L'annonce de ce 4ème volet des WebConf d'avant départ de la Vendée Arctique Les Sables, aura été le renoncement d'Alan Roura, skipper de La Fabrique. En effet, après une très longue hésitation, il avait même pensé prendre le départ il y a quelques semaines, et revenir au port pour l'événement, Alan Roura va rester près de sa compagne pour l'arrivé de leur premier enfant.
Kévin Escoffier skipper PRB : "L'idée était de faire le maximum d'entraînement en solitaire, on en a eu un de 48 h avec le Pôle de Port Laf, on n'a pas chômé. On devait avoir deux transats, on a finalement un parcours qui fait presque une transat, hâte de savoir dans quel sens on va tourner pour se concentrer sur un seul parcours. Il faut se méfier des entraînements à Port La Foret, au près VMG on arrive à tenir les nouveaux bateau, au débridé, la logique mécanique montre qu'ils sont plus rapide. En 2019 on arrivait encore à les tenir, là c'est compliqué, malgré les bonnes modifications faites cet hiver sur le bateau. Après il faut voir ce que ça donne en solitaire au large. Moi j'ai envie d'y aller sur un rythme Vendée Globe, je suis focalisé la dessus pendant ces 12-13 jours de course et arriver à peu près frais. D'arriver devant les anciens bateaux optimisés et rester au contact des nouveaux. Cette course va nous donner une idée, pour cela ça, va être très intéressant. Il faut faire attention, on est un des premiers sports à repartir dans un événement important. Aller faire du près le long des côtes Bretonnes et Irlandaises, il y a de gros risques, et ça serait dommage avec des bateaux en solitaire, des bateaux qui vont de plus en plus vite de prendre des risques. Il serait dommage de percuter un bateau de pêche ou un plaisancier. On n'a pas besoin de prendre le risque d'être critiqué pour un contact. Je suis donc favorable à une route Sud… L'organisation et l'IMOCA60 à vraiment fait un super job, même si notre sport favorise ça. Le Vendée Globe aura j'espère le village le plus grand possible. Il y a le sport, mais aussi le côté économie derrière, il ne faut pas l'oublier, il faut que ça continu derrière. Je suis content d'avoir cette course avant le Vendée, ça aurait été compliqué sans. J'ai hâte d'aller naviguer et ça va montrer que notre sport est capable de grandes choses".
Maxime Sorel, skipper de V&B – Mayenne : "On a mis à l'eau dès le 13 mai, on a tout arrêté pendant le confinement repris le 11 et mis à l'eau le 13 avec derrière un mois très intense, avec des sorties techniques et partenaires, le bateau est au top, moi pas au top olympique, mais je suis super content d'aller naviguer… Si on part directement vers l'Island, on aura du vent très fort de face, et de la mer. Si on part vers le Sud on va avoir un gros anticyclone à négocier après le cap Finistère, avec le risque de voir la course déjà jouée à ce moment là. La décision ne doit pas être facile, mais moi je partirai bien au Sud. Je prends cette course comme un brouillon du Vendée Globe. On part avec le matériel du Vendée, toute l'équipe est en format Vendée Globe, pour prendre le rythme et voir ce qu'on va pouvoir améliorer derrière... Ce n'est pas complètement inconfortable de la préparer à la maison, mais il y a le manque de boost qu'on peut avoir avec un village. Mais la situation est compliquée, on s'adapte, on a déjà fait les tests PCR, on va en refaire demain avant le départ. On va à Port Laf' pour faire le test en voiture et ensuite retour à Concarneau pour embarquer. Peu importe les contraintes, on s'adapte".
Sébastien Simon, skipper d’Arkéa - Paprec : "On a essayé de naviguer le plus possible, on a commencé par naviguer sans fois, on commence à avoir l'habitude avec ce bateau. On avait beaucoup de choses à découvrir et ensuite on a reçu les deux foils, nos deux ailes. J'ai hâte de découvrir, tout seul et pour une première course en solitaire sur mon bateau. Les objectifs, je viens de recevoir mes nouveaux foils, j'ai eu peu de temps pour tester le bateau dans cette nouvelle configuration. Je ne vais pas me tromper d'objectif, il faut que je me qualifie pour le Vendée Globe et éprouver le bateau. Je n'ai pas d'objectif sportif sur cette course, casser du matériel risquerait de compromettre la participation au Vendée Globe. Il faut qu'on soit à 100 % du potentiel début novembre. Je partage l'avis de partir au Sud, on a des bateaux pour le portant pas pour faire du près, ma crainte avec une flotte très dense, vers le Nord, avec des virements dans du vent très fort, du trafic, il y a des risques que j'aimerais éviter... Le cœur du compétiteur je vais le mettre de côté, il faut gérer le matériel, nos bateaux sont sensibles à l'état de la mer. Il faut connaître les limites de son bateau et de soit. Il faut faire attention. Pour moi, il faudra faire abstraction de tout ça et naviguer pour moi. Je n'ai pas eu encore le temps de gérer toutes mes jobs listes du Vendée Globe, je pars assez léger"..
Arnaud Boissière, skipper La Mie Câline – Artisans Artipôle : " On a navigué plusieurs fois dès le confinement, on a fait quelques speeds tests avec Benjamin Dutreux, on fait ce que l’on peut, car nous n'avons pas de pôle au Sables, mais c'était très sympa. Je ne voulais pas faire la New-York Vendée car trop loin, trop cher, donc là je pars de chez moi c'est très bien, c'est une bonne préparation pour le Vendée Globe sur un beau parcours. Pour le parcours, il faut trouver la moins mauvaise solution, mon avis personnel je vois mal comment on peut aller directement vers l'Islande. La première nuit est la nuit de tous les dangers, il y a les autres concurrents, les pêcheurs, le trafic, les casiers, le courants... LE tout près de la côte ! L'optique c'est de finir, c'est comme le Vendée Globe. Cette course est plus un sprint pour moi, mais un condensé du tour du Monde. 15-20 jours ça reste un sprint, c'est un exercice ultra intéressant de se retrouver au contact , c'est un bon moyen de se mettre dans le rouge en juillet, pour être près pour le Vendée Globe, tout en faisant gaffe à ne pas de faire de bêtises pour pas avoir des choses importantes de casser, car le timing est court et en plus il faut avoir les moyens. En mer il se passe toujours des choses imprévisibles. Ca reste un très bon exercice, j'y vais en configuration Vendée Globe. Kevin va me dire que c'est un peu beaucoup, mais j'embarque du matériel pour matoser et avoir des aussi beau muscles que Kévin… C'est original et ridicule, je suis aux Sables, mais je dois faire des ronds dans l'eau 24 h avant le départ, mais on se plie aux obligations. C'est plus qu'original, c'est une chance pour la course au large. C'est bien d'avoir pu faire ça. Après on verra comment sera la course. La voile à cette chance là, par rapport à d'autres sports, on a fait beaucoup de réunions, on a réussi, avec les partenaires à parler d'une voix. Il fallait une course avant le Vendée. Il n'y a rien de mieux qu'une course pour se préparer. Il n'y a pas de village, pas de spectateur, mais on va la faire vivre à fond ,avec tous les moyens de communication qu'on à bord".
Alan Roura, skipper de La Fabrique : "Pour des raisons personnelles, je ne serai pas au départ samedi. Il y a des décisions qui ne sont pas facile à prendre, on navigue beaucoup depuis la mise à l'eau du bateau. Tout se goupillait super bien jusqu'au Covid19, il a fallu échanger pas mal avec les partenaires qui sont à fond derrière la décision. Il y a quelques jours c'était j'y vais, et la non je ne me vois pas rater l'arrivée de mon premier enfant, il faut être humain dans la vie. Je vais continuer de naviguer en attendant la naissance. J'ai donc décidé de ne pas prendre le départ de la Vendée Arctique Les Sables pour cette raison… Un rythme Vendée Globe c'est du non stop 24h/24. La météo est très dure, les mers sont très grosses, on casse les bateaux, on doit les réparer, on doit placer le curseur au bonne endroit entre mener le bateau, le soulager et terminer. Il faut terminer, c'est l'objectif d'un Vendée. On part tous des pontons en disant non je ne vais pas tirer dedans, mais une fois partis, c'est toujours l'inverse. Il faut gérer ce condensé de Vendée Globe en 15 jours, le sommeil, la nourriture, le bateau... Ca va être bien de suivre les bateaux, surtout au large, certains vont à fond dans la baie, mais il faut voir ce que ça donne au large. Il va y avoir un super match, c'est certain. J'aurais aimé me confronter, il me reste le Défi Azimut, je vais continuer de naviguer différemment. Je vais essayer d'innover pour comprendre le bateau dans d'autres conditions".
Dans 45 min briefing météo avec la direction de course.