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Bilan Route du Rhum 2014 en ultime

 

Des questions bien légitimes.

La course en ultime a été passionnante. Il y avait pourtant plusieurs inconnues au départ de cette 10ème édition. Spindrift 2 et Yann Guichard allaient-ils réussir à aller de l’autre côté de l’Atlantique et si oui seraient-ils dans la course ? Le duel Banque Populaire/Loïck Peyron face à Sodebo Ultim’/ Thomas Coville allait-il tenir toutes ses promesses ? Loïck Peyron grâce à son talent avait-il réussi à dompter son géant en aussi peu de temps pour le mener à fond ? Le compromis de Lionel Lemonchois, entre la démesure et le rapport poids/puissance, allait-il payer ? Enfin les MOD70, en solo, sur l’Atlantique en novembre, resteraient-ils à l’endroit ?

Toutes les réponses apportées en huit jours sont extrêmement positives pour la classe ultime. Les batailles pour le classement ont tenu toutes leurs promesses. Car en dehors de la première place et dans une moindre mesure, la seconde, l’incertitude a été de mise pour toutes les places, avec des concurrents passés dans les dernières encablures du tour de la Guadeloupe.

Loïck Peyron, que l’on n’avait plus vu en solo depuis plus de 10 ans sur un multi, a mené sa barque de main de maître ! Et la victoire finale est une superbe récompense, une juste récompense, pour ce marin d’exception.
Yann Guichard réalise non seulement une magnifique course en terminant deuxième, mais réalise un exploit humain, pour avoir mené un trimaran de cette taille, et construit pour 14 personnes, de l’autre côté.
Lionel Lemonchois, sans une option météo un peu gourmande, aurait certainement réalisé une meilleure performance. Mais il a démontré que son trimaran Prince de Bretagne pouvait rivaliser avec plus gros, sur une traversé de l’Atlantique en solitaire, voir sur des records de courte durée toujours en solo.
Les MOD70 sont épatants ! Ils arrivent tous les trois de l’autres côté sans casse importante. Ce qui n’était pas forcément gagné au départ. Les milles et les milles engrangés par Sébastien Josse, pour qui c’était sa première transat en solo sur un multicoque, sur Gitana XV et Sidney Gavignet sur Musandam Oman Sail, y sont sans doute pour beaucoup. La parfaite connaissance de leur machine leur permet de ne jamais avoir été distancé réellement. Et la troisième place de Sébastien Josse, montre qu’il est possible d’innover pour aller plus vite et de rester fiable. Le cas Yann Eliès étant un peu différent, dans la mesure où, le projet de Rhum est lancé très tardivement par Paprec. Mais Yann Eliès en terminant 7ème réalise l’essentiel, en prenant en plus beaucoup de plaisir.
Francis Joyon est pénalisé par de la casse et un bateau qui commence à être juste pour ce genre de terrain de jeu.
Enfin, ce qui restera comme l’inconnue de cette Route du Rhum, à cause d’une collision avec un cargo la première nuit. Sodebo Ultim’ de Thomas Coville. La course aurait sans doute été bien différente et très probablement menée sur un rythme encore plus élevé…

Et il est quasiment certain que la taille idéale se trouve maintenant autour de 30 mètres, pour remporter une route du rhum. Et le premier bateau spécialement conçu pour va bientôt arriver.

Pas de casse sur la démesure !

La classe ultime a focalisée une très grande partie des attentions avant, pendant et après la course. Et avant le coup de canon, beaucoup craignaient ou prédisaient qu’il n’y aurait pas d’ultime à l’arrivée. Et même si la vérité d’une transat n’est pas un gage d’absolue, la casse a été bien plus terrible dans la normalité des IMOCA, censés effectuer un tour du Monde ! Où encore en classe 40. Sans parler des MULTI50…

Un succès populaire

Une nouvelle fois, cette édition a été un énorme succès populaire. Et même si la météo a été très favorable pour une fin octobre, Le port de Saint Malo a vraiment été pris d’assaut durant les 8 jours précédant le départ.

Une couverture télévisuelle pas à la hauteur.

L’événement Route du Rhum est présenté comme le quatrième ou cinquième événement sportif Français. Et autant la presse écrite ou électronique, les radios et bien évidement la toile en générale relatent la course, ses avants et après. Autant la télévision passe à côté de la chose ! Aussi bien pour le départ, pourquoi pas de couverture jusqu’à la bouée de dégagement de Fréhel ? Que pendant la course ? Alors oui les skippers sont trop occupés sur une transat pour capturer et envoyer des images, mais l’automatisation ne serait-elle pas possible ? Pourquoi aucun avion n’a été filmé au large de Madère ? Alors que cela à déjà été fait ? Et on ne parle pas de l’arrivée, une catastrophe ! Rien pour filmer le tour de l’île et très compliqué d’avoir des images en directe après la deuxième place de Spindrift. Et il est à noter, que la classe ultime n’est pas la plus à plaindre…

Le tour de l’île une obligation ?

Il fait parti de l’histoire, mais une évolution ne serait elle pas nécessaire ? La question mérite d’être posée. L’intérêt de cette bouée, aussi près de la côte ? Le sponsor pourrait sans aucun doute être contenté d’une autre façon, dans un tour ou il serait plus facile de prévoir l’arrivée et donc sa couverture télé…

Un marathon médiatique et un nouveau carton plein pour Banque Pop.

Pour sept jours de course, Loïck Peyron, très bon client, aura passé pas loin de 12 jours devant les médias tous supports confondus, avant et après la course. Après le Trophée Jules Verne, toujours avec le même Loïck Peyron et toujours la Banque Populaire. Un sponsor comblé sans aucun doute.

Vivement le prochain record ou course qui nous permettra de voir s’affronter de nouveau les ultimes !

 

 

Les chiffres de cette Route du Rhum 

 

Pour rappel, le parcours le plus court sur l'orthodromie est de 3542 milles (5700 km), entre St Malo et Pointe à Pitre. Pour cette édition, les concurrents de la classe Ultime on pris la route sud vu les conditions météo :

Classement :

1 Solo Banque Populaire VIII / Loïck Peyron 
Temps : 7 jours 15 heures 8 min
Distance / Vitesse : 4199 milles / 22.93 noeuds

2 Spindrift 2 / Yann Guichard
Temps : 8 jours 5 heures 18 min 46 sec
Distance / Vitesse : 4334 milles / 21.96 noeuds

3 Gitana XV / Sébastien Josse
Temps : 8 jours 14 heures 47 min
Distance / Vitesse : 4403 milles / 21.29 noeuds

4 Prince de Bretagne / Lionel Lemonchois
Temps : 8 jours 17 heures 44 min 50 sec
Distance / Vitesse : 4511 milles / 21.51 noeuds

5 Musandam Oman Sail / Sidney Gavignet
Temps : 8 jours 19 heures 15 min 24sec
Distance / Vitesse : 4446 milles / 21.05 noeuds

6 IDEC Sport / Francis Joyon
Temps : 9 jours 4 heures 42 min 4 sec
Distance / Vitesse : 4664 milles 21.13 noeuds

7 Paprec Recyclable / Yann Eliès
Temps : 9 jours 5 heurs 48 min 15 sec
Distance / Vitesse : 4538 milles à 20.46 noeuds

465 milles d'écart entre celui qui en a le moins parcouru, Loïck Peyron et celui qui en a le plus parcouru Francis Joyon. Soit une journée de mer de plus !

La plus importante vitesse est pour Loïck Peyron 22.93 noeuds, Contre une moyenne de 21.47 noeuds pour le reste de la flotte.

14 heures d'écart entre le 2ème et le 5 ème, soit quasiment le même temps qu'entre le 1er et le deuxième. Banque Populaire de Loïck Peyron à fait une course un cran au dessus.

A noter que les 7 ultimes ont été plus rapide que Groupama de Franck Camas, premier il y a quatre ans.

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