

Ultim Boat - Photo : A. Courcoux / 24H Ultim'
28 sept. 2025
Carton plein pour Tom Laperche et Franck Cammas
Dimanche 28 septembre 2025 à 8 h 32 mn 52 s, le trimaran SVR-Lazartigue a franchi en tête la ligne d’arrivée de la 4e édition des 24H Ultim’. Mené par Tom Laperche et Franck Cammas, le plan VPLP a dominé la course de bout en bout, bouclant le parcours en 20 heures 32 minutes et 52 secondes. Le tandem s’impose avec une large avance d’1h18 sur Banque Populaire XI d’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse.
Au total, SVR-Lazartigue a couvert 420 milles à la vitesse moyenne de 20,47 nœuds, sur un tracé théorique de 343 milles au large de la Bretagne sud. Les conditions rencontrées ont été particulièrement variées, alternant entre calmes à 5 nœuds et accélérations supérieures à 35 nœuds.
Dès le départ hier à midi devant la pointe du Talus, la flotte des quatre Ultim’ a rapidement atteint plus de 35 nœuds à la première marque Banque Populaire Grand Ouest. Les écarts restaient alors serrés, avec seulement 7 milles de différence entre le premier et le quatrième. C’est sur un bord vers le sud-ouest que SVR-Lazartigue a commencé à creuser un premier avantage face à Banque Populaire XI, tandis qu’Actual Ultim’ 4 et Sodebo Ultim’ 3 perdaient progressivement le contact.
Au passage de la marque Sud Région Bretagne après 9 heures de course, le duo Tom Laperche/Franck Cammas ne possédait encore qu’une courte avance d’un mille sur son dauphin Banque Populaire XI, mais Actual Ultim’ 4 accusait déjà 25 milles de retard et Sodebo Ultim’ 3, 37 milles. Dans la nuit, en direction de la marque Lorient Agglomération, le duel entre SVR-Lazartigue et Banque Populaire XI s’est poursuivi tandis que le reste de la flotte s’enlisait dans des calmes, perdant plus de 50 milles.
Au petit matin, dans un vent quasi absent entre Groix et Belle-Île, la hiérarchie s’est définitivement figée. Plus à l’aise dans les petits airs, malgré les récentes modifications de foils et de safrans sur Banque Populaire XI, SVR-Lazartigue a réussi à accentuer son avance et à contourner Groix avec plus de 7 milles de marge.
Cette victoire marque un second succès pour Tom Laperche et Franck Cammas après leur belle victoire cet été sur la Rolex Fastnet Race. Elle confirme qu'il faudra compter sur le SVR-Lazartigue pour la Transat Café L’OR.
La cérémonie de remise des prix a été décalé de 14 h 30 à 16 h 30. Mais même à cette heure, Sodebo Ultim' 3 et Actual Ultim' 4 n'avait toujours pas franchis la ligne d'arrivée. Thomas Coville et Benjamin Schwartz était sur le point de le faire et Actual Ultim' 4 mettait lui le cap directement sur la Trinité sur Mer. Les skippers étant récupéré à l'Ouest de Groix par leur tenders.

Une course Ocean Fifty sous haute tension
Du côté des Ocean Fifty, la course aura été intense et disputée jusqu’au bout. Pas moins de six changements de leader se sont succédé tout au long du parcours, avec un podium constamment resserré à moins de cinq milles.
Edenred, mené par Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon, disputait sa toute première épreuve depuis sa mise à l’eau. Le nouveau trimaran rouge et noir a régulièrement mené la flotte, restant toujours aux avant-postes. La course a toutefois été marquée par l’abandon précoce d’Anne-Claire Le Berre et Elodie-Jane Mettraux sur Upwind by MerConcept, contraintes de rentrer à Concarneau après un problème de safran.
Quatre équipages différents ont occupé la tête de course : Edenred, Lazare, Koesio et Inter Invest. Ce dernier a perdu ses chances dans la zone des calmes au milieu de la nuit, sans qu’aucune avarie matérielle ne soit signalée.
En début d’après-midi, après une bataille serrée, Edenred a scellé sa première victoire, confirmant d’emblée le potentiel de son tout nouveau plan Romaric Neyhousser, construit chez Neo Sailing Technologies. Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon s’imposent devant Koesio et Lazare, qui complètent le podium à l’arrivée à Lorient. A 16 h 30; à l'heure de la remise des prix, le 7ème Mon Bonnet Rose franchissait la ligne d'arrivée. Restait encore en course Le Rire Médecin Lamotte et Wewise.

Tom Laperche, skipper SVR Lazartigue : "On a eu de super sensations au départ, c’est rare de faire des bords aussi longs à plus de 45 nœuds. On a eu un arrêt complet en milieu de nuit, le temps de se faire des nœuds au cerveau. On a été à bloc tout le temps : l’enchaînement des petits tronçons en Ultim', c’est physique et hyper dense. On est contents de la bataille avec Banque Populaire XI, c’était intéressant et de bon augure pour la transat. Le fonctionnement avec Franck (Cammas) est hyper positif : on a été efficaces aussi bien sur les manœuvres qu’en stratégie pure. C’est une belle satisfaction. Nous avons pu exploiter le plein potentiel du trimaran SVR-Lazartigue. On a été à bloc : l’enchaînement des petites sections de parcours en Ultim, c’est hyper dense, et c’est génial de le faire avec des concurrents aussi talentueux. On a eu de bonnes sensations, avec de longs bords à 45-50 nœuds (près de 100 km/h). Notre fonctionnement à deux est encore dans une courbe d’apprentissage : on devrait encore progresser. Nous sommes ravis du résultat et de la bataille qu’on a pu mener.".
Franck Cammas, co-skipper SVR Lazartigue : "Il y a eu plus de vent que ce qu’on attendait. On est allés très vite au portant, nous n’avons même pas mis le gennaker tellement ça allait déjà très vite sans. On a été à la bagarre avec Banque Populaire toute la nuit, et ce matin c’était serré. On a réussi à avoir 4-5 milles d’avance, qui se sont transformés en 8 milles jusqu’à la ligne d’arrivée. C’était une course pour travailler ensemble avec Tom. Il y a eu beaucoup de manœuvres dans des conditions très variées. On n’a pas arrêté ! Il n’y aura pas de routage sur la Transat Café L’OR, donc on a aussi pu travailler la tactique sur ces 24H. Et on a bien travaillé !"
Armel Le Cléac'h, skipper de Banque Populaire XI : "Il y a eu un peu plus de vent que prévu. On a mis notre gennaker après l’archipel des Glénan, c’était assez engagé et ça nous a fait faire des manœuvres en plus. Nous sommes ensuite repartis au près, dans du vent soutenu : c’était compliqué parce qu’on ne savait pas de quelle manière passer le front. Nous avons choisi de rester dans le vent, à l’est du plan d’eau, et nous nous sommes échappés avec SVR-Lazartigue. C’est devenu très tactique quand le vent a molli. SVR a touché le vent avant nous et il est parti devant. C’était un parcours compliqué, avec une météo incertaine. On s’en sort plutôt bien, mais derrière c’est dur pour nos petits camarades. Ces 24H ont été un excellent exercice : rien à voir avec une transat, mais on s’est mis dans le rouge, on s’est dépensés physiquement, le bateau n’a eu aucun problème, c’était parfait !".
Sébastien Josse, co-skipper de Banque Populaire XI : "On a eu un départ sur les chapeaux de roue, à plus de 40 nœuds dès le début et pendant plusieurs heures. Jusqu’à l’Occidentale de Sein, nous avons beaucoup manœuvré : c’était intense et au contact. Nous avons été sur le pont tout le temps, à tourner les manivelles, à enchaîner sans répit ! Il y a eu du match, c’est ce qu’on attendait. On savait qu’avec SVR-Lazartigue il y avait du niveau et nous n’avons pas été déçus.".
Basile Bourgnon, skipper d'Edenred : "On ne s’attendait pas forcément à la victoire, on a joué nos cartes, on se sait rapide maintenant, on a trouvé les clés rapidement. Dans le petit temps, les copains nous ont rattrapé, heureusement que la course n’était pas plus longue. Avec Manu, on a bien travaillé, on n’a pas fait de bêtises. Cette nuit a nécessité beaucoup de changement de voiles, sur un quart d’une demie heure j’ai dû changer six fois de voiles. Il fallait se faire mal pour y arriver. Le premier bord jusqu’à Ouessant était fou, le bateau va vite en toute sécurité. La mer était formée, on attaquait fort, jamais on ne s’est fait peur. Notre vitesse au près dans du petit temps va être un de nos futurs axes de travail en vue de la Transat Café L’Or. C’est notre première course et notre première victoire avec Manu, cela s’est super bien passé comme d’habitude. Nous avons bien travaillé, bien manœuvré, nous nous sommes fait confiance, et nous sommes récompensés !".
Audrey Ogereau, co-skipper de Koesio : "C’est génial d’avoir une flotte aussi dense, avec plein de rebondissements. On se doutait que ça allait revenir par derrière et que ça allait jouer. Sur ce bord à plus de 30 nœuds le long de la Bretagne, c’était engagé, la main sur les écoutes. C’était hyper intéressant. On a vu ce qu’on voulait voir en vue de la Transat Café L’OR. Le niveau est incroyable avec les nouveaux arrivants dans cette classe.".
Erwan Le Draoulec, skipper de Lazare : "C’était intense, on a l’impression d’avoir eu trois jours de régate, avec des conditions variées : brise, petit temps… Il y a un niveau incroyable dans cette classe et un nouveau venu. C’était intéressant de voir les concurrents aussi. On découvre encore notre trimaran, donc il est indispensable de naviguer encore et encore. J’ai proposé à Loïs à la dernière minute, car Tanguy s’est fait mal aux côtes. Ce projet, c’est grâce à Tanguy !".
Classement Ultim' :
1 SVR Lazartigue en 20 h 32 min 52 sec à 20.47 nds de moyenne sur le fond
2 Banque Populaire XI en 21 h 50 min 45 sec à 19.99 nds de moyenne sur le fond
3 Sodebo Ultim' 3 Non Classé*
4 Actual Ultim' 4 Non Classé*
*Temps limite 7 heures après le vainqueur pour franchir la ligne d'arrivée.
Classement Ocean Fifty :
1 Edenred en 1 h 2 h 21 min 3 sec à 12.88 nds sur le fond
2 Koesio en 1 j 2 h 28 min 57 s à 12.41 nds sur le fond
3 Lazare en 1 j 2 h 35 min 46 s à 12.74 nds sur le fond
4 Solidaire en Peloton
5 Viabilis
6 Inter Invest
7 Mon Bonnet Rose
8 Le rire Médecin Lamotte
9 Wewise
Abd Upwind by Merconcept
Pour revivre la course avec le tracker c'est ICI
Les photos à la base, des runs (quelques unes), et du départ de la course offshore sont ICI
