l'Avis de course de la Route du Rhum destination Guadeloupe publié

L’organisation de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe a publié l’avis de course de la 13e édition, prévue à l’automne 2026. Ce document fixe le cadre sportif et administratif de la transatlantique en solitaire et marque l’ouverture officielle des candidatures.

Rédigé par OC Sport Pen Duick, l’avis de course précise les critères d’éligibilité, la répartition des catégories, le nombre maximum de bateaux retenus ainsi que les modalités d’inscription. Le départ sera donné depuis Saint-Malo le dernier dimanche des congés de la Toussaint, la date exacte restant à confirmer en fonction du calendrier scolaire 2026-2027.

La flotte sera limitée à 117 unités, réparties entre les classes habituelles : Ultim', IMOCA, Ocean Fifty, Class40. Les catégories Rhum Mono et Rhum Multi disparaissent au profit des Vintage Mono (monocoques d’au moins 39 pieds) et Vintage Multi (multicoques de 38 à 79 pieds). Ce changement permettra notamment le retour des anciens trimarans ORMA60, emblématiques des éditions passées. L’organisation se réserve par ailleurs la possibilité d’accorder quelques invitations supplémentaires à des projets spécifiques, qu’ils soient liés à l’histoire de la course ou aux territoires de départ et d’arrivée.

Depuis sa création en 1978, la Route du Rhum réunit des skippers professionnels et des marins amateurs autour d’un même défi : relier Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en solitaire. En 2026, elle rassemblera de nouveau les principales forces de la course au large, des trimarans Ultim' aux Class40, en passant par les monocoques du Vendée Globe et les multicoques Ocean Fifty.

Les skippers intéressés peuvent désormais déposer leur dossier de candidature auprès de l’organisateur. La sélection se fera sur la base des critères définis dans l’avis de course, avec un objectif affiché de qualité sportive et de représentativité des différentes classes.

Quels Ultim au départ en 2026 ?

L'organisateur limite la flotte Ultim' à sept trimarans. Six projets apparaissent déjà bien identifiés :

• Banque Populaire XI, mené par Armel Le Cléac’h

• Gitana 18, avec Charles Caudrelier

• Sodebo Ultim’ 3, skippé par Thomas Coville

• Actual Ultim’ 4, confié à Anthony Marchand

• SVR Lazartigue, mené par Tom Laperche

• MACSF, skippé par Guirec Soudée, en recherche active de partenaires pour confirmer sa présence.

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La septième place reste à pourvoir. Deux options se dessinent : le retour du trimaran IDEC Sport mais avec quel skipper ? Ou l’engagement d’Actual Ultim’ 3, actuellement en vente. L’identité du dernier candidat dépendra donc des choix de projets et des opportunités de reprise.

Forces en présence dans la classe Ultim

• Banque Populaire XI – Armel Le Cléac’h : trimaran mis à l’eau en 2021, conçu pour la performance océanique et déjà victorieux sur plusieurs grandes courses au large.

• Gitana 18 – Charles Caudrelier : en construction chez CDK Technologies, ce sera le premier Ultim' optimisé pour le vol dès l’origine. Il sera mis à l’eau en décembre 2025, moins de dix mois avant la Route du Rhum.

• Sodebo Ultim’ 3 – Thomas Coville : bateau polyvalent et expérimenté, engagé sur plusieurs tours du monde et transatlantiques, soutenu par une équipe aguerrie.

• Actual Ultim’ 4 – Anthony Marchand : ancien Gitana 17 racheté par le team Actual, pour venir au plus haut niveau avec un skipper qui a pris ses marques sur l’Arkea Ultim Challenge.

• SVR Lazartigue – Tom Laperche : mis à l’eau en 2021, il n’est plus le dernier-né de la flotte mais reste l’un des trimarans les plus récents et performants, porté par un jeune skipper en pleine ascension.

• MACSF – Guirec Soudée : projet qui devra intégrer la classe Ultim' après le tour du monde à l'envers pour être au départ, encore en recherche de partenaires financiers.

• Un septième Ultim à définir : IDEC Sport, vainqueur de la Route du Rhum 2018, pourrait faire son retour. Autre option, Actual Ultim’ 3 (ancien Macif), actuellement en vente.

  
  

Le retour des ORMA 60

L’avis de course 2026 prévoit l’intégration des ORMA 60 dans la nouvelle catégorie Vintage Multi. Ces trimarans de 60 pieds ont marqué l’histoire de la course au large entre la fin des années 1980 et le début des années 2000. Véritables laboratoires d’innovations, ils ont dominé la Route du Rhum pendant plusieurs éditions avant de disparaître du paysage à la suite de nombreux chavirages et de l’arrêt de la classe en 2007.

Leur retour redonne une dimension patrimoniale à la course, en permettant à ces bateaux de légende de se confronter de nouveau à l’Atlantique. Plusieurs projets sont déjà identifiés :

• Éric Loizeau souhaite relancer le célèbre 1er Premier et travaille à réunir le financement pour ce retour.

• Gilles Lamiré prépare l’ex Elf Aquitaine III sous les couleurs d’Océanopolis Acts, sous réserve de finaliser son budget.

• Francis Joyon, vainqueur de la Route du Rhum 2018 en Ultim' détenteur du Trophée Jules Verne en Ultim', projette de participer cette fois avec un ORMA baptisé Oceans. Son ex ORMA60, racheté et remis en mode course.

• Niels Boucard ambitionne de rapatrier l’ex Sopra, basé depuis plusieurs années sur les Grands Lacs américains.

• Une équipe guadeloupéenne tente de remettre en état l’ex Groupama 1, acquis ils y a plusieurs mois mais les travaux sont considérables et le budget reste à consolider.

• Autres opportunités : l’ex Fujicolor, rebaptisé Yasasin, est disponible à la vente et en très bon état, ce qui en fait une option crédible pour un nouveau projet, pour un skipper qui n'aurait pas réussi à trouver un bateau ni en Ultim', ni en Ocean Fifty.

  
  

Les ORMA 60 ont marqué les éditions du Rhum avec des noms restés célèbres : Laurent Bourgnon, double vainqueur en 1994 et 1998, Michel Desjoyeaux ou Franck Cammas, vainqueur en 2002 avec Groupama 1. Leur réapparition en 2026 ouvrirait une nouvelle page de la course, mêlant héritage sportif et confrontation avec les multicoques modernes. Et leur confrontation avec les Ocean Fifty serait forcément intéressante. On a pu le constater sur les courses d'avant saison avec Francis Joyon.

Enfin un autre projet pourrait permettre de voir revenir sur la ligne de départ un MOD70 ! Snowflack, l'ex Beau Geste, ex Phaedo, ex Foncia a été racheté, il fait route vers Tahiti, pour rejoindre la Nouvelle-Zélande et un gros chantier de refit. Le trimaran est revenu aux safrans et foils d'origine, son mât va être coupé cette fois pour revenir à la longueur originale et le cockpit refait pour le solitaire.

Alors Ultim', MOD70, ORMA60, Ocean Fifty sur la même ligne de départ en 2026 devant St Malo ?

Joseph Bizard, Directeur Général d’OC Sport : "C’est un moment toujours très attendu par les équipes d’OC Sport Pen Duick: nous sommes heureux d’annoncer aujourd’hui la publication de l’avis de course, qui marque l’ouverture des candidatures de cette épreuve unique au monde. Cette étape symbolise le véritable coup d’envoi de l’aventure pour les marins, les équipes, les partenaires, les territoires et tous ceux qui suivent cette course emblématique. Ensemble, nous pouvons désormais nous projeter vers 2026, préparer cette grande fête de la mer et faire vivre, une fois encore, toute l’intensité et la magie du Rhum".

Francis Le Goff, Directeur de course : "La Route du Rhum-Destination Guadeloupe est la transatlantique en solitaire attendue par tous les marins, qu’ils soient professionnels ou amateurs. C’est une course exigeante. Partir au mois de novembre de Saint-Malo, affronter la sortie de la Manche et le golfe de Gascogne avant la récompense des alizés, n’est pas donné à tout le monde. Cette épreuve incite à toujours plus de performance chez les bateaux comme les marins. Elle pousse à la recherche technologique pour arriver à la victoire avec la manière. Tous les vainqueurs de la Route du Rhum ont construit cette légende, à l’image de Mike Birch, de Florence Arthaud, de Laurent Bourgnon ou de Lionel Lemonchois.  Cette course se gagne de façon extraordinaire. Sur cette édition 2026, nous allons retrouver des marins d’exception qui ont fait la légende et qui reviennent avec des bateaux qui ont fait l’histoire du Rhum. Pour la direction de course c’est un sacré challenge parce que même si le nombre de concurrents a été limité, il n’en demeure pas moins qu’il faut être en capacité d’accueillir tous ces bateaux à Saint-Malo et de les suivre en mer pendant toute la durée de la course".

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