 3 une nouvelle poupe juste pour l'aéro

Remis à l’eau à Lorient mercredi dernier après trois mois et demi de chantier, le Sodebo Ultim' 3 arbore un profil familier mais avec un détail qui a immédiatement retenu l’attention des observateurs avertis : une poupe de coque centrale redessinée. Plus fluide, plus étirée, cette évolution interroge. S’agit-il d’un simple travail d’optimisation aérodynamique ou d’un changement plus profond, en lien — ou non — avec les casses répétées des mèches de safran observées lors des tentatives sur le Trophée Jules Verne ?

Une modification visible, mais pas officiellement reliée aux casses

Depuis le retour du trimaran des deux tentatives avortées sur le Trophée Jules Verne, l’équipe technique Sodebo a mené des analyses approfondies sur les casses survenues au niveau des safrans de la coque centrale. Ces investigations ont permis d’identifier deux causes distinctes de rupture d'après l'équipe. Rien, pour autant, n'a filtré de ces causes. Cela rend d’autant plus intéressante cette modification de l’arrière de la coque centrale. Simple optimisation aérodynamique ou quelque chose de plus structurelle pour éviter de nouvelle casse de mèche ?

L’aérodynamisme, levier constant d’évolution

Dans la dynamique actuelle des Ultim', l’amélioration des performances passe de plus en plus par des détails de forme, parfois subtils mais cruciaux à haute vitesse. La réduction de la traînée aérodynamique, en particulier sur les zones exposées comme les bras, peut jouer un rôle sur le maintien du vol et la stabilité à grande vitesse.

Cette poupe allongée et épurée pourrait viser à :

• Canaliser plus proprement les flux d’air à l’arrière de la coque centrale,

• Réduire les turbulences qui perturbent le comportement du bateau sous le carénage du bras,

• Ou encore mieux intégrer la mèche du safran dans un ensemble plus cohérent structurellement.

En l’absence de communication technique détaillée de l’équipe Sodebo, on peut néanmoins supposer qu’il s’agit là d’un choix stratégique d’optimisation globale, dans la continuité du travail mené depuis la mise à l’eau du bateau en 2018.

Safrans : deux casses, deux explications

Les casses successives des mèches de safran central, qui ont marqué les dernières campagnes de tentative sur le Trophée Jules Verne, ont forcément conduit à une remise à plat technique. Sauf si les causes de ruptures sont extérieures. Selon l'équipe, ces incidents trouvent leur origine dans des causes mécaniques bien distinctes — potentiellement une combinaison de fatigue matière, de sursollicitassions ponctuelles ou de dynamiques complexes liées au vol à haute vitesse.

Mais, à ce stade, aucun lien direct n’a été établi avec le dessin de la poupe, ce qui tend à confirmer que la modification observée n’est pas une réaction, mais bien une optimisation indépendante.

Il est néanmoins probable que, parallèlement à cette évolution de coque, les pièces critiques comme la mèche ou le safran lui-même aient été revus, renforcés, Le nouveau safran de la coque centrale ne sera pas en place avant début juillet. Ce qui ne perturbera pas le programme d'ici là, essentiellement basé sur des RP.

Un ajustement global, dans une logique de fiabilité et de finesse

La refonte partielle de la poupe centrale, à l'image des foils redessinés, s’inscrit donc dans une démarche d’optimisation aérodynamique. En cumulant les bénéfices d’un dessin plus fin, cette modification pourrait offrir au skipper Thomas Coville un gain marginal mais crucial en stabilité de vol, en tenue de cap et peut-être même en efficacité du plan porteur arrière.

Ce travail montre que l’équipe Sodebo poursuit son effort d’optimisation, à l’aube d’une nouvelle saison où les Ultim' se préparent à accueillir un nouveau trimaran qui sera très optimisé sur le plan aérodynamique. Cela afin de rester compétitif.