Ultim Boat
15 nov. 2023
Cinq Ultim' 32X23 parmi les 95 concurrents, dans quatre classes, sur quatre parcours
La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre fête ses 30 ans lors de cette 16ème édition, dont le départ sera donné du Havre le dimanche 29 octobre 2023 à 13 h 05 pour le premier départ, celui des géants.
Ils seront 95 équipages à prendre le départ pour rallier La Martinique, à travers quatre départs et quatre parcours pour chacune des classes engagées sur cette édition.
Le Tracker :
Les Concurrents :
Point forts : Un équipage qui connaît bien son trimaran. Un gros chantier d'optimisations, avec un nouveau jeu de voile, une grand-voile plus haute, une surface de voile d'avant plus grande, un mât rallongé de 2.50 mètres, un nouveau système de gestion des foils plus léger, qui fait gagner 500 kg sur la plateforme. Résultat un bateau plus vif et qui décolle dès 12 noeuds. Cela devrait lui permettre de rivaliser avec la tête de course. Points faibles : Toutes ces modifications n'ont pas pu être testées et analysées depuis la remise à l'eau de Sodebo Ultim' 3. Perte de la dérive centrale de dernière génération, des problèmes sur le safran de la coque centrale et recollage des protubérances en polystyrène sur les flotteurs, deux jours avant de rejoindre Le Havre. Les volumes de flottabilité n'étaient visiblement pas en phase avec la jauge ! | Point forts : Un bateau éprouvé et fiable. Le bateau le plus léger de la flotte Ultim' 32X23. Un bateau plus maniable. De nouvelles voiles de dernières génération ont été installées à bord avant la Transat. Mais la grosse évolution est du côté des foils. Avec la V3 depuis la mise à l'eau du bateau. Des foils encore plus grand, au maximum de ce que peu accepter la plateforme. Décollage plus vite, donc devrait rester au contact. Points faibles : Les deux nouveaux foils sont à poste depuis seulement trois semaines, pas beaucoup de sortie depuis pour tester et calibrer tout cela. Une première en tant que skipper pour Anthony Marchand. Bateau le moins puissant et le plus ancien maintenant. | Points forts : Le dernier ultim' mis à l'eau. Encore optimisé cet hiver et lors du chantier d'été. Surtout en aérodynamique. Un équipage qui connaît très bien son trimaran avec une deuxième Transat Jacques Vabre sur le bateau pour le duo. Deux co-skippers parmi les plus doués de leur génération. Points faibles : Difficile d'en trouver, tant l'équipe semble avoir les moyens de ses ambitions, le bateau est au point maintenant, les modifications demandées par la Classe Ultim' 32X23 ne semblent pas avoir remis en cause la vélocité du trimaran SVR Lazartigue. La fabilité de ce bateau récent peut-être le plus gros problème sur cette longue transatlantique. |
Routage à terre : Philippe Legros, Dominque Vittet et Wil Oxley | Routage à Terre : Christian Dumard, Clément Bourgeois, Yves Le Blévec | Routage à terre : Jean Yves Bernot |
Points forts : Un bateau bien optimisé deux ans après sa mise à l'eau. Le grand chantier de cet hiver à permis de peaufiner les détails et d'améliorer encore l'aéro de la plateforme. Vient de recevoir une nouvelle garde robe. Une nouvelle dérive à aile de raie a été installée courant juin. Le duo est certainement le plus expérimenté en ultim volant, avec l'énorme expérience de Sébastien Josse qui a été un précurseur en la matière. La victoire sur les 24H Ultim' a sans doute fait beaucoup de bien. Points faibles : Un bateau sans doute un peu plus lourd, par choix. | Points forts : Le grand favoris depuis trois saisons et vainqueur de toutes les courses ou presque. Mais les dernières 24H Ultim', ont montré, que la concurrence se rapproche de plus en plus. La fiabilité est la force du bateau, des optimisations de détails ont été menées, de nouvelles voiles mises ne place. Et Charles Caudrelier a démontré qu'il pouvait le mener en solitaire vers la victoire dans la dernière Route du Rhum. Erwan Israël, a une très grande expérience des gros multicoque, il débute en double chez les meilleurs du moment. Points faibles : Le bateau n'a plus la marge d'avance qu'auparavant, les autres s'améliorent à chaque course. L'absence de Franck Cammas. | |
Routage à Terre : Marcel Van Trieste et Pierre Emmanuel Hérissé | Routage à Terre : Erwan Tabarly et Simon Fisher |
Les pacours :
Au nombre de 4, pour chacune des classes engagés sur cette édition. Des parcours basés sur les performances des bateaux, pour une arrivée groupée en Martinique.
Quatre départs, un par classes engagées. Ils seront espacés chacun de 12 minutes. Une seule ligne de départ, plus grande. Les Ultim' s'élanceront en premier.
Horaires des départ le dimanche 29 octobre :
Ultim' 32 X23 (5) : 13 h 05
Ocean Fifty (6) : 13 h 17
IMOCA60 (40) : 13 h 29
Class40 (44) : 13 h 41
Entre parenthèse, le nombre de bateaux par classe.
Les Ultim' 32X23 auront le parcours le plus long avec 7000 milles à parcourir pour rejoindre La Martinique, depuis Le Havre, en passant par la bouée de dégagement devant Etretat, avec le Way point 'Ascension à virer et deux passages de l'Equateur, donc du Pot au Noir et toutes ses difficultés. Avec un temps estimé de course de 14 jours.
Pour les Ultim', la bouée spactacle Normandie à Etretat est à laisser à bâbor, sao Paulo et Sao Pedro à bâbord, le waypoint Ascension à Tribord et le contournement de la Martinique par Tribord.
Les chiffres clefs :
95 bateaux
4 classes
4 parcours (4600 milles - 5800 milles - 5400 milles et 7500 milles).
18 femmes
77 bizuts
17 Nationalités
Le plus jeune skipper Basile Bourgnon et ses 21 ans
Le plus agé des skippers Mike Golding et ses 63 ans.
Deux skippers ont remporté quatre fois la transat :
Franck Cammas et Jean Pierre Dick. Si ce dernier n'est pas sur la ligne cette année, Franck Cammas peut ajouter une ligne à son palmarès, déjà très complet, et devenir l'unique skipper aux 5 victoires et cette fois en IMOCA60, après l'avoir remporté 3 fois en ORMA60 et 1 fois en Ultim' 32X23.
Charles Caudrelier à remporté 3 fois la course en IMOCA60, en MOD70 et en Ultim' 32X23.
Les deux derniers vainqueurs en Ultim' :
MACIF de François Gabart et Pascal Bidégorry
Maxi Edmond de Rothschild de Franck Cammas et Charles Caudrelier
Abandons :
Sur les 83 bateaux au départ en 2021, 79 ont ralliés l'arrivée en Martinique. Seulement 4 abandons.
Dotations financières :
En IMOCA60 le 1er reçoit 70 000 euros, puis 40 000, puis 30 000, puis 15 000 et 10 000 du 6ème au 10ème.
En Class40 le 1er 20 000 eruos, puis 15 000, puis 10 000, puis 8000, puis 4000, puis 2500 du 6ème au 10ème
En Ocean Fifty le 1er 40 000 euros puis 25 000, puis 15 000, puis 8000 et 4000 au 5ème.
En Ultim' le 1er 40 000 euros, puis 25 000 euros puis 15 000 euros.
Prix pour inscription pour un Ultim' : 45 000 euros HT avant le 30 juin 2023 et 55 000 euros HT après le 30/06/2023.
L'avant course au Havre :
De nombreuses manifestations et ou animations vont être organisées au Havre, atuour du bassin Paul Vatine, durant l'ouverture du village du 20 au 29 ocotobre. Annimations que vous pouvez retrouver avec l'Agenda.
Un village ouvert tous les jours de 10 h à 20 h et jusqu'à 22 h les 29 et 30 octobre.
Pour les skippers :
Présence obligatoire au Havre le 19 octobre 2023 des bateaux à la disposition de l'organisation à 16 h.
Présence obligatoire au Havre le 19 octobre 2023 pour la photo des skippers à 17 h 30.
Présence obligatoire au Havre le 19 octobre 2023 avec un premier briefing d'accueil à 18 h.
Présence obligatoire au Havre le 20 octobre 2023 pour les contrôles de jauge à partir de 9 h.
Présence obligatoire au Havre le 20 ocotobre 2023 pour la soirée officielle à 19 h 30.
Présence obligatoire au Havre le 21 octobre 2023 pour la présentation des Ultim à 15 h.
Présence obligatoire au Havre le 26 octobre 2023 pour le briefing IC à 10 h 30.
Présence obligatoire au Havre le 28 octobre 2023 pour le briefing départ à 10 h 00
Présence obligatoire au Havre le 29 octobre 2023 pour le départ ponton des Ultim à 8 h 00
Lundi 16 octobre 2023 :
Anthony Marchand, Thierry Chabagny et leur équipage sont les premiers dans la classe Ulitm' 32X23 à rejoindre ce matin le port du Havre, après un convoyage depuis La Trinité sur Mer, débuté hier, avec un long bord vers la côte Angalise, avant de revenir vers Le Havre.
Mardi 17 octobre 2023 :
L'équipe Sodebo Voile recolle sur l'arrière des flotteurs les protubérances en polystyrène pour le volume de flottaison correspondant à la jauge de la Classe Ultim' 32X23.
Mercredi 18 octobre 2023 :
En fin d'après-midi L'équipage de Banque Populaire XI largue les amarres à Lorient La Base, suivi une heure plus tard par celui du Maxi Edmond de Rothschild.
Quasiment en même temps, mais cette fois à Concarneau, l'équipage du SVR Lazartigue, met lui aussi le cap sur Le Havre. Rendez-vous demain matin devant le port Normand pour les accueillir.
Jeudi 19 octobre 2023 :
Un convoyage tonique pour les trois Ultim' 32X23, avec du vent et de la mer entre Lorient et Le Havre. SVR Lazartigue, Le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI sont arrivés en début de journée devant le Havre, ont patienté devant l'entrée du port, avant de passer les différents sas et rejoindre leur emplacement dans le bassin de l'Eure.
Sodebo Ultim' 3 a lui quitté Lorient ce matin, et progresse ce jeudi soir en début de soirée au large de Jersey. L'équipe a-t-elle demandé une dérogation ? Ou devra-t-elle s'acquitter des amendes ? Car la note va être salée ! Absence du bateau avant 16 h ce jour 1000 euros par 24 h, absence des skipper au briefing 1000 euros, absence à la photo officielle 1000 euros... au profit de la SNSM, c'est donc une bonne action.
En fin d'après-midi, les skippers se sont retrouvés pour la photo de cette 16ème édition, puis ont participé au briefing d'accueil.
Vendredi 20 octobre 2023 :
Sodebo Ultim' 3 a rejoint le bassin de l'Eure la nuit dernière après un convoyage expresse depuis Lorient. Les cinq Ultim' 32X23 sont maintenant à quai au Havre.
A 10 h le village de la Transat Jacques Vabre a été ouvert au public pour 10 jours d'animations, de baptêmes, dédicaces et autres réjouissances. L'Espace de la Classe Ultim' 32X23 est lui aussi ouvert au public.
En fin d'après-midi, le maire du Havre et les officielles ont inaugurés "La promenade des vainqueurs", des plaques avec les noms des différents vainqueurs de toutes les éditions ont été posées sur le sol le long du bassin Paul Vatine.
Erwan Israël, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "Quand Charles m’a proposé de faire la Jacques Vabre, je n’ai pas réfléchi deux secondes, c’est une chance incroyable et un très beau défi. J’ai une confiance absolue dans Charles qui a prouvé qu’il savait mener le bateau en solitaire comme en équipage. Ce sera ma première transat en double en Ultim… Alors oui je serai bizuth mais avec la pression de naviguer sur un bateau très attendu ! Le Maxi Edmond de Rothschild est un bateau formidable et vu les résultats de Charles et de l’équipe depuis quatre ans, quand tu arrives sur un départ de course tu sais que c’est avec une étiquette de bateau à battre".
Armel Le Cléac'h, skipper Banque Populaire XI : "C’est un grand rendez-vous, une course prestigieuse et on est impatients. La démarche est différente que pour l'édition 2021 car le bateau venait d'être mis à l'eau, c'était sa première transatlantique, nous avons cette année les capacités et l’envie de jouer les premières places. régler, Ces derniers jours l'équipe a continuée de valider et optimiser les derniers détails. Nous avons réussi à suivre notre feuille de route jusqu’au bout, sans stress supplémentaire et sans débauche d’énergie ce qui est précieux avant le départ. Cela fait plaisir de pouvoir montrer notre bateau incroyable et de partager notre univers avec le plus grand nombre, ensuite il faudra rentrer petit à petit dans notre course".
Samedi 21 octobre 2023 :
Au programme de la journée pour les équipages de la Classe Ultim' 32X23, rencontres, dédicaces, présentation des équipages au public, sans oublier la préparation physique. Le tout sous la tempête qui a contraint à reporter la présentation des équipages des IMOCA60 en fin d'après-midi.
Dimanche 22 octobre 2023 :
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "Avec les nouveaux foils, à certaines allures, on voit nettement le gain de puissance et de vitesse. A nous maintenant de continuer d'apprendre à bien les utiliser. C'est hyper stimulant de découvrir le potentiel de ces nouveaux foils. Rien que sur le convoyage, nous avons beaucoup appris. Nous allons peaufiner cela pendant des deux semaines de transat : rien de tel que les conditions de course pour travailler ça.... Nous nous somme choisis parce qu'humainement ça marche. Pendant le convoyage vers Le Havre, nous avons répété nos gammes, dans les manoeuvres, la communication... Nous sommes sur la même longeur d'onde. Le bateau est au niveau de préparation que nous souhaitions. C'est une super marchine, fiable. Tous les nouveaux réglages apportés cette année ont été testés et validés. Le stress n'est pas encore là, mais la pression montera avec les premières dépressions hivernales. Dans quelques jours, nous entrerons dans notre bulle".
Thierry Chabagny, co-skipper d'Actual Ultim' 3 : "Le bateau décolle plus tôt, c'est plus agréable, tout en gardant la même stabilité qu'avec les anciens foils. Il y a encore du travil pour trouver les bons réglages, afin de stabiliser au maximum les vols à toutes les allures et avec toutes les configurations de voiles, mais le gains est sensible. J'apporte un deuxième point de vue. Cela permet à Anthony de confirmer certaines choses ou d'en remettre en question. Il a un excellent feeling, c'est un bon marin avec beaucoup d'expériences. Il connaît bien le bateau. Mon objectif est de lui apporter le maximum d'informations utiles, notamment en vue de l'ARKEA Ultim' Challenge Brest. Anthony à l'expérience du double, moi de l'équipage, nous sommes complémentaires. 15 jours sur une machine de guerre comme celle-ci, ce n'est pas anodin. Nous allons tout donner, mais en préservant le matériel, notamment dans la perspective du tour du Monde. Anthony fait bien la part des choses entre cette transat en double et ce qui l'attend derrière. Il va vivre pleinement cette course, tout en ayant à l'esprit le tour du Monde à venir. Il va encore beaucoup apprendre au cours des 7500 milles : autant d'enseignements précieux pour la suite".
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim' 3 à propos de la gestion du sommeil en course : "Par rappor à une course en solitaire, on dort vraiment plus en double. Là tu peux vraiment avoir une routine de quart. Il y a des moments assez sympa, quand le mec dort bien et que toi, tu peux tenir encore un peu à la barre, tu le laisses dormir. Mais on parle d'une heure ou deux pas plus. En solitaire, je m'autorise des siestes qui ne font jamais plus de 23 min. Parce qu'après, je tombe dans un sommeil paradoxal duquel j'ai du mal à me réveiller. C'est vraiment la séquence où mon corps s'est reposé, où musculairement, je me suis relâché. Le coeur est redescendu. Mais par contre, le cerveau lui est encore là".
Lundi 23 octobre 2023 :
Les journées se ressembles au Havre pour les équipages et les équipes, avec les obligations médias, les partenaires, l'accueil des VIP, les séances de dédicaces en public. Mais les équipages et leur équipe de routage à terre, ont commencé à regarder la météo pour dimanche prochain, jour de départ.
Et ce que les prévisions annoncent, n'est pas du tout réjouissant ! Au large du Havre au moment du départ, à 13 heures, on devrait avoir 34 noeuds de Sud, avec des rafales à 50 noeuds. Une mer très agitée et des vagues de 2 à 3 mètres. En Manche, avec le trafic, les zones interdites, impossible de lancer la course dans ces conditions météorologiques.
Les prévisions ont le temps de s'affiner dans le bon sens, car elles ont déjà bien évoluées dans le timing de la traversée du pays depuis hier soir...
Mercredi 25 octobre 2023 :
Les journées se suivent et se ressemblent au Havre pour les équipages des différents classes au départ de cette 16ème édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre : Baptême, dédicaces, brief météo, derniers contrôle de jauge, avitaillement, sans oublier la tournée des médias qui s'intensifie, à l'image de François Gabart à Paris ce soir sur le plateau de "C'est à Vous" sur France 5.
Du côté de la météo, les dernières prévisions pour dimanche, donnent des conditions de départ plus maniables qu'en début de semaine avec du vent de SO de 27 noeuds, mais toujours plus de 50 noeuds en rafale. Et ce qui va poser sans doute le plus de problème, sera l'état de la mer en sortie de Manche et dans le golfe de Gascogne. Pour le moment aucune communication du côté de la direction de course, qui se tient au courant de la situation.
Des conditions de départ qui pour Sébastien Josse, co-skipper du Banque Populaire XI, s'annoncent "Particulièrement toniques".
Sébastien Josse : "Les conditions au départ s'annoncent particulièrement toniques. Comme à chaque automne, des dépressions circulent sur l'ouest de la France. L'interrogation du moment, c'est de savoir si l'une d'elles sera présente dès le départ ou si on en traversera une un peu plus tard. En tout cas, on se projette dans ce scénario-là"
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "La configuration ne s'annonce pas classique même si pour l'instant les modèles ne s'accordent pas vraiment. Ca bouge beaucoup sur l'Europe et dans l'Atlantique Nord depuis une semaine avec de nombreuses dépressions secondaires qui compliquent la lisibilité. Par conséquent la fiabilité des modèles n'est pas extraordinaire et il faut encore patienter un peu pour que les choses se décantent et s'affirrnent. Mais ce qui est certain, c'est que le début de course sera perturbé, voire très pertubé. L'anticyclone des Açores n'est pas à sa place et laisse passer des trains de dépressions sur l'Atlantique Nord tout en repoussant les alizés assez Sud. Cette configuration promet d'être intéressante sur les choix de routes".
Jeudi 26 octobre 2023 :
Le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre sera bien donné dimanche à l'heure prévue. C'est ce qu'a confirmé le directeur de course Francis Le Goff.
Un départ dans 20-23 noeuds, en rafale 30-34 noeuds de SO, sauf gros changements météo, sera donné dimanche à 13h05 pour les Ultim' et toutes les 12 min pour les autres classes.
Les conditions seront rapidement rudes, au près et sur une mer très agitée. Il faudra gagner rapidement dans le Sud, tout en préservant son bateau, afin de ne pas subir la deuxième dépression qui arrivera en début de semaine prochaine sur l'arrière de la flotte. D'autant que retarder le départ, pouvait laisser craindre, un report de longue durée vu les trains de dépressions qui vont se succéder sur la France.
Des consignes pourraient être données pour limiter la sortie en mer des plaisanciers et autres bateaux accompagnateurs, en fonction de la dégradation météorologique.
A ce jeu, les Ultim' 32X23, les plus rapides devraient pouvoir s'extraire le plus rapidement des obstacles du départ que sont La Manche et sa densité de bateau, ses zones interdites, les courants importants, le tout avec un gros coup de vent...
Ce matin les skippers ont assisté au briefing sécurité, avec les recommandations habituelles pour une transatlantique et notamment les consignes données par les représentants de la Marine Nationale.
Vendredi 27 octobre 2023 :
Arrivé au Havre en début d'après-midi, et bonne surprise les quais autour du bassin Paul Vatine sont largement praticables. La météo n'aide pas entre éclaircies et grain, voir très gros grains...
En milieu d'après midi la nouvelle tombe, suppression du parcours côtier, ou réduction comme préfère le dire l'organisation. Impossible d'envoyer les concurrents virer la bouée à Etretat, une "virgule" entre le large et la côte est mise en place devant le Havre, avant de prendre le grand large.
Les équipes ultim' et l'organisation ont pris la décision de quitter le bassin de l'Eure pour se rendre soit au port de plaisance soit au bassin Théophile Ducrocq. Ils éviterons ansi le sas et le canal dimanche matin au plus mauvais moment de la dépression.
Actual Ultim' 3, Sodebo Ultim' 3, SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild, ont quitté leur ponton ce soir devant quelques passionnés. Banque Populaire XI en fera de même demain matin.
L'album photos est dispo ICI
Samedi 28 octobre 2023 :
Le dernier briefing des skippers était organisé ce samedi matin. Le départ est confirmé, le passage au cap Finistère devra se faire dans le bon timing, ou il faudra aller s'abriter, car ce qui est attendu à la pointe de l'Espagne à noeuds de vent et des creux de 8 à 10 mètres, ne sera pas vraiment compatible avec la naviguation.
A tel point que l'organisateur demande à la flotte des 44 Class40 de faire une escale à Lorient, avec l'accord de l'autoritaire portuaire, sans savoir quand pourra être donné le deuxième départ...
Suite au briefing des skippers, Banque Populaire XI a quitté son ponton du bassin de l'Eure, pour rejoindre au quai des remorqueurs Sodebo Ultim' 3, SVR Lazartigue, Le Maxi Edmond de Rothschild. Actual Ultim' 3 est lui au port de plaisance.
En fin d'après-midi, nouveau chamboulement du programme, l'organisation annule, suite au renforcement des conditions prévues pour le départ demain dimanche, tous les hospitality sur l'eau. Plus aucun bateau suiveur, plus de bateau presse et demande aux plaisanciers de rester à quai. Tout sera fait pour retransmettre à terre le départ dans les meilleurs conditions possibles...
Armel Le Cléac'h, skipper du Banque Populaire XI : "Les 48 premières heures seront très sportives, très agitées donc il faudra répondre présents. Ça aurait été dangereux d’aller jusqu’à Étretat alors qu’on a encore 7 500 milles à parcourir. On va donc faire une route directe vers la pointe du Cotentin avec ce vent fort de Sud-Ouest. Dès la sortie de Manche, on aura un front à traverser avec une mer agitée, 4 à 5 mètres de creux et du vent qui va se renforcer. Derrière, il y a la possibilité d’aller chercher une seconde dépression qui arrive de nouveau par l’Ouest, plusieurs stratégies seront possibles. L’anticyclone des Açores est complexe à traverser, il forme une grande barrière au nord des Canaries. Il faudra trouver le bon endroit pour passer même si les options restent encore très ouvertes. Cela fait plusieurs jours que l’équipe technique a terminé la ‘job list’ qu’on s’était fixée depuis qu’on est arrivé au Havre. C’est la démonstration que le travail de ces derniers mois a été bien réalisé. On peut se concentrer à 100% sur le sport et la performance !".
Thomas Coville, skipper du Sodebo Ultim' 3 : "Il faudra être d’entrée très concentrés, d’autant que cette année, avec l’instauration des départs décalés pour chaque classe, nous n’avons que dix minutes pour prendre le départ, ce qui met une certaine pression. Après, nous nous attendons à un run au près débridé/reaching en Manche, la confrontation va être intéressante pour nous, d’autant que ce sera la première de Sodebo Ultim 3 dans sa configuration actuelle avec nos concurrents. On aime bien la brise, le bateau est large, il décolle plus vite qu’avant, ce qui me fait dire que nous avons toutes les armes pour être dans le match jusqu’à la pointe Bretagne. Après, ce sont des conditions difficiles, typiques d’un départ de transat à cette époque de l’année, mais ça fait partie du match ; dans notre schéma mental avec Thomas, on est préparés à cela. Toute l’expérience que j’ai accumulée fait qu’aujourd’hui, je me sens à l’aise dans ces conditions".
Thomas Rouxel, co-skipper du Sodebo Ultim' 3 : "C’est clair que nous allons avoir du vent, de l’ordre de 25-30 nœuds, mais aussi de la mer forte, puisqu’on s’attend à rencontrer plus de 4 mètres de houle dans le golfe de Gascogne. C’est plus la mer qui est moins drôle, parce que ça crée des efforts importants en dynamique sur le bateau et ça nous empêche d’aller vite, mais comme le dit Thomas, on a des repères solides sur le bateau dans ces conditions. Il faudra qu’on parvienne à réguler la vitesse et la prise de risques en fonction de ces paramètres. C’est forcément moins confortable et plus stressant de partir dans ces conditions, mais ce n’est pas pour autant qu’on va lever le pied. Notre objectif est assez clair, donc si on voit qu’on est sur un rythme inférieur, on l’élèvera, si on est sur un rythme supérieur et qu’on se sent en confiance, on continuera".
François Gabart, skipper du SVR Lazartigue : " Je suis très excité. Ça va être une belle bataille. Il y a deux ans, les derniers jours de la course avaient été incroyables dans l’alyzé avec des sensations géniales sur ce bateau qui vole. Il ne faut jamais oublier le privilège qu’on a de naviguer sur ces bateaux. C’est aussi une grande chance de le faire face à d’autres bateaux aussi performants. Ces dernières semaines, nous avons eu quelques entraînements avec d’autres Ultim et on s’est bien éclatés. C’était vraiment top. On a vu que le Trimaran SVR-Lazartigue a un super potentiel et que l’on peut jouer la gagne. Mais en même temps, nous ne sommes pas les seuls. C’est hyper serré. Je suis très optimiste car tous les ingrédients sont réunis pour que l’on s’éclate et que la course soit belle. Après il y a plein de paramètres qu’on ne maitrise pas toujours complètement. Il faut que les étoiles s’alignent".
Tom Laperche, co-skipper du SVR Lazartigue : "Il y a deux ans, notre objectif était d’abord de découvrir le bateau et de traverser l’Atlantique. Nous n’avions que deux mois d’entraînement. Personnellement, c’était un rêve d’enfant. Depuis, le bateau a bien évolué. Même si on peut toujours progresser, les objectifs sont forcément différents au niveau du résultat. Nous sommes dans la continuité mais les interrogations sont différentes. La concurrence a également beaucoup travaillé. Le plateau de la classe Ultim est très relevé. Les entraînements et les courses de ces derniers mois ont montré que le niveau était très homogène".
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "Je n’ai pas l’impression que mon rôle soit si différent que ça. En tant que co-skipper j'avais aussi des responsabilités vis à vis du bateau et de l’équipe sauf que, en tant que skipper, tu en as un peu plus. Cela ajoute une pression supplémentaire vis à vis de Thierry, de l’équipe, du bateau… mais cette pression me manquait jusqu'à maintenant car j'aime naviguer avec un peu de pression. Finalement cette étiquette de skipper me le permet".
Thierry Chabagny, co-skipper d'Actual Ultim' 3 : "C’est hyper excitant et motivant de courir une transat en double en Ultim. Ce sont les plus beaux bateaux du monde et surtout les plus rapides ! Quinze jours d’affilés c’est un gros morceau tout de même ! et c’est assez fatiguant sur ces bateaux là. Notre parcours (une marque à virer au large du Brésil), c'est quasiment une double transat, deux passages de l'équateur, soit un tiers de tour du monde, ce n'est pas anodin. Je suis très content d’être au départ d’une course sur un Ultim, aux cotés d’Anthony. C’est tellement rare et exceptionnel...”
Dimanche 29 octobre 2023 :
8h00 la direction de course a convoqué la presse. Les conditions météorologiques étant dantesques au large du cap Finistère en Espagne (60 noeuds et 10 mètres de creux), seul les cinq Ultim' 32X23 prendront le départ ce dimanche en direction de la Martinique. Leur vitesse leur permettra de passer avant le gros de la dépression.
Pour les Ocean Fifty et Class40 départ ce jour, direction Lorient, pour une escale et un nouveau départ qui reste à déterminer.
Pour les IMOCA60, ils restent au port, d'après les routages, ils ne passent pas dans les temps au cap Finistère et seront dans le coeur de la dépression. Aucun port Breton n'a la capacité d'accueillir la flotte des 40 IMOCA60, ils restent donc au Havre en attendant qu'une nouvelle date soit fixée pour un nouveau départ.
Fin de mâtiné les Class40 et les Ocean Fifty sont dans l'avant port à faire des ronds et après plusieurs gros grains sur la ville, le soleil revient éclairer les IMCOA60 encore à quai, le vent est là, mais pas vraiment fort. Plus rien à y comprendre ! Au bassin Théophile Lecrocq, Sodebo Ultim' 3, le Maxi Edmond de Rothschild, SVR Lazartigue et Banque Populaire XI quittent le ponton des remorqueurs.
Trois ris dans la grand voile, les équipes positionnent les trimarans géants face au vent, qui reste quasi immoblile entre les deux quais du bassin. Le vent montent de plus en plus Actual Ultim' 3, vient rejoindre ses camarades depuis le port de plaisance.
Le vent montent de plus en plus, la mer dans le bassin devient moutonneuse et déborde sur le quai ! Les Ultim' 32X23 aidés par les semi-rigides restent en place quand même.
Anthony Marchand, Thierry Chabagny et leurs équipiers sont les premiers à s'élancer pour rejoindre le large, les semi-rigides accompagnent l'action. La vitesse est incroyable dans le bassin... Vont suivre Sodebo Ultim' 3, SVR Lazartigue, le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI. Spectacle magnifique.
Les Ultim's rejoignent la zone de départ, la mer se lève, le vent souffle en rafale à plus de 35 noeuds. Les équipiers sautent à la mer. Le départ est donné et libère les cinq maxi multicoques, décollent vers le large à une vitesse incroyable malgré la mer démontée.
On apprend que le parcours côtier est annulé en raison des conditions météorologiques, pour les Ultim' et Ocean Fifty. Autant dire que les spectateurs à la côte n'auront pas profité du spectacle. Ce qui est malheureux !
SVR Lazartigue de François Gabart et Tom Laperche prend le meilleur départ, suivi par Anthony Marchand et Thierry Chabagny sur Actual Ultim' 3, Charles Caudrelier et Erwan Israël sur le Maxi Edmond de Rothschild, Banque Populaire XI d'Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse, ferme la marche. Quelques minutes après le départ, un problème semble survenir à bord du Maxi Edmond de Rothschild qui part à 90° de la route, mais tout rentre dans l'ordre rapidement. Il faut dire que les conditions ne sont pas simples pour les équipages.
Et elles seront encore moins simples pour le départ des Océan Fifty, ils sont malmenés, mais progressent quand même à vive allure. Pour le départ des Class40, le spectacle est magnifique ! 44 monocoques au contact, en direction de la côte, mais beaucoup trop loin pour distinguer qui est en tête.
Après 2 heures de course, au large de Cherbourg, SVR Lazartigue est toujours en tête à 25 noeuds.
Classement à 15h05 :
1 SVR Lazartigue
2 Banque Populaire XI à 3.5 mn
3 Sodebo Ultim 3 à 6 mn
4 Maxi Edmond de Rothschild à 6.5 mn
5 Actual Ultim 3 à 10 mn
Lundi 30 octobre 2023 :
François Gabart et Tom Laperche sur SVR Lazartigue en tête à la sortie de la Manche, vont faire le choix de passer le DST d'Ouessant par le Nord. Alors que le reste de la flotte des Ultim' 32X23 est passé par le Sud hier en fin de soirée. Le but pour le skipper de Concarneau, à la vacation du matin, limiter le nombre de manoeuvres. Et l'on peut dire que l'objectif est pleinement atteint ce ce lundi en début de soirée.
Le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI vont prendre tour à tour la tête de la course, mais simplement par rapport à leur positionnement plus Sud, sur un classement calculé par rapport à la ligne d'arrivée en Martinique. Mais au lieu de faire de l'Ouest directement, Banque Populaire XI, Le Maxi Edmond de Rothschild, Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 dans une moindre mesure, car plus lent, ont fait de l'Ouest en tirant des bords.
A la bascule du vent de SO à Ouest, SVR Lazartique plus Ouest, mais aussi plus Nord, sera le premier à faire cap au Sud dans la mâtiné, suivi quelques dizaine de minutes plus tard par le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI.
François Gabart, skipper de SVR Lazartigue : "Plus qu'un front, nous sommes plutôt dans le centre de la dépression, sans beaucoup de vent. Mais là depuis quelques temps on vient de retoucher du vent, on vole quasiment, j'essaye de faire accélérer le bateau. C'est agréable, ça va. C'est technique, il faut être sur le bateau pour le faire voler dès qu il y a un petit peu d'air. On a eu une jolie lune toute la nuit. Le temps n'est pas mal ce matin avec un ciel quasi bleu. Esthétiquement c'est très beau, avec de la mer qui n'est pas toute plate, comme vous pouvez l'imaginer. La mer était assez variable depuis le départ. En Manche il y a eu des moments catastrophiques avec une mer assez courte. Le pire que l'on a eu c'était vers les îles Anglo-normandes. En passant au Nord du DST ça allait. Depuis la fin de nuit la mer s'est allongée, ça passe pas si mal que ça. Depuis le début on avait fait des routages qui passaient des deux côtés. Il n'y avait pas beaucoup d'écarts entre les deux et les fichiers ne disaient pas la même chose. Ce qu on a pris en compte, ça été la simplification des manoeuvres. Les vents changeants ne nous ont pas permis de passer aussi près du DST qu on aurait souhaité. On s'est retrouvés un peu plus Nord. Je ne sais pas trop ce que cela va donner, on va se resserrer avec nos petits camarades dans 2 -3 heures. Pour le moment ont a de l'air, on est pas mécontent d'être là où on est. Je pense que l'on est dans le même timing que les autres. On devrait être rapidement au cap Finistère, sans doute ce soir à 0h00. Et demain matin, sur le Portugal. Donc par rapport à la dépression qui arrive, si on a pas de problème technique, on devrait être assez large. Sauf petit recalage, on est partis sur un tribord qui devrait être assez long, jusqu'à Gibraltar où l'on devrait tomber dans une zone sans vent, alors que juste au dessus, il y aura une tempête".
Erwan Israël, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "Premières heures de course un peu compliquées à bord de Gitana 17. Nous avons eu des soucis de barre sur la phase de départ, ce qui explique nos deux abattées un peu folles sur les premiers milles en Baie de Seine et notre mise en route en demi-teinte. Mais ça s’est réglé, le bateau était à l’aise dans le reaching de début et nous sommes remontés dans le trio de tête dès le passage de la pointe du Cotentin. C’était très instable comme prévu avec des gros grains – on a eu jusqu’à 50 nœuds au passage de Cherbourg. Nous étions 2 ris J3 ce qui était la bonne toile pour aborder ce début de course. Après, nous sommes allés jouer dans les îles anglo-normandes et nous nous en sommes assez bien tirés ce qui nous a permis de prendre la tête de la flotte dans la soirée pour aborder le contournement de la pointe Bretagne. Nous avons choisi de privilégier l’intérieur du DST de Ouessant comme Banque Populaire et Sodebo, pour des questions de stratégie météo, tandis que SVR est passé lui à l’extérieur. Nous avons viré ce matin pour désormais un long tribord amure vers le Sud et notre nouvelle marque de parcours au niveau de Madère".
Cette position plus favorable par rapport à la direction du vent, va permettre à SVR Lazartique d'aller plus vite, que ses petits camarades, toute l'après-midi, de croiser devant eux et de creuser un écart. Les hautes vitesses vont perdurer toute la nuit, vers cette bulle sans vent au large du détroit de Gibraltar. Une position qu'attaqueront les concurrents, sans doute regroupés, demain matin.
Classement à 20 h :
1 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche
2 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 13 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 27 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 86 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 151 milles
Mardi 31 octobre 2023 :
La tête de la flottille des ultim' 32X23 butte en début de soirée sur la zone sans vent, ou presque qui leur barre la route au niveau de Gibraltar en direction du premier point de passage obligatoire à Madère. Ce qui limite les possibilités d'options.
Tout au long de la journée les cinq Ultim' ont ajusté, vers l'ouest leur trajectoire et toute la journée François Gabart et Tom Laperche, qui possédaient 67 milles d'avance au pointage de 7 heures ont vu leur avance fondre comme la neige au soleil. Au pointage de 22 heures cette avance n'était plus que de 14 milles.
Cependant, toujours au même pointage, SVR Lazartigue est le plus rapide de la flotte à 27 noeuds, alors que ses poursuivants le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI, progressent eux entre 115 et 17 noeuds.
Les trois trimarans de têtes ont choisi le même "trou de souris" pour passer, alors que Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 à 100 milles de là, passeront à 120 milles plus à l'Est. Choix, qui n'en est pas vraiment un, vu leur décalage latéral. Une trajectoire qui si dans l'immédiat devrait leur permettre de rester dans le coup, va sans doute être douloureux au final.
Les équipages ont retrouvé une mer calme, des conditions de navigation plus tranquille, qui vont leur permettre de récupérer physiquement et de faire un tour complet des bateaux et de réparer les petits pépins de ce départ tonic.
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "Ça va, ça va la mer s'est calmée c'est appréciable... Les prochaines 24 HEURES vont être importantes. On regarde devant mais il n'y a pas d'évidence. Ce n'est pas simple pour les routeurs, ce qui est important c'est de ressortir de cette dorsale dans le bon paquet , avec 10 à 20 milles de retard, on sait qu'on a un bateau performant après pour les alizés. Mais j'ai peur que ça soit aléatoire il n'y a pas de grosse évidence comme j'ai dit. C'est vraiment une grosse zone sans vent. Bien malin celui qui pourrait nous dire que ça passe là. Maintenant on recharge bien les batteries la mer s'est bien calmé c'est agréable. La nuit dernière c'était quasiment impossible de dormir là on est bien en forme on s'est bien alimentés. On a quelques petits travaux à faire dans le petit temps on va en profiter. Mais tout va bien et on est content d'être sorti du mauvais temps avec un bateau en bonne santé".
L'ensemble des vacations du jour.
Classement à 22 h :
1 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 14 milles
3 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 31 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 96.9 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 169.7 milles
Mercredi 1er novembre 2023 :
24 heures que cela dure, la traversée de la zone sans vent. Une période mise à profit par les équipages pour récupérer et pour effectuer les bricoles nécessaires pour retrouver l'intégralité des performances de leur machine. Avec des attache de voile à refaire du côté de chez SVR Lazartigue, une montée dans le mât chez Actual Ultim' 3 pour Anthony Marchand, avec un problème à résoudre sur la liaison grand voile et rail de grand voile.
Toute la journée, les équipages ont guetté le moindre signe pour exploiter au mieux le moindre souffle d'air et progresser vers le Sud et cette première marque du parcours. Les vitesses passant de 0 à 7/8 noeuds.
Pendant ce temps plus à l'Est les équipages de Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3, profitaient de conditions de vent un petit peu plus soutenues, pour refaire une partie de leur retard et de leur décalage dans l'Est.
Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire XI : "On a un joli lever de soleil, c’est un spectacle assez sympathique visuellement. Après on n’a pas beaucoup de vent, voire pas du tout. On avance toujours un petit peu, c’est pas mal, faut rester concentrés pour essayer de garder cette petite vitesse. On savait depuis le départ que les premiers qui arriveraient sur cette zone avant Porto Santo seraient bloqués par la dorsale donc il n’y a pas de surprise. Et c’est bien de retrouver les bateaux avec qui on a bataillé en début de course. On voit qu’on a fait les mêmes choix stratégiques depuis le début. C’est quasiment un nouveau départ. Les dés sont jetés dans nos choix stratégiques. Ça va être un peu long pour retrouver une zone de vent pour aller dans le sud et chercher les premiers alizés d’ici 24 heures, voire un peu plus. On savait que la zone de vent faible avancerait avec nous donc ce n’était pas simple de se dire qu’il fallait faire plus de route en se décalant dans l’est, tout ça pour un bénéfice très aléatoire. Donc on a préféré aller un peu plus ouest que nos camarades et selon l’évolution de la zone on espérer toucher du vent avant les autres. Je pense que ça va être long avant de trouver des vitesses adaptées à nos ULTIM. Il va falloir patienter au moins la journée voire une partie de la nuit. On risque d’avoir 24 heures assez lentes avant de réaccélérer. L’anticyclone va se mettre en place et après, on sera au portant jusqu’à l’archipel de Sao Pedro et Sao Paulo. On a fait un tour du bateau avant la nuit et tout semblait pas mal. On va refaire un tour complet pour voir si on n’est pas passé à côté d’un truc, mais ça a l’air positif. Seb s’est réveillé ! Il se fait sa petite Ricoré, je ne savais pas que cela existait encore (rires). Il va prendre la main et je vais aller me reposer…".
François Gabart, skipper de SVR Lazartigue : "Je suis aux manivelles. A l’instant où je te parle, il n’y a pas un poil de vent. On est en visuel avec Edmond de Rothschild et il fait grand soleil, une jolie nuit, des étoiles mais malheureusement plus de vent. On savait depuis le départ qu’on aurait cette traversée. Elle est bien là, sans surprise. On voit le vent qu’il va y avoir sur le golfe de Gascogne dans ces prochains jours. Il y a une mauvaise répartition du vent dans l’hémisphère Nord ! On ne va pas se plaindre car il y en a qui sont à terre à cause du vent donc on va profiter de ses petites risées pour faire route vers Madère. Il y a un fond de houle pour aller faire un peu de surf… Ça fait flop flop avec les vagues comme ça, mais la houle est dans le bon sens du nord vers le sud donc c’est supportable.C’est pas simple mais je pense que ce soir, la nuit prochaine les choses devraient s’améliorer mais à quelle vitesse ? Je ne vais pas être plus précis que ça, mais dans 24h cela devrait s’améliorer. C’est sûr que Sodebo a un décalage, il n’a pas le même vent que nous. Il y a cette dorsale à traverser. On est tous logés à la même enseigne. Est-ce que ça va s’ouvrir à l’est un peu avant ce n’est pas impossible mais maintenant on est tous sur notre position, on est clairement contents de là où on est, il fallait prendre un décision car une fois qu’on est dans la zone sans vent on ne peut plus rien faire donc il fallait prendre la décision hier. Tiens je devine Madère à 49 milles, je la distingue à l’horizon, c’est sympa de voir un petit bout de terre. C’est sûr que depuis hier on peut se balader sur le pont sans trop de difficultés, on a fait un gros check, tout va bien, on a revissé quelques vis de plaques aéro. Les 48 premières heures étaient toniques donc maintenant qu’on est complètement arrêtés, on peut vérifier les appendices et tout va bien, c’est une bonne nouvelle".
Les vacations et les vidéos du jour disponibles ICI
Depuis, le vent est léger, l'archipel de Madère est sur le point d'être passé en ce début de soirée, SVR Lazartigue toujours en tête précède le Maxi Edmond de Rothschild de 4 milles au dernier pointage et Banque Populaire XI de 12 milles. Ce dernier plus près de la côte vient de prendre l'option de passer à l'Ouest de Madère et de tenter une option différente de ses petits camarades.
Avec Banque Populaire XI à l'Ouest, SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild au centre et à l'Est Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 qui progressent plus vite de 5/6 noeuds ce soir, la Transat Jacques Vabre est relancée, mais devient palpitante...
Cependant il reste encore quelques heures de tout petits aires avant de trouver l'alizé.
Classement à 21 h :
1 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 4.2 milles
3 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 12 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 36 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 47 milles
Jeudi 2 novembre 2023 :
Le regroupement attendu est arrivé, puisque ce matin, les cinq trimarans Ultim' 32X23 étaient regroupés en moins de 30 milles sur une même ligne, mais une ligne de 200 milles de large. Un nouveau départ lancé, pouisque toute au long de la journée et tout au long de la progression au Sud Ouest, le vent est rentré et les vitesses sont redevenues folles. En fin d'après-midi, l'ensemble de la flotte était à plus de 35 noeuds.
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "Là, j’ai Sodebo en visuel. Etre dans le match, ça met de l’entrain. On est content avec Thierry de notre option Est et on a bien bénéficié du retour par l’arrière dans cette dorsale. On a navigué assez prudemment sur le début de course et nous sommes contents de notre rythme avec Thierry. on est à l’écoute l’un de l’autre et le bateau est à 100% ce qui est quand même pas mal car il reste 14 jours de course à grande vitesse".
François Gabart, skipper de SVR Lazartigue : "ll faut être patient mais nos camarades sont plus rapides et j’ai l’impression que quoi qu’on fasse entre nous trois, on se retrouve toujours à côté ! C’est vrai qu’on n’a pas encore beaucoup de vent, mais à un moment donné, ça va bien finir par s’appeler alizé !"
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim' 3 : "On voulait du match, on en a ! C’est super d’être revenu et on va enfin goûter ce pourquoi ces bateaux ont été pensés, le vol et les grandes glissades. Ce matin, la carte postale est belle et avec Thomas, on ne boude pas notre plaisir".
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Les milles défilent sous les coques. et en fin d'après midi, les maxi trimaran emenés tour à tour, par SVR Lazartigue, puis Banque Populaire XI, Le Maxi Edmond de Rothschild, puis de nouveau Banque Populaire XI d'Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse, se retrouvent dans l'Ouest des Canaries.
Peu après 19 h ce jeudi soir, Banque Populaire XI, qui est le plus décalé dans l'Ouest, virait cap au Sud à plus de 37 noeuds, suivi à 1 heure plus tard par le SVR Lazartigue de François Gabart et Tom Laperche.
Le choix de l'équipe de routage à terre du trimaran Banque Populaire XI a donc été le bon ce soir, ce décalage dans l'Ouest a permis de prendre l'avantage.
Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 16 milles
3 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 26 milles
4 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 28 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 63 milles
Vendredi 3 novembre 2023 :
Cela fait maintenant plus de 24 heures que la grande glissade vers le Sud perdure pour les cinq Ultim' 32X23, toujours emmenés par Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse à bord de Banque Populaire XI.
Si le leader n'a pas effectué de repositionnement dans l'Ouest, tout comme Sodebo Ultim' 3, SVR Lazartigue, puis le Maxi Edmond de Rothschild et enfin Actual Ultim' 3 ont eux pris le soin de ce recalage, pour passer d'une part loin des dévents du Cap Vert, mais aussi pour essayer de se rapprocher de l'angle de vent dont profite Banque Populaire XI. Pour Anthony Marchand et Thierry Chabagny sur Actual Ultim' 3, cela relevait de l'obligation. En effet, Actual Ultim' 3 avait une trajectoire avant son recalage dans l'Ouest, pour passer dans l'archipel.
Tom Laperche co-skipper du SVR Lazartigue à la vacation ce matin : "Tout va bien sur le trimaran SVR Lazartigue, on vient d'empanner, on est tribord amure, le jour se lève. On tient des moyennes entre 30 et 35 noeuds, les bateaux sont fait pour cela, on ne va pas toujours à la vitesse idéale qu'on aimerait avec les autres bateaux. On se croise avec François, les quart durent un peu moins longtemps, pour qu'on soit alerte au maximum, car c'est du pilotage. Quand le vent rentre, le bateau s'envole, il faut être là pour régler l'aile de raie de la dérive, ou choquer les écoutes quand c'est nécessaire. C'est une belle course de vitesse, on en profite bien. Le Cap Vert c'est pour ce soir..."
Erwan Israël, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "La traversée de Madère, c’était une situation assez stressante car très peu de vent et un dévent à gérer. Il y avait plusieurs options, l’une d’entre elles était de passer au vent comme l’a fait Banque Populaire, ça voulait dire se décaler dans le nord et faire des virements, ou les autres c’était de passer dessous. Nous avons choisi, avec SVR, de passer sous le vent avec un peu de distance et on n’a pas trop subi de dévent donc de ce point de vue là c’est bien, mais en revanche c’est Banque Populaire avec son option entre les îles qui en profite le plus".
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A des moyennes de 34 noeuds et des pointes à plus de 40 noeuds, malgré la mer désordonnée qui demande de la concentration aux barreurs, les milles défilent très vite sous les flotteurs. A tel point qu'en fin d'après-midi, les compteurs sont au-dessus de 800 milles pour Banque Populaire XI. Passant de 816 milles à 18 h, puis 823 milles à 19 h et 830.4 milles au pointage de 20 heures. Et cela va encore perdurer quelques heures. Au point d'approcher le record absolu de la distance parcourue en 24 h ? Les 908.20 milles de Banque Populaire V de 2009 ? A voir dans les prochaines heures, mais cela semble compliqué vu la météo.
Au pointage de 21 heures, Le Maxi Edmond de Rothschild, SVR Lazartigue et Sodebo Ultim' 3 se recalent de nouveau vers l'Ouest. Les skippers de Banque Populaire XI avec sa trajectoire rectiligne, ne doivent pas regretter leur option de Madère...
Les hautes vitesses vont se poursuivre dans les prochaines heures, avant que le vent fléchisse petit à petit jusqu'à la marque de St Pierre et St Paul, encore distante de 1500 milles.
Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 56 milles
3 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 81 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 101 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 222 milles
Samedi 4 novembre 2023 :
Au pointage de 7 h ce samedi matin, Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse sur Banque Populaire XI avaient fait le break. Avec 100 milles d'avance sur le Maxi Edmond de Rothschild de Charles Caudrelier et Erwan Israël et 163 milles sur François Gabart et Tom Laperche sur SVR Lazartigue, il y avait une certaine sérénité à bord du leader. Tout en restant bien conscient que rien n'était joué avant la ligne d'arrivée comme l'indiquait à la vacation Sébastien Josse.
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "C’est exactement la situation inverse de 2021 où l’on avait une belle avance sur Banque Populaire qui avait complètement fondu dans le Pot, avant qu’on arrive à ressortir devant une dernière ligne de grains et se barrer à nouveau… "
Sébastien Josse, co-skipper du Banque Populaire XI : "Non ça va on a eu le temps de récupérer cette nuit. On arrive à gérer la vitesse et les bonhommes. Avec ces bateaux là tout est possible tout peut s'inverser, c'est agréable d'être devant maintenant on sait que tout est possible tout peut arriver en multicoque tant que la ligne d'arrivée n'est pas coupée tout est envisageable. On voit déjà que l'ambiance a changé le ciel commence à se charger un petit peu la mer s'est calmée l'horizon on est clairement dans l'entrée du Pot au au Noir. Notre fonctionnement c'est la perf on fonctionne comme ça depuis le début on est tous les deux sur le pont on est sur les réglages on est assidu. Le Pot au Noir ça ne dure pas non plus enfin j'espère pas avoir 30 heures. On sait que c'est un passage délicat à gérer donc on va tout faire pour le passer le plus vite possible. Si on avait dû avoir des problèmes, c'était à la sortie de la Manche ou dans le golf de Gascogne. Là dans les alizés tout s'est bien passé le bateau est en super état, il y a des petits trucs sur l'aérodynamisme du cosmétique mais rien d'inquiétant, du côté moteur foils et appendices tout va bien."
François Gabart, skipper du SVR Lazartigue :"ça a bien molli depuis quelques heures là on est à 30- 35 noeuds, la mer s'est calmée on a toujours des vagues mais c'est beaucoup mieux. On s'habitue aux choses. Non on a rien tapé, on a pas de dégât, enfin on a cassé deux ou trois trucs qu'on a déjà réparé, on tire sur le bateau c'est un bon test pour le bateau. On en parlait avec Tom hier comme quoi on s'habitue très bien aux changements de situations hier quand le vent est rentré on avait quand même plus de 35 noeuds on était pas loin des écoutes pour pas que ça se passe mal on est bien concentrés c'est un peu tendu faut être dessus. A un moment donné tu fais ça pendant une heure deux heures trois heures. 24 heures comme ça à très haute vitesse tu t'habitues tu l'intègre au bout d'un moment c'est assez étonnant. Banque Populaire a fait une super super trajectoire bravo ils ont dû trouver un bon vol un bon réglage leur position les a bien aidés mais l'un va pas sans l'autre ils ont bien travaillé ils nous ont bien impressionné point à nous de les impressionner maintenant. On est sur le Pot au Noir ça va pas être le pire Pot au Noir il y a peu d'activités nuageuses à date autant dans l'alizé un petit décalage de 50 ou 100 milles peut faire la différence ça peut faire quelques degrés devant dans le bon sens ou de mauvais sens. On sait que dans le Pot au Noir à 5 ou 100 milles près tu peux avoir deux fois plus de vent ou donc carrément dans l'autre sens encore avoir moins de temps ça reste du détail mais c'est jamais simple on va essayer d'ajuster au mieux notre approche dans les heures qui viennent et ensuite d'être bon dans cette zone."
Thomas Coville, skipper du Sodebo Ultim' 3 : " Salut les terriens, c’est Thomas, pas Tom, l’autre. On est à 33, 34, 37 noeuds, à débouler les vagues. On est un petit peu plus sud maintenant que les îles du Cap Vert, qu’on a laissé cette nuit en faisant des empannages avec SVR et Edmond de Rothschild. On est revenu au contact des autres près de Madère mais pas suffisamment pour réussir à reprendre notre destin en main. Il faut serrer les dents. Le bateau est en super état, nous on est en super forme, on a réussi à vraiment bien se compléter avec Tom. On est pas encore à mi-course, il va se passer encore beaucoup de choses. Donc notre capital, c’est notre état physique, notre envie et la capacité technique du bateau, tout cela à 100%".
Thomas Rouxel, co-skipper du Sodebo Ultim 3 : "Ca va très bien à bord de Sodebo, Il fait beau et chaud. Quand je vois les vitesses qu'ils ont encore devant, je ne suis pas sûr que BP11 soit réellement ralenti. J'espère, il se passe toujours des trucs dans le Pot au Noir..."
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Les 5 Ultim' 32X23 continuent de foncer à plus de 30 noeuds, tout allait bien. Au fur et à mesure de l'approche du Pot au Noir, Banque Populaire XI a ralenti, avant en fin d'après-midi de commencer à perdre sérieusement du terrain. Au pointage de 16 l'avance sur Le Maxi Edmond de Rothschild était de 74 milles et celle sur SVR Lazartigue de 119 milles. A celui de 18 heures, 49 milles séparaient le 1er du second et 82 du troisième. Enfin ce soir à 20 h, il ne reste plus que 33 milles d'avance pour Banque Populaire XI sur le Maxi Edmond de Rothschild décalé sur son Est et 49 milles sur SVR Lazartigue, qui est lui dans son sillage. En terme de vitesse, le leader est à 5 noeuds, alors que ses poursuivants sont à 15 noeuds...
Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 33 milles
3 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 49 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 138 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 248 milles
A noter que Sodebo Ultim' 3 à pocédé jusqu'à 222 milles de retartd et Actual Ultim' 3 jusqu'à 337 milles ce jour.
Dimanche 5 novembre 2023 :
Dans la nuit de samedi à dimanche au pointage de 3 h du matin, Banque Populaire XI retrouvait de vent et progressait à 21 noeuds. Au même moment, le Maxi Edmond de Rothschild et SVR Lazartigue étaient pointés eux à 5.7 et 8.8 noeuds, Sodebo Ultim' 3 à 3.9 noeuds et seul Actual Ultim' 3 marchait encore à 14 noeuds.
Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse à bord de leur trimaran commençaient à reprendre le terrain perdu au cours des dernières heures.
Ainsi au pointage de 7 heures l'avance de Banque Populaire XI sur SVR Lazartigue était de 115 milles et celle sur le Maxi Edmond de Rothschild de 124 milles, celle sur Sodebo Ultim' 3 de 179 milles. Un gouffre... Il faudra attendre la fin de mâtiné pour voir le vent revenir dans les voiles des trimarans SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild. Sodebo Ultim' 3 reste encore à ce moment en dessous des 10 noeuds. Pour autant l'avance de Banque Populaire XI qui passait le waypoint de St Pierre et St Paul, n'augmentent plus vraiment, car celui-ci prolongeaitt sa route en continuant au Sud.
Thomas Rouxel, co-skipper de Sodebo Ultim 3 revient sur la nuitbdans le Pot au Noir : "Il fait jour depuis deux heures ça c'est niveau lumière au niveau bout du tunnel on espère y arriver rapidement. Je pense qu'on a perdu du temps on n'a pas fait les comptes pour le moment, on était vraiment focus sur ce que l'on fait actuellement on a passé une bonne nuit avec beaucoup de manœuvre une nuit compliquée. Là on a touché du vent depuis 1h mais c'est pas encore les grandes glissades et c'est pas encore l'angle qu'on voudrait avoir pour la suite mais ça nous permet d'avancer dans le bon sens. Devant moi je vois qu'il y a plus de gros grains orageux c'est un ciel de cumulus, un ciel d'Alizée on a quand même réussi à dormir un peu chacun son tour cette nuit. Ca c'est quand même une bonne nouvelle on était vraiment fatigués du début de course. Les manœuvres dans 0 noeuds on arrive à les faire assez facilement on a pu un peu se reposer cette nuit quand même. On a essayé de tout faire avec la même voile on avait le J1 qui n'est pas la plus grande voile d'avant, mais la deuxième. On a essayé de faire avec ça mais par contre on a enchaîné les virements et les empannages et tous les réglages. C'est forcément un compromis c'est jamais très bien réglé mais le vent n'arrête pas de changer et ce que tu veux c'est faire route vers le sud c'est par là-bas la sortie et on est on sait très bien qu'on est pas bien réglé mais c'est le moins mal réglé possible mais de toute façon tu ne peux pas régler en permanence. En force de vent, on n'a jamais eu plus de 15- 17 nœuds ce qui n'est pas énorme mais quand tu passes de 0 à 15 nœud d'un coup ça met un petit coup d'adrénaline. Mais on a réussi à s'en sortir correctement sans trop se faire peur. On est encore dans le Pot au noir on a regardé forcément la photo générale de ce qui nous attendait, il semblerait qu'il y a un grand bord à tirer dans le sud avant de tourner sur le waypoint ascension. Donc peu probable qu'il y ait beaucoup de stratégie sur ce bord."
Anthony Marchand skipper d'Actual Ultim 3 en plein Pot au Noir fait le point sur la nuit à bord d 'Actual : " On est toujours dans les grains oui oui ça commence à se rapprocher on n'a jamais été aussi près du but c'est des moments pas facile le passage du Pot au Noir, mais on se bat pour essayer de faire avancer le bateau le plus vite possible entre les grains et les changements de vent. Finalement c'était un poteau noir un peu différent de ce qu'on pensait avoir. Ca n'a jamais été très fort on a pas eu de grosses rafales en dehors du tout début. On est pas mal focalisé avec les équipes à terre à regarder ce qui se passe, la vitesse des concurrents mais aussi d'essayer de comprendre un peu où on doit passer pour pouvoir s'échapper c'est une collaboration un peu collective. On est rentré dans le Pot au noir avec notre J1 avec la grosse rafale à 30 noeuds on l'a roulé on a mis le J2 on a remis le J1 on a remis la grand-voile tout en haut. Surtout qu'il y a une différence entre passer le Pot au noir en pleine journée comme Banque pop ou en pleine nuit ou tu ne vois pas de visu ce qui se passe c'est au radar, tu joues un peu moins avec tes voiles. C'est une partie de la course où il faut être quand même assez vigilant, si c'est un peu plus cool il y en a un qui va se reposer sinon on est à deux dans le cockpit à manœuvrer. On sent que nos foils nous ont fait du bien il y a du match les bateaux arrivent à traverser des conditions musclées sans avoir trop de dégâts. C'est sûr que en gros on va faire deux traversées de l'Atlantique par rapport aux autres catégories c'est sûr que l'on a un plus grand parcours que les autres concurrents, on passe un peu de temps a naviguer, mais on est bien là dans des conditions plutôt agréables en T-shirt même s'il y a des grains. J'espère que ça va jouer encore un peu et que ça ne va pas trop s'échapper par devant."
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A la mi journée, SVR Lazartigue décalé dans l'Ouest laissait sa deuxième place au tandem Charles Caudrelier et Erwan Israël à bord du Gitana 17. En milieu d'après-midi Banque Populaire XI entrait dans l'hémisphère Sud, avec 83 milles d'avance sur le Maxi Edmond de Rothschild et 99 milles sur le SVR Lazartigue, 160 sur Sodebo Ultim' 3 et 213 milles sur Actual Ultim' 3 qui retrouvaient enfin un peu de vent et prograissent entre 15 et 19 noeuds.
Au pointage de 20 h Sodebo Ultim' est à plus de 50 milles du point de passage de St Pierre et St Paul.
Les options semblent peu probable aussi bien pour rejoindre le prochain waypoint, au près, distant ce soir de 1500 milles en tirant des bords, mais aussi sur le grand bord de portant une fois passé l'Ascension, pour rejoindre la Martinique.
Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse
2 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 103 milles
3 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 117 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 131 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 185 milles
A noter qu'officiellement depuis ce matin et le briefing des skippers à Lorient pour les Ocean Fifty et CLass40 et au Havre pour ls IMOCA60, le deuxième départ de Lorient sera donné demain lundi pour les Ocean Fifty et les Class40 et mardi matin au Havre pour les IMOCA60.
Lundi 6 novembre 2023 :
Un long bord de près ! Voici en résumé la huitième journée sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre pour les équipages des Ultim' 32x23. Et l'ensemble des duos est d'accord sur ce point. Un bord sans option, avec des conditions de vent pas au goût de tous les équipages...
Erwan Israël, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild à la vacation ce matin : "Ca va là on est au près, c'en est presque monotone, sur un long bord de près vers l'Ascension, pas très fort malheureusement et on est à la bagarre avec Tom et François et il cravachent. C'est de bonne conditions pour eux je pense, on essaye de tenir leur rythme, c'est du près dans les Alizés du Sud. On a passé l'Équateur hier, il y a quelques grains ici et là. On fait du près plus ou moins rapide, car on va chercher des rotations. Malheureusement niveau stratégie, il n'y a pas grand chose à jouer, c'est plus une course de vitesse sur ce long bord de près, après il y aura peut-être un petit choix, avec les zones interdites à la fin, on ne sait pas encore. Mais là il n'y a pas de choix de notre part, on fait avec le vent qu'on à. Armel ils ont super bien navigué, ils ont creusé un bel écart, ils ont pris un petit avantage".
Armel Le Cléac'h, skipper du Banque Populaire XI : "On a eu des conditions un peu moins ventées que nos camarades derrière, depuis hier. Ils ont tendance à revenir, mais c’est le jeu. On sait que ça peut faire l’accordéon dans un sens comme dans l’autre. On va espérer que ça s’arrête un peu et qu’on puisse reprendre quelques milles d’avance, ce serait cool, on y travaille".
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "On n’est pas passé proche de l’île. C’est toujours sympa de voir un petit caillou, proche dans l’Atlantique.... C’est surtout Banque Populaire qui était bien placé par rapport à tout le monde et nous, il ne faisait que grossir. C’est dur de s’échapper du Pot quand il ne fait que grossir, il ne te laisse pas partir.... Il y a encore de la route, du chemin, des obstacles, des coups météo à faire. Il ne faut pas se déconcentrer, il faut essayer de se reposer dans cette partie-là pour repartir à l’attaque dès qu’il y a quelque chose qui se présente et être prêt à réagir."
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 17 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 24 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 134 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 183 milles
Les Ocean Fifty et les Class40 se sont élancés ce matin depuis le large de Lorient, pour la deuxième étape. Demain matin s'élanceront les IMOCA60 depuis Le Havre. Ces trois catégories voient leurs parcours modifier pour arriver au plus près des Ultim' 32X23 en Martinique.
Mardi 7 novembre 2023 :
Peu après 21 heures hier soir, Banque Populaire XI était le premier à empanner et pointer ses étraves au NE, position plutôt étonnante pour se rendre en Martinique. Mais avant d'entamer ce long bord au portant, il faut aller virer le waypoint Ascension et cela au près.
SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild, vont eux continuer leur route au SE. A 2 heures la nuit dernière, François Gabart et Tom Laperche empannaient à leur tour au NE. Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse sur Banque Populaire XI se couvraient en virant, de nouveau, au SE pour se positionner devant SVR Lazartigue. Peu après 5 h du matin Charles Caudrelier et Erwan Israël à bord du Maxi Edmond de Rothschild pointent les étraves de leur trimaran au NE, suivit vers 6 heures par Sodebo Ultim' 3 puis un peu plus tard par Actual Ultim' 3.
Tout au long de la journée les équipages vont enchaîner de petits bords, et empanner, pour se rapprocher de la marque à virer. SVR Lazartigue grappillant quelque petit milles et se décalant un peu plus que ses adversaires dans l'Est.
Thomas Coville, skipper du Sodebo Ultim' 3 : "On est en vol à 27 noeuds, sur une mer d’alizé pas trop formée, en tribord. Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde où c’est aussi génial de naviguer, peut-être parce qu’il n’y a pas grand monde. C’est vraiment super. On a repris de la vitesse, la dépression se situe dans le sud et perturbe l’alizé. Quand on repart un peu dans le nord on retrouve un peu de vent et de l’angle. Hier on a mis la tête dans le saut aussi pour montrer qu’on continue à avoir une hygiène, pour ne pas avoir de petits bobos… On peut aussi se poser des questions comme "tu as pris tes vitamines ?", comme un vieux couple !".
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 3427 milles de l'arrivée
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 22 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 80 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 211 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 259 milles
L'ensemble des Ultim' 32X23 a maintenant effectué la moitié de la Transat Jacques Vabre et le waypoint Ascension se trouve à 300 milles.
Du côté du Havre, le départ des IMOCA60 a été donné ce matin. A noter de gros avaries sur la flotte des Ocean Fifty avec 3 des 6 trimarans qui rentrent au port après 24 h de course (bras cassé pour Koésio, démâtage pour Lamotte, et avarie sur le flotteur pour Primonial).
Mercredi 8 novembre 2023 :
Peu avant 9 h ce matin, SVR Lazartigue, qui avait repris la tête de la course au petit matin, débutait, près de la côte, le contournement de l'Île de l'Ascension, troisième et dernière marque de parcours de cette Transat Jacques Vabre. Banque Populaire XI, plus au Nord, en faisait de même.
En coupant au plus court, le contournement était achevé pour François Gabart et Tom Laperche une heure plus tard, avec un équipage qui faisait parvenir du bord du trimaran une vidéo ou l'équipage semble vraiment heureux de la situation. Pour Armel Le Cléach' et Sébastien Josse, il faudra attendre 1 h 30 de plus pour que le contournement soit effectif. Le retard est alors d'une trentaine de milles pour Banque Populaire XI.
Les deux trimarans partent alors au Sud Ouest à pleine vitesse. Des hautes vitesses qui vont perdurer toute la journée, avec toujours ce petit avantage de quelques noeuds à Banque Populaire XI. A ce demander si SVR Lazartigue, n'aurait pas un petit problème sur le jeu de voile d'avant ?
A l'arrière, du côté du Maxi Edmond de Rothschild, on regrette la petite option prise hier, qui a fait perdre beaucoup de terrain. Et ce n'est qu'en début d'après-midi, que Charles Caudrelier et Erwan Israël débutent le contournement de l'île. Avant eux aussi de se relancer à hautes vitesses, à la poursuite de la tête de course. Des concurrents qui vont se croiser et se prendre en photos.
Tom Laperche, skipper du SVR Lazartigue : "C’est magnifique de trouver cette île là, paumée sur notre route. On a fait tout le tour à 1 mille de distance. C’est une île ronde avec un pic volcanique de 800 mètres. C’est très rocheux, avec des couleurs orangées et très peu de végétation. Il reste 3 000 milles à faire, on ne va pas être tout à fait être en ligne droite, donc c’est loin d’être fini. On est contents, mais on reste hyper concentrés. Les distances vont s’allonger, mais les écarts restent très faibles. 100 milles d’avance en ULTIM, c’est 2/3 milles en Figaro.".
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "Là c’est plutôt sympa. Nous sommes sous les tropiques depuis plusieurs jours, on vole ce qui est bien. Le vent est un peu plus fort aujourd’hui ce qui nous convient mieux car hier et avant-hier dans le vent plus mou on était moins à l’aise et puis on a tenté un petit décalage qui nous a coûté très cher. Nous avons eu moins de vent que nos concurrents, mal orienté… mais ce n’était pas simple car il y avait beaucoup de masses nuageuses. Est-ce que nous avons mal géré ? Est-ce que nous n’avons pas eu de réussite ? C’est toujours très difficile de savoir. On s’est fait décrocher à ce moment-là et après c’est un peu parti par devant avec le vent et des rotations. Avec Erwan on se concentre sur la suite. La route est encore longue et nous serons au portant, une allure qui convient plutôt bien à notre bateau de ce que nous avons vu depuis le début de course. La course n’est pas finie, il va se passer encore beaucoup de choses. Nous avons hâte d’être au portant et que ça accélère".
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Classement à 20 h :
1 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 2843 milles de l'arrivée
2 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 8.9 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 142 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 423 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 524 milles
Les 5 trimarans évoluent dans un vent irrégulier de 13/15 noeuds de Sud Est
Jeudi 9 novembre 2023 :
Déjà 11 jours de course sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre et un nouveau leader ce jeudi matin, puisqu'Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse sur Banque Populaire XI, sont de nouveau aux avant postes. Le trimaran blanc et bleu a vraiment un avantage sur cette allure, il est toujours quelques noeuds, au minimum, plus rapide que ses adversaires.
Au levé du jour, Sodebo Ultim' 3 débutait son contournement de l'île de l'Ascension, pour la terminer avec quasiment 21 heures de retard sur les leaders. En milieu de mâtiné, Actual Ultim' 3, terminait à son tour de contourner le dernier point de passage obligatoire. Les 5 Ultim' étaient alors en route sur ce dernier tronçon du parcours qui les emmènent vers la ligne d'arrivée en Martinique.
Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 n'évoluent plus dans les mêmes conditions que les trois bateaux de tête.
L'avance n'a cessé d'augmenter, elle est portée en début de soirée à 53 milles. Et Banque Populaire XI est à 37 noeuds alors que SVR Lazartigue est à 33.2 noeuds et Le Maxi Edmond de Rothschild à 33.6 noeuds.
Sébastien Josse, co-skipper de Banque Populaire XI : "On avait déjà trouvé le bon réglage sur la descente de l’Atlantique au portant et là ça va bien. L’adrénaline nous maintient après ces douze jours de course, ce n’est pas tous les matins que tu vis un duel comme celui-là ! Quand je vois le nombre d’empannages qu’il nous reste le long du Brésil, la ligne droite n’est pas pour tout de suite. Ça peut se jouer sur chaque manoeuvre, chaque petit grain".
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "On a bien vu l'île, c'était chouette, mais c’est désertique. On a vu pas mal de bâtiments un peu scientifiques. À ce moment-là, il y avait un grain, on était assez concentré sur le bateau donc c’était pas évident de profiter mais ça avait l’air assez désertique. On remonte enfin. Ils sont toujours un peu longs ces allers-retours en ULTIM mais on est quand même bien en mer. Il reste encore une petite semaine, des milles à parcourir et des embûches devant nous. Là, on essaye de se battre pour revenir dans le match et continuer la bataille avec Sodebo. Thierry a réussi à discuter à la VHF avec Jojo , avec SVR Lazartigue, même si ça captait pas très bien. C’est sympa de croiser les copains comme ça, ça crée des moments d’excitation".
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 2210 milles de l'arrivée
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 53 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 193milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 506 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 648 milles
Les premières estimations d'arrivée à La Martinique, donne le vainqueur à Fort de France, dans la nuite de dimanche à lundi et Anthony Marchand indiquait lui, que si tout se passait comme prévu et même si la route est encore longue, Actual Ultim' 3 devrait arriver le 15 novembre.
Vendredi 10 novembre 2023 :
Les manoeuvres sont nombreuses pour les équipages des Ultim' 32X23 sur cette remontée vers la ligne d'arrivée en Martinique. Dans un alizé du Sud inconstant et peu fort, les équipages sont obligés de multiplier les manoeuvres, tout en penssant tactique, entre la zone sans vent du Pot au Noir et la zone de pêche le long du Brésil, qui est une zone interdite. Une sorte de long couloir, dans lequel les trimarans doivent se faufiler.
A ce petit jeu, ou seul un positionnement différents pourrait venir changer les choses à terme, mais très énergivore, il faut plus d'une demi heure pour réaliser un empannage à bord de ces trimarans géants, les équipages de tête, semble aller là ou les conditions sont les plus avantageuses pour les capacités de leur machine. Les bords sont plus longs du côté de Banque Populaire XI et plus courts du côté de SVR Lazartigue qui reste au plus près de la zone interdite.
Pour le moment, Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse ont encore accentué leur avance sur le duo François Gabart et Tom Laperche.
Tom Laperche skipper SVR Lazartigue à la vacation du jour : "Ça va très bien, on s'est bien partagés la nuit avec François, j'ai eu quelques moments pour bien dormir cette nuit, le jour se lève et la mer est belle. Le vent n'est plus très fort, mais c'est agréable. Le vent devait être un peu moins fort, mais on va garder entre 15 et 20 noeuds. On a devant nous le Pot au Noir, avec moins de vent le long de l'Équateur. On va essayer de passer entre la zone interdite et le Pot au Noir. Si j'avais une recette miracle je l'appliquerais de suite. On reste concentrés, on y croit, on règle bien notre bateau. Et il reste encore un peu de route, on s'accroche, on va tout faire pour revenir..."
Pour Charles Caudrelier et Erwan Israël sur le Maxi Edmond de Rothschild, c'est une grosse déconvenue qui a été annoncée en début d'après-midi. Avec le système de barre entre la coque centrale du trimaran et les safrans des flotteurs qui est détruit suite à une collision. Il semble peu probable, malgré que l'équipe à terre cherche une solution, que ce problème qui vient s'ajouter à ceux rencontrés depuis le départ sur le poste de barre, puisse être solutionné d'ici la ligne d'arrivée. Le trimaran devra être manoeuvré par son seul safran central. L'équipage du Gitana Team va tout faire pour conserver son classement d'ici l'arrivée.
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "Nous allons nous battre jusqu’au bout pour cette troisième place avec les armes qu’il nous reste".
Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire XI : "Pour l'instant au niveau stratégie, on est plutôt bien placé puisqu'on est devant SVR et entre lui et la ligne d'arrivée. En bateau rien n'est fait tout le temps que l'on a pas franchi la ligne d'arrivée. Il y a encore beaucoup de pièges météo, il reste plus de 2 jours de course, ça peut vite changer, un problème technique sur nos bateaux, ça peut vite arriver, cela fait deux semaines qu'on est en course, le matériel et les bonhommes sont un peu fatigués. L'arrivée en Martinique est un peu compliquée, l'arrivée à Fort de France devrait se faire de nuit, c'est toujours compliqué, il y a peu de vent. Il y a deux ans, François Gabart, nous avait passé dans les derniers milles. En double on se relaye à la barre, l'homme est plus performant que le pilote".
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 1609 milles de l'arrivée
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 62 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 286 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 586 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 724 milles
Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 poursuivent leur route, mais sont de plus en plus distancés. L'arrivée est toujours prévue en Martinique dans la nuit de dimanche à lundi, on devrait en savoir un peu plus demain soir.
Samedi 11 novembre 2023 :
Banque Populaire XI est le plus rapide et a fait que d'accentuer son avance depuis 24 heures. Celle-ci est passée de 62 milles hier soir à la même heure, à 162 milles ce soir. Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse naviguent parfaitement bien, en tirant partie d'une météo plus avantageuse. Et on voit mal ce qui pourrait arriver d'ici l'arrivée en Martinique, même s'il reste un ou deux passages clef à négocier pour arriver devant Fort de France. Du côté de SVR Lazartigue, François Gabart et Tom Laperche semblent faire leur course, et il est de plus en plus probable q'une voile d'avant ne soit plus utilisable. L'ambiance à bord est en tout cas très positive et les deux skippers semblent passer un très bon moment.
En troisième position, Charles Caudrelier et Erwan Israël ont retrouvé le sourire, avec la réparation faite en fin de nuit à l'arrière du bateau, dans la coque centrale, pour reconnecter les deux safrans de flotteurs. Le trimaran n'est pas à son maximum de ses possibilités, mais le Maxi Edmond de Rothschild, qui a visiblement bien usé son duo depuis le départ, est de nouveau sous contrôle et sous pilote automatique.
Si les deux trimarans de tête, ont tiré tout droit toute la journée pour passer le Pot au Noir Ouest et revenir dans l'hémisphère Nord,le Maxi Edmond de Rothschild, Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 3 continuent eux la série d'empagnnages.
Charles Caudrelier depuis le Maxi Edmond de Rothschild : "Un petit résumé de la nuit, on n'a pas beaucoup communiqué car comme vous le savez, on a eut des soucis de barre et on a été obligé de barrer tout le temps, on s'est un peu épuisé à barrer toute la nuit. On avait plus que le safran central. A un moment le pilote a pu reprendre un peu les choses en mains, sans trop perdre de vitesse, donc on a pu bricoler et ça marche. On est pas à 100%, mais déjà on peut mettre le pilote, on peut se reposer, on sert un peu moins les fesses pour ne pas se retourner. on va essayer de garder la troisième place, la première place nous paraît bien loin maintenant. On a un bateau qui est un peu blessé, mais on va continuer. Le système de barre qui nous joue des tours depuis le départ et qui nous empêche d'exploiter le bateau complètement.. L'équipe technique nous a donné de bons conseils pour ce bricolage. On va essayer de remettre un peu de charbon, même si on ne sera pas à 100%".
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 870 milles de l'arrivée
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 162 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 564 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 794 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 934 milles
ETA en Martinique demain soir vers 23 h pour Banque Populaire XI.
Dimanche12 novembre 2023 :
Au petit matin Banque Populaire XI était au ralenti, 11 nœuds, et SVR Lazartigue avait repris près de 40 milles. L'option prise par François Gabart, Tom Laperche et l'équipe de routage à terre, de naviguer plus Nord depuis plusieurs jours et aller chercher des alizés plus fort était elle en train de payer ? Non, Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse étaient simplement sous les orages, avec un vent capricieux.
Cet épisode passé, le Maxi Banque Populaire 11 à repris son train, mais le TGV, de Sénateurs, entre 35 et plus de 40 nœuds, re creusant aussitôt un écart, qui s'est transformé au fur et à mesure de la journée en un "gouffre".
A l'arrière le Maxi Edmond de Rothschild, qui a récupéré une bonne partie de ses moyens, n'a plus de vent, et Sodebo Ultim' 3 revient, pour jouer la troisième place. Il reste quand même plus de 110 milles d'écart ce soir.
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim’ 3 : “On est le long de la zone, euh entre guillemets interdite ou protégée. Ca bagarre et effectivement, ça justifie les heures d’entraînements à la salle. Je me disais ça cette nuit à la manivelle, j’ai un bonne ami Franck et sa femme Odile qui nous prépare nt des préparations toute l’année et il y a des jours où on est un peu réticent et là je sais pourquoi on le fait. Tu peux enlever ton bonnet, ton tee-shirt, tes chaussettes et ton collant et il ne va pas te rester grand chose. Il fait très beau,
très chaud. Là, quand il y a un peu plus d’air et que ça vole à 12 nœuds comme sur un tapis volant, au-dessus de la mer plate, c’est extraordinaire, tu te dis que tu fais un truc de dingo, c’est magnifique ! Tu oublies les circonstances de la course, nous aussi nous avons nos petits pépins et avaries, même si on n’en a pas beaucoup parlé, comme les autres sans doute, on verra ça à l’arrivée. On se donne bien physiquement dans les manœuvres et changements de voiles”.
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse à 89 milles de l'arrivée
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche à 180 milles
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 1114 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 1224.7 milles
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 1292 milles
Peu après 22 h 00 en métropole, Banque Populaire XI après avoir tiré un bord entre Ste Lucie et La Martinique et passé à plus de 40 noeuds devant le Diamant est sous la côte Est de la Martinique à 8 milles de la ligne d'arrivée.
On pensait à partir de là, pouvoir suivre un live vidéo sur les réseaux sociaux comme cela avait été annoncé, mais non rien. Une catastrophe, pas une image, pas une photo, pas un son ou presque et la carto en panne. Ah si un live de Martinique 1ère une fois la ligne d'arrivée passée en baie de Fort de France, sans son et où l'on appreçoit de temps en temps le Banque Populaire XI et ses skippers fêter la victoire, alors que le plan fixe nous donne une sans doute charmante personne qui est en interview sans... son. Une fois de plus, la course au large n'est pas à la hauteur des sports de haut niveau. Il faudra attendre près de 45 min pour voir l'organisateur publier une photo du duo vainqueur de cette 16ème édition !
Le vrai direct débutera à l'arrivée au ponton, vers 0 h 00, la ligne a été passée à 23 h 19.
Temps de course de Banque Populaire XI : 14 jours 10 heures 14 min et 50 second. A la vitesse de 21.66 noeuds sur les 7500 milles du parcours. Mais Banque Populaire XI a réellement parcourus 9263 milles à la moyenne de 26.75 noeuds.
Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse laissent éclater leur joie, pour la première victoire du tirmaran Banque Populaire XI, la première d'Armel Le Cléac'h en Ultim'. Vont suivre les traditionnelles remises des cadeaux d'accueil, réponses aux questions de la presse, puis de la conférence de presse.
Armel Le Cléac'h skipper de Banque Populaire XI : "C'est une grosse satisfaction de gagner avec le bateau. On récolte tout le travail fait avec l'équipe. Il y avait du vent pour tous les goûts. On arrive, le bateau est nickel. On a eu beaucoup de plaisir pendant ces 14 jours. Même quand François et Tom sont passés devant, il y avait encore beaucoup de milles et on savait qu'on avait la vitesse. Avec l'expérience de Sébastien je lui ai dit qu on y retournerait dans deux ans. Ces bateaux, si on veut gagner il faut les pousser. On a beaucoup barré au portant. Au bout de 2h on est bien rincé. A Madère c'était un peu délicat d'y aller, mais Marcel qui était le 3eme homme nous a fait une super trace. Le bateau arrive à maturité on a franchi un cap".
Sébastien Josse skipper de Banque Populaire XI : "Satisfaction du travail accompli depuis deux ans. On est heureux de ce travail. Le bateau on l'a découvert durant la course. On avait toujours le sourire à bord. Le bateau on le découvre, on le pousse si on est pas à 40 noeuds c'est qu'on est mal réglé et on s'habitue."
Lundi 13 novembre 2023 :
4 h 10 en France Métropolitaine, SVR Lazartigue, 4 h 51 min après Banque Populaire XI, prend la deuxième place de la 16ème édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Les deux skippers semblent aussi très heureux de leur course, même si la victoire aurait été la bienvenue du côté de chez François Gabart visiblement. Il faut dire que le skipper enchaîne depuis 2018, quatre seconde place (2 sur la Route du Rhum et deux sur la Transat Jacques Vabre !). Une belle régularité tout en haut des palmarès...
Le temps de course du SVR Lazartigue de François Gabart et Tom Laperche est de 14 jours 15 heures 5 min et 55 sec, à la vitesse moyenne sur les 7500 milles du parcours de 21.36 noeuds. Mais SVR Lazartigue a réellement parcouru 9204 milles à la moyenne de 26.22 noeuds. Une différence en temps de 4 h 51 min et 5 secondes et en noeuds de 0.53 noeuds !
François Gabart, skipper SVR Lazartigue : "Nous sommes à la fois heureux d’arriver ici, d’avoir traversé l’Atlantique mais un peu déçus parce qu’on aurait aimé gagner. On est tombé sur plus fort que nous. Je ne pense pas qu’on a loupé de coups stratégiques ou tactiques, mais ils allaient vite, très vite au portant, ils ont très bien navigué et ils méritent leur victoire. Il faut que l’on continue à progresser et j’espère que la prochaine, il la gagne ! (en désignant Tom). C’est vrai que ça fait une longue série de deuxièmes places depuis 2018. Le côté positif c’est qu’à chaque fois, on n’est pas loin, on joue la gagne, c’est quand même sympa. Ça veut dire que tu fais de belles courses, tu n’es pas à côté de la plaque, tu t’amuses,… mais c’est encore mieux de gagner. On s’est toujours battu pour la gagne. Ça fait 24 ou 36 heures que l’on sait que sans fait de course, ce n’était pas simple de revenir. Cette nuit, ils ont eu une zone nuageuse un peu compliquée à traverser. Ces bateaux vont vite et tu peux rapidement refaire du retard… Mais ça reste une expérience incroyable, c’est probablement la première fois qu’on vole aussi longtemps. On n’est pas trop fatigués car les conditions ne nécessitaient pas forcément d’être souvent deux dans le cockpit, donc on se relayait bien".
Tom Laperche, skipper SVR Lazartigue : "Il y a deux ans, j’avais dit que j’avais adoré cette transat et que cette navigation avec François avait été ma plus belle expérience. Je répète la même chose ce soir. On a passé beaucoup de temps, fait beaucoup de milles à haute vitesse. Les bateaux sont faits pour ça et on s’est vraiment éclaté. Le match entre les 3/4 bateaux homogènes devant était intense. On a été ravis de passer Ascension en tête et puis il y a eu ce bord de portant, comme tu peux rarement faire du portant en course sur une distance énorme. C’était plus dur en vitesse, mais c’est comme ça. A nous de progresser. Dans les grandes lignes le bateau va très bien, il n’ y a pas de souci majeur à régler. C’est juste un check général. Je vais ramener le bateau en équipage avec une partie de l’équipe technique. Il sera en Bretagne dans quinze jours, là on fera un check complet pendant trois semaines et on l’amènera à Brest pour Noël".
A noter que si Tom Laperche sera du convoyage retour vers la Métropole dans quelques jours, Armel Le Cléac'h rentrera lui en avion. SVR Lazartigue rentrera ensuite en chantier pour une 15aine de jours à Concarneau chez Mer Concept, sauf mauvaise surprise, pour une remise à l'eau vers le 10 décembre 2023.
Au pointage de 7 heures, Le Maxi Edmond de Rothschild se trouve à 1054 milles de l'arrivée et progresse à 26 noeuds avec une avance de 142 milles sur son poursuivant Sodebo Ultim' 3 et 182 milles sur Actual Ultim' 3. Durant la journée les trois Ultim' 32X23 vont sortir peu à peu du Pot au Nord Ouest et regagner de la vitesse, pour tirer tout droits vers la Martinique.
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim' 3 : "A bord d'Actual tout va bien, on vient de s'extirper du deuxième Pot au Noir. Pour Banque Populaire XI et SVR Lazartigue, c'est passé comme une lettre à la Poste, pour nous ça n'a pas été le cas. Le Pot au Noir c'est un peu refermé sur nous, avec des grains, des vents iréguliers qui tournaient dans tous les sens, ça n'a pas été simple et dur pour les nerfs. Pour nous c'était aussi l'occasion de tenter une petite option pour attaquer Sodebo, mais ça n'a pas payé. Là on va accélérer petit à petit vers La Martinique. Il faudra faire attention à l'approche de La Martinique avec les grains, il faut être vigilant jusqu'à la ligne d'arrivée. Sodebo n'est pas si loin que ça devant, on reste à l'affût".
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Classement à 20 h :
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien arrivés en 14 jours 10 heures 14 min et 50 sec
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche arrivés en 14 jours 15 heures 5 min et 55 sec
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 721 milles
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 153 milles du 3ème
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 280 milles
Mardi 14 novembre 2023 :
Une journée sans fin, une transat sans fin, une navigation sans fin, c’est à peu près ce que semblent ressentir les trois équipages encore en course sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Il faut dire que les conditions n’ont pas été favorables à l’arrière de la course.
Mais cela va se terminer ce soir pour la troisième place avec l’arrivée du Maxi Edmond de Rothschild de Charles Caudrelier et Erwan Israël en milieu de soirée. Jusqu’au bout, le vent reste instable en force et en direction, avec de gros grains à l’approche des Caraïbes, le vent montant de 15 nœuds à plus de 30 nœuds en quelques minutes.
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Classement à 20 h
1 Banque Populaire XI Armel Le Cléac’h / Sébastien Josse arrivés
2 SVR Lazartigue François gabart / Tom Laperche arrivés
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël à 42.4 milles
4 Sodebo Ultim’ 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel à 264.10 milles
5 Actual Ultim’ 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny à 365.30 milles
En fin d’après-midi le Maxi Edmond de Rothschild est passé sous la Barbade et croise au large de Ste Lucie. La fin du parcours sera fait à grande vitesse. Charles Caudrelier et Erwan Israël sont rejoints par leur équipe à terre au large du Diamant à une 15aine de milles de la ligne d’arrivée devant Fort de France.
Pas plus, de direct que pour les deux premiers, ont est pourtant en plein jour et la mer est complètement calme… Heureusement, l'équipe diffuse quelques images et vidéos sur les derniers milles. C’est quand même une bien triste fin de parcours après 15 jours en mer, d’autant que sur place à terre, en dehors des équipes et des médias venus de métropole, la foule ne se presse pas sur les quais ou dans le village.
A 22 h 10 en métropole (17h10 en Martinique), Charles Caudrelier et Erwan Israël en terminent avec cette traversée de l’Atlantique et montent sur la troisième marche du podium de cette 16ème édition de la Route du Café.
Le temps de course du Maxi Edmond de Rothschild est de 16 jours 9 h 5 min et 43 sec. Les 7500 milles du parcours ont été effectués à la vitesse moyenne de 19.08 nœuds. Sur le trajet réel de 9498 milles, la vitesse moyenne est de 24.16 nœuds.
L’écart avec le vainqueur Banque Populaire XI d’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse est de 1 jour 22 h et 50 min.
Une fois à quai, les deux skippers livrent leurs impressions. Et leurs fortunes de mer. elles ont été nombreuses pour le duo du Gitana Team, entre les problèmes de safrans, de pilotes et pour finir un foil très abîmé.
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "C’est sûr, trois c’est mieux que quatre ! C'était une course difficile. C’était très frustrant pour moi car je n’aime pas quand le bateau n’est pas à 100%, c’était rageant, mais voilà, ça fait partie des aléas de la course au large. Pendant des années, on a été très préservés de ça. On a surtout regretté de ne pas pouvoir jouer plus longtemps avec les deux bateaux de devant car la bagarre était très belle. C’est un soulagement d’arriver car les soucis empirent. Un des foils est très abîmé. Au début, on routait à 90% de la polaire, puis à 80 % et on a fini à 70%. Ce n’est pas agréable, le bateau n’est pas aérien. La course était dure, on a eu beaucoup de manœuvres. On a eu très peu de vent ces derniers jours et il a fallu multiplier les empennages, il faisait très chaud. A la fin, on n'avait plus envie de barrer parce qu’on ne retrouvait pas le bateau tel qu’il est. Il faut relativiser ça reste du sport et on a choisi d’être là. C’est un bonheur d’arriver dans la baie de Fort-de-France, de voir les îles. Les galères ont commencé 2 minutes après le départ. On a vite réparé le problème de safran. On s’en est rendu compte lorsqu’on a renvoyé la grand-voile en Manche, le bateau était inbarrable. On a trouvé quelques astuces en réglant les safrans un peu différemment. En bâbord amures ça allait, mais en tribord c’était difficile.Au départ, j’ai tout de suite compris d’où ça venait. Il a fallu que je démonte des écrous à d’autres endroits du bateau pour resserrer le système et le bloquer. Mais après, le système avait quand même du jeu. Assez tard, au large du brésil, le système a cassé de nouveau et on a fait une nuit entière avec un seul safran. J’ai essayé de resserrer et ça a marché ce qui est étonnant parce que ce sont quand même des pièces très contraintes. C’est vrai cette histoire de rythme. Mais c’était vraiment riche. Le fait d’avoir des pépins nous a obligé à chercher des solutions. J’ai appris plein de choses. Quand on s’est fait bousculer par SVR Lazartigue, on a réussi à performer, à trouver de nouveaux réglages. On a cherché des solutions au portant par rapport à Banque Populaire XI. Je suis ravi de l’échange qu’on a eu avec Erwan. Après, chaque bateau a ses points forts et ses points faibles. On a été impressionné par les vitesses de Banque Populaire XI au portant dans la brise et celles de SVR Lazartigue au près. Ça se joue à pas grand chose, il faut bien mener le bateau ne pas avoir de souci. Je ne peux pas dire si avec le bateau à 100%, on aurait fini à une autre place, mais il ne faut pas chercher d’excuses".
Erwan Israël, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild : "C’était ma première Transat Jacques Vabre, elle a de la saveur car je voulais finir. On a eu pas mal de pépins et je voulais terminer devant Sodebo. J’aurais été frustré d’arriver en quatrième position. On est resté à fond en course jusqu’à l’empannage sous Madère. C’est après qu’on s’est rendu compte qu’on avait un déficit de vitesse et dans le Pot au noir, on a compris qu’il y avait ce problème de foil. Tout le début était super, on était à vue avec SVR Lazartigue et Banque Populaire XI. Même si on était gênés, on était dans le match. Charles a été incroyable, il n’a jamais arrêté d’ouvrir la caisse à outils. Il va pouvoir ouvrir un magasin de bricolage à la Trinité sur mer en rentrant ! Chapeau à lui. La course était déjà très intense, donc avec ce travail en plus, c’était très particulier. Il y avait beaucoup de bricolage, on n’arrivait pas à se mettre dans le rythme de la course. J’ai eu beaucoup de frustration de ne pas pouvoir mener le bateau à 100% comme on le fait d’habitude. Mais Charles est extraordinaire, il connaît le bateau par coeur et c’est toujours un plaisir de naviguer avec lui".
Mercredi 15 novembre 2023 :
Il est 4 h 36 en métropole lorsque Thomas Coville et Thomas Rouxel, sur Sodebo Ultim’ 3 en terminent en baie de Fort de France. L’équipe Sodebo Voile filme les derniers milles, on peut profiter un peu de l’arrivée.
Sodebo Ultim’ 3 en termine en 16 jours 15 heures 22 minutes et 59 secondes, il aura parcouru les 7500 milles du parcours à la vitesse moyenne de 18.78 nœuds et les 9501 milles réel sur l’eau, à la moyenne de 23.79 nœuds. Sodebo Ultim’ 3 termine à 2 jours 5 heures et 8 minutes du vainqueur Banque Populaire XI.
L’équipage du Sodebo Ultim’ 3 dévoilera alors que depuis le Pot au Noir, il navigue avec un safran de flotteur sans plans porteurs. Ces derniers ont été arrachés à la suite d’un choc.
Alors que Sodebo Ultim’ 3 se dirige vers la marina, Actual Ultim’ 3 est en approche de Sainte Lucie.
Thomas Rouxel, co-skipper de Sodebo Ultim 3 : "On est fatigués, la course a été dure, très dure. Mais on est content, c'est toujours sympa d'arriver aux Antilles, en Martinique. On a eu une belle journée de navigation pour finir. On s'est bien régalé, c'était parfait. La course est partie dans des conditions rudes, ensuite nous avons eu des vents toujours instables, nous étions toujours à fond sur les réglages et manœuvres. On a eu des adversaires qui ont poussé très très fort. Il a fallu se mettre tout le temps à ce niveau et c'était vraiment dur".
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3 : "On vit une époque de dingues. On est béni des dieux de pouvoir naviguer sur l'une des 5 plus belles machines qui existent sur la planète et on fait partie des 10 skippers qui ont le droit de connaître ça, c'est fabuleux. Déjà un grand bravo à Armel et Jojo, je crois qu'ils attendaient ça depuis longtemps, bravo, ils ont livré un match fabuleux. Merci aux organisateurs d'avoir lancé une course au Havre dans ces conditions, il fallait être couillu . Bravo à eux. C'était chaux le départ. Moi j'aime bien arriver en Martinique, aux Antilles, car les gens, c'est un peu comme des marins, ils ont toujours un peu peur de ce qui va leur arriver. Car il y a 15 j/ 3 semaines, il y avait un cyclone ici. Et en fait en mer on est toujours dans ce climat, un peu tendu, de savoir ce qui peut arriver. Ca un métropolitain, il ne pourra jamais le comprendre. La course était engagée, nous on a mis le bateau à l'eau avec beaucoup de grosses modifications, on savait que cela n'allait pas être facile pour nous. On avait un trou dans la performance avant le depart, mais à l'entrée dans le Pot au Noir on a 1h30 de retard sur François, avant cette avarie de safran. Quand on a touché, on a réagi différemment. Moi j'ai crié sur le filet comme jamais et Tom était en sanglots, je l'ai pris dans mes bras. Car on savait tout les deux que la course allait basculer là, et qu'on n'arriverait pas à rivaliser. On était deux mecs en train de pleurer. Car pour jouer avec les autres devant, il faut tout avoir. Mais à la fois c'est beau, ce sont des moments de fraternité incroyables. On prend cette quatrième place comme des athlètes déçus. Lorsque tu es compétiteur, si tu ne dis pas au départ que tu vas chercher la victoire, il faut rester à la maison. On n’a jamais pu vraiment profiter des modifications faites sur le bateau pour le grand près dans le médium car lorsqu’ on est arrivé sur le bord où c’était utile, on avait déjà eu notre avarie… Mais on a beaucoup appris."
Il faudra attendre le milieu de la mâtiné pour voir apparaître Actual Ultim’ 3 en baie de Fort de France. Il est en effet, 9 h 27 à Paris lorsque Anthony Marchand et Thierry Chabagny en termine, à la 5ème place, cette 16ème édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Leur temps de course est de 16 jours 20 h 22 min et 43 sec. Actual Ultim’ 3 à parcouru les 7500 milles à la moyenne de 18.55 nœuds et les 9211 milles réellement parcourus, à la moyenne de 22.78 nœuds. Son écart avec le vainqueur Banque Populaire XI est de 2 jours 10 h 7 minutes.
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Direction le ponton pour répondre aux questions de la presse
Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim 3 : "C'est le bonheur d'arriver à Fort de France, ce n'est pas qu'une transat, pour les Ultim, cette Transat Jacques Vabre, c'est quand même 9000 milles parcourus, ce n'est pas anodin de passer autant de jour sur ces machines là. C'est 1/4 de tour du Monde. On a rien à regretter, on a tout donné, on a poussé la machine à fond. Après faire 3eme ou 4eme ça aurait été forcément mieux. Mais en tout cas on fait 5 d'une belle manière on s'est bien battu. Il n'y a pas vraiment d'endroit où on a des regrets que ce soit stratégiquement ou sur la vitesse du bateau. Pendant toute la course, j’ai ressenti beaucoup de responsabilité. Vis à vis du partenaire, de la quinzaine de personnes de l’équipe. On te donne les clefs d’une grande machine comme ça et je suis content de l’avoir ramené comme on l’a fait, sans gros pépin même si on a tapé quelque chose de dur sur la dérive à 100 milles de l’arrivée. Je me projette encore plus sur le Tour du monde. Ces plateformes sont fiables, faites pour abattre des milles, naviguer. A part des petits pépins, on ne déchire pas de voiles, on ne démâte pas, il n’y a pas de fissure… J’ai hâte de me reposer, mais hâte aussi d’y aller ! Tu serres un peu les fesses mais je n’ai jamais eu peur sur le bateau.Et on ne naviguera pas de la même manière non plus en solitaire. Là, jusqu’à 30 nœuds de vent, tu as tout dessus, grand gennaker, GV haute, J2 en stay sail…"
Thierry Chabagny, co-skipper d'Actual Ultim 3 : "C'est effectivement 1/4 de tour du Monde, pour moi c'était ma première, une expérience magique grâce au Team Actual et à Anthony que je remercie. Sur le fil du rasoir pendant autant de temps c'est prenant et intense. Forcément en arrivant ici c'est un peu le relâchement, mais on voit dans le sillage que beaucoup de travail a été fait. Est ce que le bonhomme est fait pour faire un tour du Monde ? Moi, je me suis posé la question de faire un tour du monde, mais je ne dois pas être câblé comme Anthony ".
Les skippers des Ultim’ 32X23 étaient sur le village à Fort de France cet après-midi pour des dédicaces, la remise des prix va s’effectuer vers 22h30 en métropole. Pendant ce temps, les équipes préparent les bateaux pour les convoyages retours vers la Bretagne.
Classement de la Transat Jacques Vabre 2023 :
1 Maxi Banque Populaire XI Armel Le Cléac'h / Sébastien Josse en 14 j 10 h 14 m 50 s
2 SVR Lazartigue François Gabart / Tom Laperche en 14j 15 h 5 m 55 s
3 Maxi Edmond de Rothschild Charles Caudrelier / Erwan Israël en 16 j 9 h 5 m 43 s
4 Sodebo Ultim' 3 Thomas Coville / Thomas Rouxel en 16 j 15 h 22 m 59 s
5 Actual Ultim' 3 Anthony Marchand / Thierry Chabagny en 16 j 20 h 22 m 43 s