

Ultim Boat
28 juin 2025
Guirec Soudée met à l'eau son trimaran pour le tour du Monde à l'envers
Le maxi-trimaran Ultim" MACSF a retrouvé son élément à Lorient La Base, après 14 mois passé sur le terre-plein de l'anneau à Lorient. Cette mise à l’eau marque une étape clé dans le projet de tour du Monde à l’envers de Guirec Soudée, qui prévoit de s’élancer à l’automne prochain pour tenter de battre le record détenu par Jean-Luc Van Den Heede et ou établir un temps sur ce parcours en multicoque.
Le trimaran, mesurant 31 mètres de long pour 21 mètres de large, avec un mât culminant à 35 mètres, est un voilier bien connu du circuit Ultim'. reconstruit par Thomas Coville en 20214, (Il avait conservé les deux bras et l'arrière des flotteur de Géronimo le trimaran d'Olivier de Kersauson), Depuis, il a été optimisé à plusieurs reprises et est passé dans les mains d'Yves Le Blevec pour Actual Leader, d'Arthur Le Vaillant Mieux et Éric Péron Adagio, participant à l'ARKEA Ultim' Challenge Brest.
La remise à l’eau du bateau a été réalisée dans des conditions techniques maîtrisées, en présence d’une petite équipe et d’invités. Parmi eux, Corentin Horeau, skipper du monocoque MACSF pour le Vendée Globe 2028, est venu saluer Guirec Soudée. L’occasion a aussi permis une rencontre entre Soudée et Mike Horn, dont le bateau était stationné juste à côté. Les deux aventuriers ont échangé brièvement, et Guirec a pu visiter l’embarcation de l’explorateur, pendant que ce dernier assistait à la descente du trimaran dans l’eau.
Guirec Soudée, connu pour ses aventures en solitaire et ses navigations au long cours, s’attaque cette fois à un défi rarement tenté : un tour du monde contre les vents et courants dominants, en multicoque. Le parcours prévoit un départ de Brest, un passage par le cap Horn dans les premiers jours, avant de poursuivre autour de l’Antarctique, via le cap Leeuwin et le cap de Bonne-Espérance, pour une remontée finale vers Brest. Près de 40 000 milles nautiques sont au programme, avec pour objectif de battre le record du tour du monde à l’envers en solitaire, actuellement établi à 122 jours et 14 heures, depuis 2004.
Ce record est aujourd’hui détenu par Jean-Luc Van Den Heede, qui l’avait établi à bord d’un monocoque (Adrien). Aucune tentative en multicoque n’a encore abouti avec succès (Abandon d'Yves Le Blévec sur Actual Ultim'). Ce nouveau défi, Guirec Soudée le prépare depuis plusieurs années, et il considère que l’ensemble de ses navigations précédentes l’y a peu à peu amené.
Dès les prochains jours, le skipper entamera une première phase de tests et de prises en main, avec deux transatlantiques programmées en juillet. Ces navigations préparatoires permettront de fiabiliser le trimaran, d’optimiser les réglages et de prendre en main les systèmes de bord, dans la perspective d’une navigation en solitaire dans les mers du Sud, particulièrement exigeantes.
Le bateau, désormais aux couleurs de la MACSF, redevient opérationnel après quelques semaines de chantier. L’équipe technique a effectué une série de vérifications et d’ajustements, en vue d’un programme de navigation aussi ambitieux. L’objectif est de garantir la solidité de la plateforme et la fiabilité des équipements pour affronter un parcours où les conditions météorologiques seront particulièrement hostiles.
L’ensemble du projet est suivi de près dans le monde de la course au large, en raison de la singularité du défi et du format de bateau choisi. L’utilisation d’un multicoque Ultim sur un tour du monde à l’envers soulève des enjeux techniques importants, notamment en termes de structure, de stratégie météo et de sécurité.
À travers cette tentative, Guirec Soudée entend conjuguer aventure personnelle, performance sportive et innovation technique. Le projet s’inscrit dans une dynamique de dépassement, mais aussi d’apprentissage constant, dans la lignée des grandes aventures océaniques qui marquent l’histoire de la navigation au large.
Les prochaines semaines seront donc consacrées à la préparation intensive de cette tentative. Le départ, prévu pour la fin d’année depuis Brest, sera suivi avec attention. Si la météo le permet et que le bateau tient le rythme, cette tentative pourrait marquer une nouvelle étape dans l’histoire des records en solitaire à bord de multicoques océaniques.