

Ultim Boat
5 déc. 2025
Le Pot au Noir
Samedi 29 novembre 2025 15 h 00 : Top départ pour The Famous Project, c'est vers 14h40 qu'IDEC Sport et son équipage ont franchi la ligne marquant le début de leur tentative sur le Trophée Jules Verne.
Dans 23 noeuds de vent de Nord Ouest, le trimaran lancé à 13.5 noeuds est passé devant le phare du Créac'h. Un départ en douceur pour les huit femmes à bord dut trimaran détenteur du Trophée Jules Verne.

20 h 00 : Après 5 heures de tentative, IDEC Sport n'a parcouru que 95 milles et se trouve à la hauteur de Pornic. De mémoire, jamais une tentative sur le Trophée Jules Verne n'aura débutée aussi doucement. Mais comme l'indiquait Alexia Barrier avant le départ ce matin : "Les 24 premières heures vont être les plus terribles, il n'est pas question de lâcher les chevaux"
Dimanche 30 novembre 2025 12 h 00 Au large du Cap Finistère : L'équipage c'est amariné durant la nuit, une nuit ou la mer est devenue un peu moins agitée et pendant laquelle le vent a baissé en intensité. Toujours sur le même bord, IDEC Sport a traversé le golfe de Gascogne à 20 nœuds et se trouvait ce matin à 8 heures quasiment au large de la pointe NO de l'Espagne. En milieu de mâtiné, l'équipage a réalisé sont premier empannage, pour contourner par l'Ouest le DST. A 12 h, le trimaran est à 44 milles d'ans l'Ouest du cap Finistère. Il progresse à 18 nœuds sur une trajectoire NE au portant. La descente le long du Portugal s'annonce rapide.

20 h 15 : Faire du Sud pour échapper aux calmes.
L'après midi de ce deuxième jour aura été consacré à faire du Sud pour échapper aux calmes qui arrivent par le Nord. L'équipage d'IDEC Sport a effectué deux nouveaux empannages depuis ce midi, pour progresser le long de la côte Portugaise au reaching. Objectif partiellement atteint, puisque ce soir le trimaran progresse à 15 nœuds. Et si l'équipage n'arrive pas a rester avec ce début d'Alizé, la sanction en milles perdus va être très importante, car ce vent de Nord Est ce déplace vers le Sud lui aussi, mais plus vite que le trimaran. Même si l'on sait que l'objectif est d'établir un premier temps de référence féminin et si possible d'être sous les 50 jours.
La très bonne journée du début d'après-midi, aura été la mise en ligne par IDEC Sport d'une vraie cartographie de suivi du record, avec tous les éléments pour un bon suivi. Il faut dire que cela commençait à "grogner" sur les réseaux sociaux.

Lundi 1er décembre 2025 : Une journée dans les calmes
IDEC Sport poursuit sa lente descente vers le sud après une deuxième journée de mer marquée par un retour très progressif du vent. L’équipage féminin engagé sur cette tentative du Trophée Jules Verne le savait : il faudrait composer avec une zone de calmes tenace, mais qui faisait partie de la donne au moment du départ, si le trimaran n'arrivait pas à la passer suffisamment rapidement.
Hier déjà, les huit navigatrices n’avaient pas réussi à s’extraire de cette bulle sans vent. La nuit suivante n’a guère été plus favorable. Pendant de longues heures, le grand trimaran rouge a avancé au ralenti, parfois à peine à 1 nœud. Une vitesse insignifiante à l’échelle des Ultim’, mais la seule possible dans un souffle d’air quasi absent.
Au fil de la journée, la situation a toutefois évolué dans le bon sens. Les premières risées ont permis de relancer légèrement IDEC Sport, d’abord à 5 nœuds, puis 12 nœuds dans la matinée. En milieu de journée, le compteur affichait 15 nœuds et, ce soir, le trimaran glisse désormais à 18 nœuds, laissant enfin augurer d’une véritable reprise du rythme attendu.
Conséquence logique de ce jour poussif, l’écart avec la trajectoire de référence de Francis Joyon s’est considérablement creusé. Plus de 500 milles ont été concédés en ce début de soirée, un déficit important. À bord, cette journée de transition a au moins offert un moment de répit bienvenu. Après un départ intense et des premières 24 heures musclées, l’équipage en a profité pour récupérer, gérer la fatigue et reprendre ses marques dans un environnement plus calme. Peu de manœuvres au programme, simplement l’objectif constant de faire route vers le sud, encore et toujours, pour aller chercher les alizés qui devraient enfin permettre à IDEC Sport d’accélérer franchement.
La suite des événements dépendra de la capacité du trimaran à rallier ces vents porteurs au plus vite.
Dee Caffari, co-skipper d'IDEC Sport : "a nuit a été très frustrante. On n’a pas cessé de se faire rattraper par des bulles déventées, et le front attendu ne nous a jamais rejoints. Puis tout s’est déclenché vers 6 h du matin : on a traversé un gros nuage de pluie et on a enfin trouvé les vents que nous attendions, 20 nœuds et plus, de secteur nord, ce qui nous a permis de pointer nos étraves dans la bonne direction, dans des conditions plus soutenues. Mais bien sûr, tout a dû se produire en un seul coup : on est passés de 8 nœuds à 25 nœuds en quelques minutes, et il a fallu manœuvrer les foils et changer les voiles, ce qui nous a pris un peu de temps. Pour ceux qui suivent notre route, je pense qu’ils ont dû remarquer nos petites divagations. Mais tout va bien à bord, et nous allons pouvoir passer au nord de Madère, avec un empannage plus tard dans l’après-midi. Oui, la nuit a été frustrante, parce qu’on attendait que le front nous dépasse, et cela a pris du temps. Le seul nuage, avec beaucoup de pluie et de vent, a finalement disparu. Nous attendons encore des conditions un peu plus musclées toute la matinée, mais nous avançons rapidement à présent. C’était bien d’attendre, mais cela a pris plus de temps que prévu".
Mardi 2 décembre 2025 : Madère
Ce mardi soir, après 54 heures de tentative, IDEC Sport progresse dans l'Ouest de Madère à 20 noeuds. La trajectoire est toujours aussi propre depuis le départ. Un minimum de manœuvre, une route la plus directe possible, en fonction du vent disponible. Ce qui pêche, c'est la vitesse, avec une moyenne sur les dernières 24 heures de 17.3 nœuds sur la route, il est difficile de rester dans le tempo du temps du record. Et forcément l'écart en milles est grande, avec 740 milles de retard en ce début de soirée. Et cela va faire que s'accentuer, puisque Francis Joyon et son équipage commençaient déjà à parcourir quasiment 800 milles par jours à partir de la troisième journée de leur tentative. Alors que depuis le départ de Ouessant à peine 1400 milles ont été parcourus. Il est vrai que les huit femmes découvrent encore le trimaran, elles n'avaient jusqu'ici jamais naviguées aussi longtemps à bord, puisque la navigation la plus longue a été un aller / retour au large du cap Finistère durant la préparation.
A bord tout semble aller pour le mieux, d'autant que dans les prochaines heures, l'Alizé va rester favorable en force et en direction, pour une bonne glisse vers les Canaries.

Mercredi 3 décembre 2025 : Un écart stabilisé
Après quatre jours en mer dans sa tentative 2025 du Trophée Jules Verne, IDEC SPORT poursuit ce mardi sa descente rapide de l’Atlantique. Le trimaran progresse désormais entre les Canaries et le Cap-Vert, toujours sur une trajectoire très tendue vers le Sud.
Au dernier relevé, le maxi-trimaran affiche une vitesse de 26 nœuds, dans un flux bien établi de secteur Nord-Est. Sur les dernières 24 heures, l’équipage a parcouru 586 milles, un rythme solide qui permet de stabiliser le retard accumulé face au temps de référence du record (869 milles ce soir).
À bord, les huit navigatrices continuent d’enchaîner les quarts dans des conditions actives. Les retours transmis ce matin décrivent une journée physique et dense, notamment à la barre et lors des manœuvres sous forte vitesse au portant. L’ambiance résume bien l’exigence du moment :
"Les heures de barre sont intenses. On pousse, on ressent, on écoute le bateau comme une bête vivante. On essaye d’utiliser davantage le pilote pour économiser un peu de nos forces. Les prises de ris au portant… ce n’est jamais une partie de plaisir. Mais l’équipage assure, encore et toujours".
La zone reste rapide mais demande une vigilance constante.
Prochaine étape : l’approche du Pot-au-Noir
Une fois le Cap Vert passé, si la trajectoire actuelle vise à conserver un maximum de vitesse, il va falloir penser à l’entrée dans le Pot-au-Noir, point clé de toutes les tentatives autour du monde. La stabilité retrouvée du déficit sur le temps du record constitue un signal encourageant avant cette transition déterminante. L'équipage devait commencer à ressentir les effets du Pot au Noir d'ici une trentaine d'heure. Avec possiblement, sur la même trajectoire qu'IDEC Sport de 2017, une possibilité de garder toujours un peu de vent.
Tout cela reste à confirmer, car bien souvent ce que l'on voit sur les cartes, ne se vérifie pas sur l'eau et encore moins dans la zone intertropicale du Pot au Noir.

Jeudi 4 décembre 2025 : Le Cap Vert, des bricoles et le Pot au Noir
Belle progression, avec plus de 580 milles parcourus sur les dernières 24 h pour l'équipage d'IDEC Sport. 5 jours de tentative et l'archipel du Cap Vert est dans le tableau arrière du trimaran. Trimaran qui progresse en ce début de soirée à plus de 23 noeuds, plein Sud, sur la trajectoire la plus courte, au plus proche de l'orthodromie.
Au passage du Cap Vert traversé entre les îles de Boavista et Santiago, l'équipage en a profité pour démonter une des barres à roue, la bâbord, qui avait de plus en plus de jeu. Une opération qui a fait perdre une trentaine de minutes.
Dans les prochaines heures le vent devrait progressivement faiblir, jusqu'à l'approche du Pot au Noir ou il faudra négocier au mieux cette zone stratégique pour passer l'équateur et basculer le week-end prochain dans l'hémisphère Sud.
Photos : Déborah Blair - The Famous Project
Déborah Blair, équipière d'IDEC Sport : "Je suis chargé de prendre les photos, et je n'avais jamais fait quelque chose comme ça avant, donc j’apprends beaucoup en ce moment. Là, ça commence vraiment à aller mieux : j’arrive enfin à prendre des photos correctement, même avec des lumières différentes. On avance bien maintenant, surtout après quelques jours un peu lents au début. La température est un peu descendue... J’espère juste que ça ne va pas trop secouer dans le Pot au Noir. C’est ma première traversée de l’Équateur et tout l’équipage n’arrête pas de parler du “rituel” qu’ils vont me faire passer… J’espère que ça ne sera pas trop terrible ! Ils plaisantent en disant qu’ils vont me raser la tête, les sourcils, ou même me balancer des poissons morts. Apparemment c’est la tradition pour un premier passage l’Équateur."

Vendredi 5 décembre 2025 : Le Pot au Noir
Comme annoncé hier, IDEC Sport a progressivement ralenti tout au long de la journée, avant d'être complètement scotché en fin d'après-midi. A tel point, que vers 18 heures, le trimaran était sur des trajectoires étonnantes et progressant par moment vers le Nord Est. Manque total de vent et dérive, ou manœuvre pour se défaire de quelques chose ?. Depuis le début de soirée, IDEC Sport progresse de nouveau vers le Sud à 2.8 noeuds, à 400 milles de l'équateur.
Le problème, sur les fichiers météo disponible, ce qui s'annonçait jusqu'à hier soir comme une traversée relativement rapide du fameux Pot au Noir, va s'avérer ce soir beaucoup plus long que prévu !. Et l'équipage pourrait très bien y passer le week-end avant de rejoindre l'hémisphère Sud. Si cela ce confirme, malheureusement l'écart va devenir béant. Même si encore une fois le but n'est pas le record absolu.











