

UltimBoat
14 févr. 2025
4 parcours plus courts
Quatre classes, quatre parcours, quatre duos, quatre gagnants, pour quatre fois plus d'émotion, voici le slogan de la Transat café l'OR.

Le 26 octobre prochain, la Transat Café L’OR Le Havre Normandie donnera son coup d’envoi avec quatre départs distincts, quatre parcours, et quatre duos gagnants attendus en Martinique.
Chaque classe partira à intervalle de quinze minutes, garantissant ainsi une mise en lumière optimale pour chaque catégorie de bateau. Ce découpage permet non seulement une meilleure exposition pour les spectateurs et les médias, mais assure aussi une plus grande sécurité en évitant un trop grand regroupement de flottes aux capacités différentes. Après un premier parcours côtier, en direction d'Etretat, avec une bouée à virer devant la plage, qui permettra de lancer la course sous les yeux du public, les marins s’élanceront sur la Manche, avant d'attaquer l’Atlantique en direction de la Martinique.
Les Ultim'
Parmi les différentes classes engagées, la catégorie Ultim' (Actual Ultim' 4, SVR Lazartigue, Sodebo Ultim' 3, Banque Populaire XI et peut-être lenouveau Maxi Edmond de Rothschild) . Ces trimarans géants, véritables monstres des mers, parcourront 6 200 milles nautiques et seront soumis à un défi stratégique et physique de taille. Après le départ du Havre, leur route, à travers la Manche, l'Atlantique Nord, puis l'Atlantique Sud, les mènera bien au-delà de l’équateur, jusqu’au waypoint Ascension, dans l’hémisphère sud. Ce choix de parcours prolonge considérablement la distance à parcourir, transformant leur traversée en un véritable marathon océanique. La première phase de course sera marquée par une descente rapide le long des côtes européennes et africaines, où il faudra composer avec les systèmes météorologiques complexes de l’Atlantique Nord.
Mais c’est au niveau du Pot au Noir que les stratégies se révéleront déterminantes. Ce passage redouté, où les calmes équatoriaux alternent avec des grains violents et imprévisibles, exigera une lecture fine des fichiers météo et une anticipation constante des évolutions atmosphériques. Une première traversée du Pot au Noir s’imposera à la descente, avant d’atteindre Ascension, puis une seconde lors de la remontée vers les Antilles. Ces deux étapes seront cruciales, car les Ultim' évolueront alors en solitaire, loin des autres classes engagées, et chaque gain ou perte de milles pourra être irréversible, pour la victoire en temps réel.
Après avoir laissé Ascension à tribord, la remontée vers la Martinique s’effectuera le long des côtes brésiliennes, où les marins devront composer avec les alizés instables et la dynamique thermique des côtes sud-américaines. Mais aussi avec un trafic dense de bateaux de pêche, entre autres, pas toujours équipés pour être repérables. Ces conditions exigeront des ajustements constants, d’autant plus que la fin du parcours pourrait réserver des surprises en approchant Fort-de-France. En effet, la zone du Rocher du Diamant, au sud de l’île, est connue pour ses effets de relief pouvant générer des calmes imprévus et mettre en péril une avance durement acquise. Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse défendront leur titre à bord du Maxi Banque Populaire XI, qui sera remis à l'eau d'ici deux mois avec une nouvelle paire de foils.
Les autres classes
Si les Ultim se préparent à un défi hors-norme, les autres classes ne seront pas en reste. Les Ocean Fifty parcourront 4 600 milles en passant par le Cap-Vert, où le choix des trajectoires sera décisif pour profiter au mieux des alizés. Les IMOCA, sur 4 350 milles, devront arbitrer entre une route nord, plus venteuse mais risquée, et une option sud plus stable mais potentiellement plus longue. Quant aux Class40, leur course de 3 750 milles leur offrira une trajectoire plus directe, mais leur imposera de franchir l’anticyclone des Açores avec un positionnement stratégique crucial.
Au-delà de la compétition pure, cette édition marque aussi un tournant en matière d’éco-responsabilité. Désormais, tous les concurrents devront effectuer leur retour à la voile, mettant fin aux retours par cargo qui constituaient une part significative de l’empreinte carbone de l’épreuve, mais aussi la fin de la conférence de presse à Paris, elle sera organisée au Havre, la veille de l'ouverture du village, afin d'éviter le déplacement des équipes et médias. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté plus large de sensibilisation aux enjeux environnementaux, notamment par le partenariat avec l’IFREMER et une limitation des opérations de relations publiques en mer le jour du départ. Avant la limitation à terre dans les années à venir ?
L’arrivée des premiers duos gagnants est estimée entre le 5 et le 7 novembre à Fort-de-France, et la ligne d’arrivée restera ouverte jusqu’au 20 novembre. Ces arrivées devraient être particulièrement serrées suite au nouveau calibrage des quatre parcours, offrant aux spectateurs et aux suiveurs un final haletant où les écarts pourraient se jouer à quelques heures près. Avec un plateau d’exception et des parcours exigeants, la Transat Café L’OR s’annonce comme une édition spectaculaire, où chaque classe aura son heure de gloire et où l’Atlantique tiendra, une fois encore, toutes ses promesses.
Gildas Gautier, Directeur Général du TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie : "Cette 17e Route du Café emprunte quatre parcours atlantiques pour une course serrée et engagée. Nous l’avons voulue inspirante. Notre course est un moment médiatique, elle doit mettre en lumière les enjeux de préservation de l’océan et du vivant. Grâce à l’engagement des skippers, de la TRANSAT CAFE L’OR et de ses partenaires, nous souhaitons participer à la sensibilisation sur ces enjeux".
Francis Le Goff, Directeur de Course de la TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie : "Nous avons décidé de garder l’idée des quatre départs pour avoir une ligne de départ plus petite et donc rendre le tout plus visible pour le public depuis le rivage. Cela assure aussi une meilleure sécurité pour les skippers. Nous espaçons les flottes d’environ un quart d’heure pour mettre en avant chaque classe lors de la retransmission vidéo. Cela nous donnera toujours de l’action sur l’eau. Cela donne aussi du sens à notre objectif d’avoir 4 parcours et 4 duos gagnants à l’arrivée. En théorie dans les mêmes 24 heures, on pourrait très bien avoir 3 vainqueurs (ULTIM, Ocean Fifty et IMOCA)".
Yann Chateau, directeur de course adjoint de la TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie : "Chaque parcours est intrinsèquement différent de celui d’une autre classe. Nous ne suivrons pas une seule transat mais quatre courses. Le fait que ces nouveaux parcours soient plus courts que sur certaines éditions offrira aussi une densité de bateaux plus importante et donc un combat bateau contre bateau plus fort, au corps à corps. Les skippers n’auront pas forcément le temps de faire de gros gains sur un déplacement stratégique. Enfin, l’arrivée en Martinique apportera son lot de surprises. Les marins arriveront éprouvés et fatigués et devront composer avec les reliefs importants au sud de la Martinique, près du Rocher du Diamant, qui entraînent des zones sans vent".