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Tom Laperche et Franck Cammas s'imposent à bord du SVR Lazartigue

UltimBoat

6 nov. 2025

devant Sodebo Ultim' 3 de Thomas Coville et Benjamin Schwartz

Avant départ au Havre - La Course


Une victoire attendue

La 17e édition de la Transat Café L’Or Le Havre Normandie a consacré, dans la nuit de mercredi à jeudi, le trimaran SVR-Lazartigue de Tom Laperche et Franck Cammas. À 22 h 13 min 58 sec heure locale à Fort-de-France (3 h 13 à Paris), le duo a franchi en vainqueur la ligne d’arrivée en Martinique, après 10 jours, 13 heures, 3 minutes et 58 secondes de mer.


Partis du Havre le 26 octobre, les deux marins ont parcouru 6 490,10 milles (pour 5 400 milles théoriques) à la vitesse moyenne impressionnante de 25,65 nœuds sur l’eau (21,34 nœuds sur l’orthodromie). Toujours aux avant-postes, ils ont pris les commandes dès les premières heures et ne les ont plus lâchées. Premiers à s’extraire du Pot-au-Noir, ils ont ensuite contrôlé leur avance jusqu’à la ligne.


Tom Laperche, 28 ans, signe ici sa première grande victoire en Ultim. "Hyper heureux de cette victoire avec Franck et toute l’équipe. L’histoire a commencé il y a quatre ans avec une deuxième place, encore une autre il y a deux ans. Cette année, c’est la victoire. Nous avons travaillé pour cela", a-t-il déclaré à son arrivée, ému.

Pour Franck Cammas, cette réussite a une valeur particulière. Le navigateur marseillais devient le premier marin à remporter cinq fois la Transat Café L’Or (2001, 2003, 2007, 2021 et 2025). "C’est la première victoire de Tom, mais il a le talent pour en gagner cinq. Dix jours à deux sur un bateau, la transition est spéciale, mais c’est une grande satisfaction", a confié le co-skipper de SVR-Lazartigue.


Le trimaran VPLP/MerConcept, mené en double pour la première fois par ce binôme, confirme son potentiel après deux deuxièmes places sur les éditions précédentes. Ce succès vient récompenser un travail technique et humain de longue haleine, dans une édition disputée sans assistance de routage extérieur.


Sodebo Ultim 3, un duel à distance jusqu’au bout

Quatre heures et vingt-six minutes plus tard, Thomas Coville et Benjamin Schwartz ont franchi la ligne d’arrivée à 02 h 40 min 09 sec heure locale (07 h 40 à Paris), prenant la deuxième place à bord de Sodebo Ultim 3. Leur temps de course : 10 jours, 17 heures, 30 minutes et 9 secondes, à 20,97 nœuds de moyenne sur la route directe (25,60 nœuds sur l’eau, pour 6 591,36 milles réellement parcourus).


Pour Thomas Coville, 57 ans, c’est un quatrième podium sur cette transatlantique en double, après ses victoires en 1999 et 2017 et sa deuxième place en 2015. Son co-skipper Benjamin Schwartz, 39 ans, disputait pour la première fois la Transat Café L’Or à bord d’un Ultim.


Le duo a longtemps tenu tête à SVR-Lazartigue. "Nous nous sommes vraiment battus pour aller les chercher. Au Pot-au-Noir, ils nous ont craints. Dans le vent fort, nous allions plus vite qu’eux. C’est la preuve que notre équipe progresse", a commenté Coville, satisfait de la performance d’ensemble.


Benjamin Schwartz, en charge du routage à bord – sans aide extérieure pour la première fois dans l’histoire de la course – a détaillé la régate : "Nous avons attaqué à l’intérieur des Canaries, puis à l’est du Cap-Vert. Cela s’est parfois joué à un nuage près. À la sortie du Pot-au-Noir, ils avaient un léger avantage qu’ils ont su conserver jusqu’à la fin. Nous avons tout donné".

Arrivé à Fort-de-France dans un bateau en parfait état, Sodebo Ultim 3 confirme lui aussi sa montée en puissance. "Cette belle deuxième place est avant tout collective. Des dizaines de personnes ont travaillé d’arrache-pied pour que le bateau soit prêt. Il nous manque encore un petit quelque chose, mais nous allons continuer sur cette lancée", a ajouté Benjamin Schwartz.


Une transat à très haut niveau

Cette 17e édition de la Transat Café L’Or restera marquée par le niveau d’engagement exceptionnel des équipages Ultim'. Le duel entre SVR-Lazartigue et Sodebo Ultim 3, disputé sur plus de 6 000 milles, a tenu ses promesses. Derrière ces deux géants, Actual Ultim 4 (Anthony Marchand et Julien Villion) et Maxi Banque Populaire XI (Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse) devraient compléter le classement dans les prochaines heures. Un Banque Populaire XI qui n'a pas pu défendre son titre, ce qui aurait certainement mis du sel à cette transat. Tout comme le maintient du parcours initial.


Pour Tom Laperche, cette victoire marque un tournant dans sa jeune carrière. Pour Franck Cammas, elle scelle un record historique. Et pour Thomas Coville, elle nourrit déjà une ambition : "J’ai envie d’aller chercher cette marche qui nous manque, celle de la victoire sur la Route du Rhum".


En attendant, la Transat Café L’Or 2025 restera celle de la consécration pour SVR-Lazartigue, et de la ténacité pour Sodebo Ultim' 3, dans un duel qui a illustré toute la richesse sportive et technologique de la classe Ultim'.


Tom Laperche, skipper du SVR Lazartigue : "Je suis hyper heureux de gagner avec Franck. Il a fallu aligner beaucoup de choses pour réussir. Le programme de ces derniers mois a été ambitieux, avec beaucoup de travail. Un grand merci à toute l’équipe et, évidemment, au groupe KRESK avec ses marques SVR et Lazartigue, ainsi qu’à son président, Didier Tabary, qui nous a fait confiance pour ce projet entamé il y a quatre ans. Nous sommes très heureux de leur offrir cette victoire. Les conditions ont été difficiles, avec notamment deux dépressions avant le sud du Portugal. Ce n’est pas fréquent. Il a fallu rester très engagés, en concentration et en anticipation, pour ne pas faire la sortie de piste. C’était aussi très exigeant physiquement. Notre duo est complémentaire. Avec ses années de navigation, Franck a le bon dosage et la science pour percevoir quand ça vaut le coup de prendre des risques. C’est super de s’imprégner de ça. J’ai appris plein de choses. Ces dernières années, j’ai eu la chance de naviguer en multicoque avec François Gabart, Pascal Bidégorry et Franck Cammas… L’apprentissage a été exceptionnel (« il a eu de bons profs », rigole Franck Cammas). Je sais, sans prétention, que mes qualités de marin étaient déjà reconnues, mais gagner une belle transat avec le Trimaran SVR-Lazartigue, c’est ça qui est important. On peut être fiers de toute l’équipe qui a travaillé toute l’année, car le bateau n’a connu aucun problème qui aurait pu impacter la performance. Nous avons toujours été à 100 % du potentiel du bateau".


Franck Cammas, co-skipper du SVR Lazartigue :"C’est ma cinquième victoire, certes, mais surtout la première de Tom. Je crois que Tom a tout pour en gagner cinq aussi. Il est bon partout. Il a la vie devant lui et tout le talent pour réussir. Quand je regarde Tom, je me regarde. Mon rôle était nouveau. J’ai souvent eu des équipiers plus âgés qui m’ont transmis. Cette fois, c’était l’inverse. Je suis ravi d’avoir partagé cette course avec lui et le bateau. Ce fut une transat compliquée, avec déjà un départ au Havre dans des conditions difficiles. Après la première nuit, nous étions tous déjà un peu rincés. Ensuite, ça n’a jamais arrêté, avec des rafales de tous les côtés le long du Portugal, une sortie compliquée, puis le Pot-au-Noir. La course a été intense face à de très bons adversaires. Ça n’a jamais été facile. C’est un stress d’être dix jours devant, car on a plus à perdre qu’à gagner. Avec ces bateaux, 150 milles d’avance, ce n’est rien. Il faut essayer de faire zéro faute, ne pas casser le matériel. On flirte avec la limite. C’est un exercice d’équilibriste permanent. Mais il faut aussi vivre, dormir, manger sur ces bateaux qui ne s’arrêtent jamais et toujours sur le fil. C’est grisant, excitant, mais pas de tout repos. Dans cette course sans routage, nous avons aussi gagné par la façon de naviguer. C’est une belle satisfaction".










Prochain trimaran Ultim' attendu, Actual Ultim' 4, dernier challenge pour Anthony Marchand et Julien Villion, réussir à finir devant les Ocean Fifty, partis 24 heures plus tôt. Actual Ultim' 4 progresse à 25 noeuds dans l'ouest de la Barbade en début d'après-midi ce jeudi.



20 h 30 - Les Ocean Fifty sont en train d'arrivés groupés à Fort de France. Actual Ultim' 4 n'aura pas réussi à revenir dessus. Il progresse au large de Ste Lucie à 24 noeuds. Arrivée au Marin, vers 0 h 00. Banque Populaire XI est encore à 170 milles de l'arrivée dans le Sud Ouest de la Barbade.


Classement 20 h :


1 SVR Lazartigue 10 j 13 h 3 min 58 sec

2 Sodebo Ultim' 3 10 j 17 h 30 min 3 sec

3 Actual Ultim' 4 à 61 milles

4 Banque Populaire XI à 170 milles





Vendredi 7 novembre 2025 :


Anthony Marchand et Julien Villion sur Actual Ultim' 4 termine 3ème et monte sur le podium, après 11 j 8 h 13 min et 7 sec.




Banque Populaire XI avec Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse prend la quatrième place en 11 j 14 h 42 mi min





Classement final :

1 SVR Lazartigue 10 j 13 h 3 min 58 sec à la moyenne de 25.65 noeuds

2 Sodebo Ultim' 3 10 j 17 h 30 min 3 sec à 4 h 26 min 11 sec du 1er à la moyenne de 25.60 noeuds

3 Actual Ultim' 4 11 j 8 h 13 min 7 sec à 19 h 09 min 9 sec du 1er à la moyenne de 24.16 noeuds

4 Banque Populaire XI 11 j 14 h 42 min à 25 h 38 min 2 sec du 1er à la moyenne de 24,11 noeuds



Le résumé :

Partie du Havre le dimanche 26 octobre 2025, la Transat Café L’Or – héritière de la Transat Jacques Vabre – a tenu toutes ses promesses dans la catégorie Ultim'. Quatre géants des mers, longs de 32 mètres et larges de 23, se sont affrontés sur un parcours écourté à 5 000 milles pour rallier Fort-de-France. Dix jours d’intensité pure, de stratégies météorologiques et d’adrénaline pour les équipages. Au final, la victoire est revenue à SVR-Lazartigue de Tom Laperche et Franck Cammas, maîtres du jeu d’un bout à l’autre.


Un départ musclé et un coup dur pour Banque Populaire XI

Les Ultim' ont quitté le Havre à 14h20 dans des conditions toniques, le vent et la mer du Nord ne ménageant ni les hommes ni les machines. Sodebo Ultim' 3 menait au passage de la ligne, Actual Ultim' 4 s’offrait la première bouée, avant que Banque Populaire XI ne prenne le contrôle après neuf heures de course.

Mais la nuit suivante, le scénario basculait pour Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse. Victime d’une erreur de manœuvre lors d’un virement de bord, le safran bâbord du Maxi Banque Populaire XI et son système de hookage étaient endommagés. Escale forcée à Lorient, son port d’attache, pour un changement express du safran en à peine cinq heures. Une performance technique saluée par tous, mais le retard de près de 300 milles ne sera jamais comblé. Malgré une descente pleine d’engagement, la météo n’a jamais offert de véritable opportunité de retour.


SVR-Lazartigue et Sodebo, duel au sommet

Privés de leur rival le plus redoutable, SVR-Lazartigue et Sodebo Ultim' 3 se sont livrés un duel haletant. Tom Laperche et Franck Cammas ont pris la tête dès la sortie du golfe de Gascogne et ne l’ont plus lâchée. Thomas Coville et Benjamin Schwartz ont pourtant tenté toutes les options possibles : un passage audacieux entre les Canaries, une navigation truffée de manœuvres, des trajectoires risquées pour tenter le coup gagnant. Mais la stratégie s’est retournée contre eux, Sodebo se retrouvant piégé dans les dévents des îles et perdant une centaine de milles sur le leader.

Les quatre tandems ont assuré, pour la première fois, eux-mêmes leur routage, sans assistance à terre, rendant la lutte encore plus exigeante. À bord de ces machines volantes, chaque décision coûte des milles ou en rapporte : un exercice d’équilibre et de lucidité sous tension permanente. Une façon de fonctionner à trouver pour les duos.


Actual Ultim 4, la révélation du Pot-au-Noir

Derrière le duo de tête, Actual Ultim' 4 a réalisé une course solide et intelligente. Anthony Marchand et Julien Villion, encore en phase de découverte de l’ex-Gitana 17, ont profité des transitions météo pour recoller à hauteur de Madère, puis du Cap-Vert. Ils ont même pointé un temps en deuxième position lors du premier passage du Pot-au-Noir. Mais la chance a tourné dans une ultime bulle sans vent, les reléguant à près de 170 milles derrière.

Malgré la frustration, le podium reste une immense satisfaction pour l’équipage, qui voit son projet franchir un cap majeur. Anthony Marchand déclarant à l'arrivée, avoir énormément appris dans l'utilisation du trimaran, durant ces 11 jours de navigation, à comparer au 13 jours de sorties depuis la mise à l'eau du trimaran mi juillet. (Mais pourquoi seulement 13 jours de prise en mains et d'entraînement en trois mois et demi ?).


Le Pot-au-Noir, juge de paix impitoyable

Le Pot-au-Noir, fidèle à sa réputation, a redistribué les cartes. Pendant plus de 36 heures, les marins ont dû composer avec des vents erratiques, des grains violents et des zones de calme déroutantes. SVR-Lazartigue s’en est sorti avec une belle maîtrise et l'avantage que le vent reprenne toujours par devant, creusant un écart décisif. Sodebo Ultim' 3 est resté menaçant, mais jamais en position d’attaque réelle. Car si le duo Thomas Coville et Benjamin Schwartz semble avoir tirer sur l'humain, il semble que du côté de Tom Laperche et Franck Cammas, il en restait sous les pieds.

Banque Populaire XI, enfin revenu dans le rythme, a été freiné par une nouvelle dorsale qui s’est déplacée avec lui, encore et encore. Le sort s’acharnait : toute possibilité de come-back s’envolait définitivement.


Une arrivée express en Martinique

Après le passage du waypoint de São Pedro et São Paulo, le dernier bord vers les Antilles s’est transformé en cavalcade à plus de 30 nœuds. Les quatre Ultim' ont coupé la ligne d’arrivée à Fort-de-France en seulement 25 heures d’intervalle, un écart minime à l’échelle d’une transatlantique. Et un écart non représentatif des performances et moyennes des quatre trimarans, mais qui est bien le résultat des conditions météorologiques.


Le Bilan :

SVR-Lazartigue signe une victoire nette, fruit d’une navigation sans faute et d’une parfaite complicité entre Tom Laperche et Franck Cammas. Mais aussi de l'installation à bord d'une optimisation en septembre dont on ne connaît pas le détail. Le jeune skipper de 27 ans confirme qu’il est désormais l’un des patrons de la classe, tandis que Franck Cammas entre un peu plus dans la légende avec une cinquième victoire sur cette transat. Un Franck Cammas qui est toujours à la recherche de sponsors pour son projet de Vendée Globe 2028. La seule ligne importante qui manque dans son palmarès.

Sodebo Ultim 3 confirme sa montée en puissance. Thomas Coville, pour sa neuvième participation, salue la complémentarité de son binôme avec Benjamin Schwartz. L’équipage se montre de plus en plus redoutable, et la fiabilité du bateau est désormais à la hauteur de ses ambitions. Un gap a été franchi et l'apport de Benjamin Schwartz sur l'analyse météo et le routage à certainement permis ce résultat.

Actual Ultim 4 crée la belle surprise, même si on pouvait en attendre un peu plus. Anthony Marchand et Julien Villion, encore en rodage, ont démontré que ce plan Verdier de 2017 (ex-Gitana 17) a encore un potentiel énorme. Leur podium, loin d’être un hasard, montre que l’équipe Actual est sur la bonne voie pour jouer les premiers rôles à moyen terme. Surtout que le trimaran va de nouveau bénéficier à partir de 2026 d'un nouveau package de développement.

Maxi Banque Populaire XI repart déçu, mais pas abattu. L’avarie initiale a ruiné leurs chances, mais la vitesse et la solidité du trimaran après réparation confirment son statut de référence technologique. L’équipage a engrangé une expérience précieuse, avec ses nouveaux plans porteurs, en vue de la Route du Rhum 2026, objectif avoué du team Banque Populaire.


La suite du programme Ultim

La Transat Café L’Or 2025 restera comme une édition de haut niveau, marquée par la fiabilité des bateaux et le professionnalisme des équipages. Au-delà du résultat brut, cette course confirme la maturité des trimarans et la montée en puissance de ses protagonistes. Des équipages qui ont beaucoup donné, beaucoup plus que la facilité que l'on peut percevoir en regardant les relevés et les quelques minutes d'images vidéos transmises. Il est à regretter, par ailleurs, la modification du parcours, pour l'intérêt de la course.

SVR-Lazartigue s’impose comme le bateau à battre. Sodebo Ultim' 3 s’affirme comme son plus sérieux challenger. Actual Ultim 4 s’installe dans le jeu. Banque Populaire XI, lui, se prépare déjà à la revanche. Mais va arriver fin décembre le nouveau Gitana 18. Un trimaran que l'équipe annonce comme rupture importante dans la continuité de ce qui a été fait. Sans doute l'arrivée dans la classe d'une nouvelle équipe sur l'ex Macif, ex Actual Ultim' 3 (Louis Burton ?). Et nous ne sommes pas à l'abri d'une autre annonce d'ici quelques semaines.

Prochain grand rendez-vous : l'Odyssée Ultim', puis la Route du Rhum 2026, où les solitaires prendront la barre de ces monstres volants. Et à en juger par cette Transat Café L’Or, le spectacle promet déjà d’être à la hauteur des ambitions. Il faudra ajouter, l'actuel MACSF de Guirec Soudée sur la ligne de départ et pourquoi pas IDEC Sport...





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