Les arrivées s'enchaînent aux Sables d'Olonne, et parmi elles, celle de Sam Goodchild sur VULNERABLE restera gravée comme l'une des plus marquantes de cette édition 2024 du Vendée Globe. Le skipper britannique boucle son premier tour du monde en solitaire avec une performance remarquable, rythmée par les hauts et les bas inhérents à cette course mythique.

Une aventure hors norme
Sam Goodchild a fait rêver les observateurs en tenant tête aux favoris tout au long de la course. Après avoir mené la flotte plusieurs jours lors de la descente de l'Atlantique, il a su se maintenir dans le peloton de tête, oscillant entre la 4e et la 7e place. Son passage du cap Horn en 9e position marquait un moment clé, suivi d'une belle remontée de l'Atlantique Sud qui lui permit de repasser l'équateur en 4e position.
Mais à moins de 1 000 milles de l'arrivée, un coup du sort aurait pu anéantir ses espoirs : la déchirure sur toute sa largeur de sa grand-voile. Dans des conditions difficiles, il a mis près de 48 heures pour effectuer une réparation, les mains dans la colle, pour pouvoir repartir. Un véritable exploit technique et mental qui lui a permis de reprendre la mer et de rallier les Sables d'Olonne en 9e position.
"Un privilège de faire le Vendée Globe"
Dès son arrivée, Sam Goodchild, encore sous l'effet de l'adrénaline, partageait ses premières impressions :
"Je n’ai pas eu le temps de décompresser. Dès mon passage de la ligne, l’équipe technique est montée à bord, on n’a même pas affalé les voiles et on a directement visé le chenal. Je suis arrivé dans la foule, sur le ponton, et me voilà en conférence de presse, alors qu’il y a trois minutes, j’étais encore tout seul ! (Rires) Je suis dans l’adrénaline à 100 % !"
Sa résilience a été mise à rude épreuve avec sa grand-voile déchirée. Pourtant, il n’a jamais baissé les bras :
"J’ai cassé ma grand-voile il y a environ une semaine. Je me suis immédiatement attelé à la réparer : j’ai recollé les deux morceaux, fixé des plaques avec des vis pour sécuriser les zones sous tension. Le plus dur, c’était les conditions météo. Les vagues remplissaient le cockpit d’eau et, par moments, le bateau partait dans de gros surfs avec des paquets de mer passant par-dessus le pont."
Son acharnement a porté ses fruits.
"J’ai donné tout ce que j’avais, et ça a tenu",
Une performance qui marque un tournant
Sam Goodchild a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs sur un bateau de la génération précédente. Son Vendée Globe, il l’a rêvé depuis 20 ans, et il l’a accompli avec brio :
"C’est pour cette course que j’habite en France, que j’ai une famille française… Tout tourne autour du Vendée Globe, c’est le fil conducteur de mon parcours. Alors perdre une place, ce n’est pas si grave par rapport à ce que cette aventure représente pour moi."
Une édition riche en performances remarquables
Dans ce classement qui continue de s’affiner, d’autres skippers ont marqué l’histoire. Justine Métraux, 8e, prend la première place chez les femmes, le premier skipper étranger et la première sur un bateau de la génération 2020, battant au passage le record féminin de la course !
Depuis l’arrivée des trois premiers, le classement provisoire :
Jérémie Beyou (Charal) – 4e
Paul Meilhat (Biotherm) – 5e
Nicolas Lunven (PRB) – 6e
Thomas Ruyant (Vulnérable)– 7e
Justine Métraux Team Work - SNEF)– 8e
Sam Goodchild (Vulnérable)– 9e
Benjamin Dutreux (Guyot Entreprise)– 10e
Clarisse Crémer (L'Occitane en Provence)– 11e
Boris Herrmann (SeaExplorer)– 12e
Samantha Davies (Initiatives Coeurs)– 13e
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