Record du Monde en Double et sans Escale à l'envers de Romain Pilliard et Alex Pella sur Use it Again 2021/2022
Le stand-by a débuté début mi novembre pour le duo du trimaran Use it Again à La Trinité sur Mer. Plus de prologue vers Cadix, faute à la pandémie qui est de retour, le départ se ferra sur une ligne virtuelle entre Lorient et Groix. L'équipage attend une bonne fenêtre météo.
Le record
Le tour du Monde à l'envers est détenu depuis 2004 par Jean Luc Van Den Heede en 122 jours 14 heures 3 minutes et 49 secondes sur son monocoque Adrien.
Si Romain Pilliard et Alex Pella s'attaquent à ce temps, il n'y aura pas de comparaison possible. Il s'agit bien ici d'un nouveau record, sur un nouveau support et en double que compte établir les deux skippers
Le Challenger
Use it Again / R Pilliard - A Pella
Longueur : 22.90 m
Largeur : 16.28 m
Poids : 9 t
Hauteur du mât : 30.60 m
Corde du mât : m
Tirant d'eau : 4.40 m
Matériaux : Carbone/Normex
Surface de voile au près : 259 m²
Surface de voile au portant : 373 m²
Architectes : Irens/Cabaret
Chantier : BoatSpeed
Voiles :
Mise à l'eau : 2004
Le tenant du titre
Après de longues semaines de préparation, le Code Orange est déclenché le 13 décembre 2021 par Christian Dumard, routeur à terre de la tentative et Romain Pilliard et Alex Pella.
Il est prévu que demain mardi 14 décembre, le trimaran soit convoyé sur Lorient, pour être au plus près de la ligne de départ. Qui pour rappel se situera entre le phare de Pen Men sur l’île de Groix et le phare de Kerroc’h à Lorient.
Mardi 14 décembre 2021 : Use it Again a été convoyé de La Trinité sur Mer à Lorient La Base ce jour. L'équipe annonce, après analyses des fichiers météos du jour, un départ repoussé à jeudi.
Mercredi 15 décembre 2022 : L'équipe annonce, qu'il n'y aura pas de départ jeudi, les conditions météorologiques, ne permettent pas de gagner rapidement le Sud de l'Atlantique. Cependant, les deux skippers restent en Code Orange, car une fenêtre pourrait se présenter à la fin du week-end prochain.
Adrien / J L V D Heede
Longueur : 26.40 m
Largeur : 5.50 m
Poids : 30 t
Hauteur du mât : 30 m
Tirant d'eau : 4.80 m
Matériaux : Aluminium
Surface de voile au près : 338 m²
Surface de voile au portant : m²
Architecte :Gilles Vaton
Chantier : Gamelin
Mise à l'eau : juin 2002
Départ & Arrivée
Le départ devait se faire de Cadix, après un prologue entre La Trinité sur Mer et la ville Espagnole.
La pandémie en pleine recrudescence à tout remis en question et finalement le duo s'élancera sur une ligne virtuelle entre Lorient et Groix.
Le parcours
Ce tour du Monde va se dérouler face aux vents et aux courants dans le sens Est-Ouest. Un départ à la sortie de la baie de Quiberon, une sortie du Golfe de Gascogne classique, direction les Alizés pour une descente de l'Atlantique Nord la plus rapide possible en fonction de la seule fenêtre météo choisie. Ensuite, il faudra "subir" la météo... L'équateur ses calmes et ou ses gros grains. L'Atlantique Sud à descendre le long du continent Sud Américain. Viendra le passage le plus délicat : le Cap Horn, face aux vents et aux courants d'une très grande violence. Le Pacifique, sans doute sur une route Nord pour atteindre la Nouvelle-Zélande. Yves Le Blévec et son routeur, ont deux scénarii. Une route classique sous l'Australie, ou passer au Nord de l'île continent. L'Océan Indien, ici aussi la trajectoire sera sans doute Nord pour atteindre la pointe Sud de l'Afrique et son cap de Bonne Espérance.
Il restera alors à Yves Le Blévec à remonter l'Atlantique en contournant l'anticyclone de Ste Hélène, passer l'Equateur vers le Nord pour rejoindre la baie de Quiberon.
Mercredi 16 décembre 2021, l'équipe évoque une fenêtre possible pour dimanche.
Samedi 18 décembre 2021, l'équipe repasse en code Rouge et les prévisions météorologiques, n'annoncent rien de bien avant une 15ène de jour.
Dimanche 2 janvier 2022 : L'équipe annonce repasser en Code Orange, avec un départ possible, dans une fenêtre pas optimale, pour mercredi
Lundi 3 janvier 2022 : L'équipe annonce passer en Code Vert pour un départ prévu mardi entre 16 h et 22 heures.
Christian Dumard, routeur à terre de Use it Again : "Demain mardi, le vent devrait basculer au Nord-Nord-Ouest dans l’après-midi avec un ciel de traine à suivre. Selon l’activité dans les grains, le départ pourra avoir lieu entre 16h30 et 22h00, le plus tôt possible étant le mieux. Romain et Alex partiront donc dans un flux de Nord-Nord-Ouest soutenu. Le vent va mollir rapidement dans la nuit avec l’approche d’une dorsale. La fin de nuit sera assez molle avec un vent qui va basculer au Sud. Il faudra alors croiser vers l’Ouest pour traverser cette zone de molle et retrouver un flux de Nord-Ouest bien établi qui les accompagnera le long des côtes espagnoles et portugaises. La fenêtre de départ n’est pas très rapide. Elle ne permet pas de battre des records à l’équateur. Elle permet en revanche de partir dans des conditions maniables avec un alizé relativement bien établi à suivre. C’est la première fois depuis le début du stand-by que l’on a une fenêtre qui permet de partir sans avoir des vents très forts au près dans une mer très formée durant les premiers jours. Ne sachant pas ce que l’avenir réserve, mieux vaut profiter de cette fenêtre même si on peut toujours souhaiter mieux".
Top départ
Mardi 4 janvier 2022 : Départ
Un dernier point météorologique avec Christian Dumard, routeur à terre, de cette tentative pour établir un temps de référence ne double au Tour du Monde à l'envers, les dernières interviews sur le pontons, les aurevoirs aux proches, et peu après 15 h 30, Romain Pilliard, Alex Pella et leur équipes, larguaient les amarres du trimaran Use it Again à Lorient La Base.
Les proches quittaient le bord à la sortie de la rade de Lorient, pour gagner la côte sauvage au Nord de Lorient où se situe l'une des extrémités de la ligne de départ, la seconde étant sur l'île de Groix. Petit à petit, Use it Again va se rapprocher de la ligne et à 17 h 36 et 4 secondes, Romain Pilliard et Alex Pella se lançaient à l'assaut du Tour du Monde à l'envers.
Le tout sous un ciel gris, une mer agité, 15 à 20 noeuds de vents de N/NO. A plus de 19 noeuds, le trimaran prenait rapidement le large et disparaissait derrière Groix. Peu de temps après, Alex Pella postait une première vidéo, dans laquelle, il disait qu'ils étaient élancés sur le Tour du Monde.
Après 4 heures de tentative, le trimaran progressait au SO à 19 nouds, dans 17 noeuds de vent.
Retour avant le 7 mai, pour battre le temps le plus rapide sur ce parcours (Celui de Jean Luc Van Den Heed en 122 jours 14 h 3 min et 49 sec), et établir un temps de référence en double en multicoque.
Romain Pilliard, skipper Use It Again : "On a envie d’y aller, c’est le bon moment ! On part dans de bonnes conditions. On va rapidement avoir 20-25 nœuds de vent en fin de journée avant de traverser une zone de molle dans la nuit, donc il y aura pas mal de manœuvres dans les heures à venir. On part « safe » car avant de battre ce temps symbolique de 122 jours détenu en solitaire par Jean-Luc Van Den Heede, on part surtout pour terminer ce Tour du Monde et établir un temps de référence en double et en multicoque ! C’est un sacré défi de partir pour plus de 100 jours en mer, la longueur va être un exercice de style mais je me sens en parfaite symbiose et en sécurité avec Alex. J’ai aussi envie de prendre soin de ce bateau, c’est un trimaran exceptionnel, il a déjà fait deux tours du monde".
Alex Pella, co-skipper Use It Again : "C’est une belle fenêtre car elle nous a permis de passer Noël en famille (rires), et surtout, les conditions sont bonnes, c’est un bon équilibre entre vitesse et fiabilité. On n’aura pas besoin de tirer trop sur le bateau dès le début ! Devenir le premier marin détenteur du Trophée Jules Verne et du Record du Tour du Monde à l’Envers, je l’ai forcément dans un coin de ma tête mais l’objectif est comme toujours de naviguer propre, de passer de bons moments sur l’eau et de bien faire marcher le bateau".
Mercredi 5 janvier 2022 : Cap Finistère en vue
Les 24 premières heures n'ont pas été simple pour l'équipage du trimaran Use it Again, avec, dans le golf de Gascogne, une mer courte et désordonnée, puis les clames en attendant la rotation du vent venu en toutes fin d'après-midi.
Une partie de la nuit Use it Again progressait à 5 noeuds, avant de redémarrer petit à petit. L'équipage ne voulant de toute façon ne prendre aucun risque, alors que le trimaran est extrêmement chargé (+ 1 tonnes par rapport à son poids habituel en course pour emporter le matériel de rechange et la nourriture pour 100 jours de mer).
Use It Again se trouve ce soir, après 28 heures de tentative à une 40ène de milles au NO du cap Finistère et progresse à 12 noeuds.
Jeudi 6 janvier 2022 : Un début d'Alizé au large du Portugal
Après quelques questionnement, voir plus sur les réseaux sociaux, Christian Dumard, le routeur à terre des deux co-skippers, explique pourquoi il est important de battre le record de Jean Luc Van Den Heed sur ce parcours, bien que son record soit en solitaire et sur un Monocoque :
Christian Dumard, Routeur à terre de Use it Again : "l existe plusieurs catégories pour homologuer un record. Monocoque / multicoque – solo / équipage – moins de 40 pieds, moins de 60 pieds, toutes tailles. A noter qu’un record en multicoque ne peut être validé que s’il est plus rapide que celui en monocoque. VDH détient aujourd’hui le record absolu. Si Romain et Alex réussissent, ils auront le record absolu en équipage. Mais VDH aura toujours le record absolu en solo (Monos et multis confondus) et le record en monocoque (solo et équipage). Il a réalisé une superbe performance et détient un grand record qui n’est pas prêt de tomber. La référence pour Romain et Alex reste donc le temps de VDH s’ils veulent être l’équipage le plus rapide en multicoque. S’ils mettent plus de 122 jours, le record ne sera pas homologué".
Ce jeudi, Romain Pilliard et Alex Pella ont continué de progresser au SO, le long des côtes Portugaises. Peu à peu le vent est rentré, la mer c'est rangée et le trimaran a accéléré et progresser par moments à plus de 18 noeuds.
Ce soir au pointage de 20 heures Use it Again est au large de Lisbonne à 13 noeuds en ayant parcouru durant les 24 dernières heures, 324 milles.
Vendredi 7 janvier 2022 : Un empannage et l'accélération vers les can
Cette troisième journée de tentative a été bonne pour Romain Pilliard et Alex Pella à bord de Use it Again. Un empannage la nuit dernière dans le SO du Portugal et depuis le trimaran descend plein Sud le long de la côte Africaine à 14 - 18 noeuds, ce qui a permis de parcourir au cours des 24 dernières heures 390 milles.
Dans les prochaines heures la trajectoire ne va pas évoluer, mais les vents se sont renforcer et la mer est unpeu plus compliqué.
Romain Pilliard, skipper de Use it Again : "Bonjour à tous, la mer commence à se creuser, elle est assez désordonnée, il y a environ 3 mètres de vague. On a entre 27 et 33 noeuds et on progresse sous Grand Voile avec 1 ris et J1. Le bateau passe bien et a besoin d’être toilé. Le ciel commence à se nettoyer. Les nuages commencent à ressembler à ceux des alizés. C’est une lumière particulière, c'est superbe ! On file vers les Canaries et on glisse bien ! On fait un bon VMG, depuis notre empannage en début de nuit dernière. On est content de cette entame de Tour du Monde".
Samedi 8 janvier 2022 : Passage des Canaries
Après 3 jours et 16 heures de tentative, Use it Again entamait sa traversé de l'archipel des Canaries ce samedi matin. Une traversé effectuée à une 15ène de noeuds, avec un empannage dans l'ouest de Fuerteventura pour éviter la côte.
A quelques heures près Romain Pilliard et Alex Pella auraient coupé la trajectoire des concurrents de la RORC Transatlantic Race dont le départ à été donné ce midi à Lanzarote.
Distance parcourue sur 24 heures 353 milles.
Dimanche 9 janvier 2022 : Le long des côtes Mauritaniennes
Depuis le passage des Canaries, Use it Again, longe les côtes Marocaines et maintenant en cette fin de journée, celles de Mauritanie. Le train est plutôt bien calme et le sable du rouge du désert tombe du ciel sur le trimaran blanc.
Romain Pilliard, skipper de Use it Again : "Salut à tous ! On navigue dans le gris aujourd’hui ! Il y a très peu visibilité, moins d’un mille car le vent et la pluie fine apportent du sable du désert de Mauritanie. Mais ça vaut mieux que le cagnard ! Des oiseaux de mer survolent le bateau et je viens d’être attaqué par un poisson volant qui est venu voir Moby ( le surnom qu’Ellen MacArthur avait donné au bateau). Bref, journée un peu morose (comme un dimanche sous la pluie) et on reste très vigilant car il y a des pêcheurs partout qu’on ne voit pas ! Hier soir, c’était saturday night fever à bord après une belle journée ensoleillée, au menu : apéro eau gazeuse/ sirop de menthe, cacahuètes, velouté de fromage et en dessert banane bien mûre et sablé au chocolat de la Maison du Chocolat, y a pas de mal à se faire du bien ! Bon dimanche à tous.
Les manœuvres vont être nombreuses dans les prochaines heures pour Romain Pilliard et Alex Pella pour à la fois faire de l'Ouest et se sortir de cette zone sans vent (6 noeuds), et gagner dans le Sud.
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 365 milles.
Lundi 10 janvier 2022, un peu d'Ouest
Aussi près de la côte, le duo de skipper est obligé d'être très vigilant sur la navigation environnante. Beaucoup de bateau de pêche sont sur la trajectoire de Use it Again. Des bateaux pas toujours très bien signalés...
Toujours dans le petit temps, les empannages ont été au nombre d'au moins 9 durant ces dernières 24 heures. Sans compté le temps et l'énergie déployée pour faire disparaître tout le sable sur le ponts.
Avec 10 noeuds de moyenne et 243 milles parcourus, le bilan de la journée n'est pas forcément fromidable.
mardi 11 janvier 2022 : Le Cap Vert
7 jours de tentative pour Romain Pilliard et Alex Pella sur Use it Again, qui quittent ce soir l'archipel du Cap Vert à petite vitesse.
Même si la progression se fait toujours vers le Sud, la progression est lente avec 201 milles de parcourus au pointage de 20 h, lors des dernières 24 heures, à la vitesse moyenne de 8.4 noeuds.
Tout semble aller parfaitement à bord et l'équipage a accueilli un nouveau passager, avec l'arrivée d'un pigeon égaré entre l'Afrique et le Cap Vert. La situation météo va pas s'améliorer dans les prochaines heures pour le duo de skipper.
Christian Dumard, router à terre d'Use it Again : "Depuis la sortie du golfe de Gascogne, Romain Pilliard et Alex Pella naviguent dans des vents portant de Nord à Nord-Est, entre 8 et 25 noeuds. La descente de l’Atlantique Nord est donc conforme aux prévisions d’avant départ. Seul le développement d’une grande zone de calme au Nord du Cap Vert les a obligé à longer la côte africaine entre les Canaries et le Sud de la Mauritanie. Le vent a basculé au Nord en fin de nuit dernière, ce qui leur permet de faire route en tribord amures vers l’entrée du pot au noir qu’ils devraient atteindre jeudi. Ce dernier se présente de façon assez classique avec un peu plus de vent dans sa partie Ouest, des zones de grains et des zones de calmes. Depuis ce matin, on commence à regarder les systèmes météo au Sud du Brésil pour anticiper le positionnement au niveau de l’équateur afin de passer plus ou moins loin de la côte brésilienne".
Vendredi 14 janvier 2022 : Un check-up complet dans les calmes
Dans son 11 jours de tentative, Use it Again progresse depuis hier plein Sud, après s'être repositionner dans l'Ouest dans les tous petits airs de cette descente peu ordinaire pour une tentative de record.
Romain Pilliard et Alex Pella, ont profité de cette longue descente à vitesse très réduite pour vérifier ces derniers jours entièrement leur trimaran. Apportant même quelques améliorations pour protéger le matériel.
Ce vendredi soir, au début du 11ème jour de cette tentative, Use it Again retrouve de la vitesse, à moins de 340 milles de l'Equateur. Mais avant de basculer dans l'hémisphère Sud, il faudra négocier le Pot au Noir.
Le trimaran progresse à 16 noeuds, une vitesse qui ne s'affichait plus sur les écrans depuis plusieurs jours...
Romain Pilliard, skipper de Use it Again : "Salut à tous, si les conditions sont toujours calmes sur l’Atlantique, nos journées sont bien occupées ! Nous profitons de cette météo pour faire un gros travail de prévention et passer en revue, tout ce qui pourrait casser dans les mois à venir. Hier, Alex a rajouté des sur-gaines sur les bouts, notamment les bouts de bastaques. Nous avions un petit doute et l’idée est vraiment de lever tous les doutes pendant que la météo nous le permet avant d’attaquer la suite de ce Tour du Monde. De mon côté, j’ai sorti le J3, c’est une voile d’avant de gros temps (avec le J4 qu’on appelle aussi le tourmentin). Nous avons donc hissé le J3, nous avons revu le passage des écoutes, c’est l’occasion de répéter les manœuvres, d’être bien rôdés pour que tout se déroule au mieux quand nous aurons des conditions plus difficiles. On s’acclimate petit à petit à ces températures estivales, il fait plus de 28 degrés en ce moment, c’est étouffant à l’intérieur de bateau ! C’est un peu brutal comme changement, alors nous passons donc beaucoup de temps sur le pont. Bonne soirée".
Distance parcourue sur les dernières 24 heures : 290 milles
Dimanche 16 janvier 2022 : Dans l'hémisphère Sud
Un Pot au Noir à l'image de la descente de l'Atlantique Nord, négocié à petite vitesse, mais sans réel arrêt, ni de caprices habituels de la zone de convergence tropicale. Romain Pilliard et Alex Pella ont ainsi pu rejoindre facilement l'Equateur et basculer dans l'hémisphère Sud, aux premières heures ce dimanche matin.
Use it Again aura effectuer le parcours Lorient / Equateur en 11 jours et 17 heures de tentative. Avec une avance de près de 4 jours sur le temps de référence pour établir un record au tour du Monde en multicoque et en double.
Hémisphère Sud ou Nord, même conditions ou presque, toujours pas de vent ou peu devant les étraves du trimaran. Pour les prochaines 36 heures, au minimum, les vitesses ne devraient que très rarement dépasser les 15 noeuds. Une bonne nouvelle, Use it Again descend sur la bonne trajectoire (SO), au large du Brésil.
Jeudi 20 janvier 2022 : En avance sur le chrono, mais toujours pas de vent
16ème jour de tentative pour le duo de Use it Again qui navigue à 11 noeuds, au relevé de 16 h, dans le NE de Rio, plein Ouest.
Romain Pilliard et Alex Pella, essaye de se dégager de cette zone sans beaucoup de vent pour accrocher les Alizés du Sud. Mais il faudra encore patienter 48 heures avant de retrouver une bonne brise d'Est pour descendre plus rapidement vers le Sud.
A bord tout va bien comme l'expliquait en début d'après-midi Romain Pillard.
Romain Pillard, skipper de Use it Again : "Hello la terre ! Indochine à fond dans les oreilles, je ne me lasse pas d’admirer la coque au vent de mon trimaran par le hublot de ma bannette. D’ailleurs je dois avoir 200 photos de cette coque au vent. C’est magnifique. Nous avons des conditions de glisse faciles ces dernières heures, nous sommes sur la route du Sud, nous gagnons bien en ligne directe et nous sommes en avance sur le Record. Tout va bien, à part le chocolat qui souffre un peu. Il faisait 28 degrés sous le plancher sous la grotte, proche de la chaise moteur. Comme le chocolat est un élément indispensable à notre quotidien, je vous assure quel régal (je vous en dirais d'ailleurs un peu plus plus une prochaine fois), le sac chocolat / fromage est donc passé dans la soute à bouts qui est quasiment toujours ouverte pour faire courant d’air avec notre bannette. La journée commence bien, nous sommes toujours aussi heureux d'être sur notre beau Use It Again!".
Lundi 24 janvier 2022 : Problème de drisse, et toujours pas de vent
21ène jour de tentative pour Romain Pilliard et Alex Pella. L'équipage à rencontré un problème de drisse de gennaker qui doit avoir été résolu durant ce lundi, avec au programme, une montée dans le mât.
Le trimaran progresse en ce début de soirée au large de l'Uruguay, toujours au ralenti, puisque le dernier relevé indique 9 noeuds. Les dernières 24 heures n'ont pas été très rapides, puisque Use it Again n'a parcouru que 144 milles à la moyenne de 6.2 noeuds.
Romain Pillard, skipper de Use it Again : "Une fin de week-end un peu douloureuse pour nous ! La drisse de gennaker a failli se rompre, heureusement plus de peur que de mal. Il y avait des tours entre les drisses dans le mât et cela a créé une usure anormale, on a réussi à la réparer mais il nous reste maintenant à trouver une fixation en tête de mât pour que cela ne se reproduise pas et avoir l'esprit tranquille pour la suite du parcours".
Dimanche 30 janvier 2022 : Mise à l'abri
Romain Pilliard et Alex Pella à bord de Use it Again, ont accélérés ces derniers jours pour se retrouver hier à l'Ouest des Malouines. après avoir parcouru durant les dernières 24 heures plus de 400 milles ce qui en fait la plus belle journée depuis le départ, avec quelques pointes à 27 noeuds. Mais par 55° Sud, les conditions ne sont pas simples, ce dimanche matin, les deux hommes étaient dans une mer avec une grosse houle de plus de 2 mètres, plus de 30 noeuds de vents de Sud, avec des pointes à plus de 50 noeuds. Use it Again est sous 3 ris et rien devant.
Romain Pilliard, skipper de Use it Again : " C’est très très sport, nous avons eu des rafales à 53 noeuds et nous avons encore 42 noeuds établis".
La décision a donc été prise, avec Christian Dumard routeur à terre de cette tentative et après analyses des conditions pour les 48 heures à venir de se mettre à l'abri.
En effet, les conditions, après le passage du cap Horn, ne sont pas favorables, avec des vents de plus de 35 noeuds d'Ouest et une mer démontée de face, avec des creux jusqu'à 7 mètres. Il n'est pas question d'aller naviguer de face dans ce types de conditions avec un trimaran.
L'équipage marque donc le pas depuis ce milieu d'après-midi en ce mettant à l'abri de la baie de la Grande île de Terre de feu pour au moins les prochaines 48 heures.
Chistian Dumard, routeur à terre de Use it Again : "Romain et Alex viennent de passer deux jours au portant devant la dépression. Ils ont vite progresser vers le Sud dans de bonnes conditions. avec 20 / 25 noeds de vent. La ce matin ils ont passé le front, ils sont de l'autres coté du système dépressionnaire, avec beaucoup de vent depuis ce matin, jusqu'à 50 noeuds. On voit bien qu'on approche du cap Horn, ca va encore être violent, le tour du Monde à l'envers mérite son nom, car il faut vraiment naviguer contre le vent. Il faut s'abriter pour attendre, vérifier le matériel, pour passer le cap Horn dans de bonnes conditions. Dans les prochaines heures, il y aura beaucoup trop de vent et de mer".
Au relevé de 18 h, dans son 27ème jour de tentative, Use it Again progresse à 7 noeuds à l'abri de Terre de feu.
Mardi 1er février 2022 : Pause
Use it Again est toujours ce matin à l'abri de la Grande île de Terre de feu. Le duo de skippers en a profiter pour effectuer hier quelques réparations et notamment de coller des patchs sur la grand voile.
Ils sont toujours dans l'attente d'une bonne fenêtre météo pour passé le Horn et débuter leur traversée du Pacifique.
En fin d'après midi, au début du 29ème jour de tentative, l'équipe annonce que si les conditions continuent de s'améliorer (moins de 25 noeuds d'Ouest au Horn d'ici 24 heures), Use it Again, remettra en route vers le Horn demain.
Les réparations qu'il y avait à effectuer à bord sont faites, "Le bateau est quasi prêt" dixit Romain Pilliard.
Mercredi 2 février 2022 : En route vers le Horn
Depuis ce matin Use it Again a repris sa marche vers le Cap Horn, après plus de 48 heures passé à l'abri de la Grande île de Terre de Feu. Après le passage du détroit de Lemaire, le trimaran à marqué de nouveau une pose, avant d'entamer une série de bords le long de la côte Chilienne, face au vent, face à la mer.
Et le plus gros problème, semble bien être la mer, avec des creux dans cette zone proche de la côte à 2.50 mètres. Mais impossible d'aller tirer un bord plus au large, car rapidement la mer est encore plus déchainée, avec des creux à plus de 3.50 mètres.
Des conditions pas facile du tout pour un bateau en règle générale et encore moins pour un multicoque.
Jeudi 3 février 2022 : Enfin le Horn
C'est, peu après la mi journée, après 29 jours et 18 heures de tentative que Romain Pilliard et Alex Pella, à bord de leur trimaran Use it Again, ont franchi le Horn, toujours au plus près de la côte, dans une mer toujours bien agitée de face, tout comme le vent. Ce dernier étant largement tombé, soufflant entre 15 et 20 noeuds.
Deux skippers heureux dans la vidéo envoyée quelques heures plus tard. Première pour Romain Pilliard et quatrième cap Horn pour l'expérimenté Alex Pella, qui devient cap Hornier dans les deux sens.
Alex Pella, co-skipper d'Use it Again : "Je suis très heureux, un passage du Cap Horn, c’est toujours beaucoup d’émotions même quand tu l’as déjà passé 4 fois ! D’ailleurs, je crois que si je le franchissais 1000 fois, ce serait à chaque fois exceptionnel car c’est un endroit chargé d’histoires maritimes. C’est le passage entre l’Atlantique et le Pacifique, il s’est passé beaucoup de choses dans ces eaux. Cela me passionne ! C’était très difficile le passage de la pointe avec les courants, le vent de face, on a fait des bords carrés mais on a réussi. Il n’y a pas de doute, c’est plus facile de le passer à l’endroit ce Cap Horn !".
Ce soir Use it Again remonte le long des côte Chiliennes, vers le NO, pour éviter une dépression qui arrivent avec une nouvelle fois plus de 35 noeuds de vent.
L'équipage va sans doute essayer de passer par le Nord de cette dépression, ou peut-être de nouveau s'abriter, en attendant des conditions plus appropriées à la navigation...
Vendredi 4 février 2022 : Enfin le Horn
Use it Again a continué, après son passage du Horn sa remontée vers le Nord en tirant des bords le longs des côtes Chiliennes jusqu'à la mi journée, avant de se mettre à l'abri à l'entrée dde la baie de Cook.
Nouveau stand-by, cette fois côté Pacifique, pour laisser passer un grosse dépression.
En ce début de soirée le trimaran à fait route sur l'entrée du canal de Beagle. L'équipage cherchant sans doute à se protéger encore plus des éléments.
Au programmes des prochaines heures, un check du trimaran et quelques réparations ainsi que beaucoup de patiente...
Mardi 8 février 2022 : Situation compliquée à tous points de vue
Use it Again est toujours bloqué, par les dépressions qui se succèdent sur la pointe Sud de l'Amérique du Sud dans les canaux de Patagonie.
Si la situation ne paraît pas bien dramatique en soit, cela était une option envisagée avant le départ, cette attente pose quand même bien des soucis aux deux skippers à bord. La nuit dernière, sans prévenir le vent est monté d'un seul coup à l'intérieur des canaux. Use it Again pourtant avec 3 ris dans la grand voile a pris de la vitesse et se dirigeait vers la rive d'un des canaux. il a fallu manœuvrer en catastrophe à plusieurs reprise pour que tout rentre dans l'ordre. Malheureusement, les manœuvres ont mise à mal le matériel. Résultat une latte de grand, voile, un chariot du rail de grand voile et une boite de latte de grand voile sont à remplacer. Si rien n'est irréparable, avec le matériel de rechange à bord, cela va demander beaucoup d'énergie à Romain Pilliard et Alex Pella et du temps.
Le temps ne sera visiblement pas un problème, car la fenêtre espérée pour reprendre la route sur le Pacifique Sud, ne s'ouvre pas. Une nouvelle grosse dépression se présente.
Pendant ce temps, l'horloge tourne et Use it Again est maintenant en retard sur le temps du record qu'il doit battre pour établir un nouveau record en multicoque et en double.
Comme si tout cela ne suffisait pas, l'équipage rencontre des problèmes administratifs avec les autorités locales. En effet, en se mettant à l'abri dans les canaux de Patagonie, Use it Again a quitté les eaux internationales et est rentrée dans les eaux Chiliennes. Sans effectuer de déclaration. Les autorités locales veulent régulariser la situation, ce qui à défaut d'accoster dans un port, pourrait se faire par la montée à bord d'un officiel. Mais cette solution n'est pas envisageable pour Roamain Pilliard et Alex Pella, car cela mettrait fin à la possible homologation d'un record sur ce parcours...
Christian Dumard, routeur à terre de Use it Again : "Il y a une dépression très grosse, au Nord, qui va balayer la zone et rendre risquée toute navigation. Au mieux, cela donnera des vents de 40 nœuds, avec rafales à 45 nœuds, et surtout des vagues de 6 à 7 mètres au minimum. Sans doute même plus. À cela s’ajoute le phénomène du vent qui va s’accélérer le long de cette côte en butant contre la cordillère des Andes. Le plus gros de cette dépression passera mercredi au large de leur abri et ils devraient pouvoir repartir jeudi si les fichiers météo se confirment. En reprenant leur route jeudi, ils devront affronter du mauvais temps encore, du très mauvais temps, mais cela ira en s’améliorant. Leur but sera de faire du Nord-Ouest pour passer au-dessus de l’anticyclone et ensuite faire de l’Est, avec des vents portants et maniables, enfin ! ".
Mercredi 9 février 2022 : Echoué
C'est par un communiquer en début de matinée que le Team Use it Again de Romain Pilliard annonçait que le trimaran était échoué sur un rocher dans le détroit de Cook. L'équipage a enfilé les combinaisons de survie, mais tout va bien et le trimaran ne semble pas avoir de voie d'eau.
Il fait encore nuit sur zone (l'échouage a eu lieu vers 6 h en France, 1 heure en locale), le trimaran a été mis en sécurité et les autorités locales ont été prévenues.
D'après les relevés AIS, le trimaran semble être entre deux toutes petites îles à l'entrée du détroit de Cook.
L'équipage essayait de se mettre à l'abri d'une nouvelle dépression.
Jeudi 10 février 2022 : A bon port et sain et sauf.
Romain Pilliard et Alex Pella avec l'aide de la Marine Chilienne ont réussi à sortir du mauvais pas où il était Use It Again et à le ramener, par le canal de Beagle, au moteur à 5 noeuds, vers Port Williams.
Le trimaran est arrivé en fin de nuit en France, dans une anse où il a pu s'amarrer à un corps-mort. Les deux skippers, après les démarches administratives d'usages, ont pu prendre quelques heures de repos.
Sur les première images, en plus de la dérive, l'étrave sous la ligne de flottaison à un morceau d'arrachée, mais rien de bien méchant et de toute façon dans la crash-box. Reste à mener les investigations en détails et sans doute à résoudre les démarches administratives pour mener à bien les réparations nécessaires pour rapatrier le bateau en France.
Des réparations qui pourrait s'effectuer en Argentine du côté d'Ushuaia, port où les infrastructures permettrons de remettre en état le trimaran.