86ème édition du Bol d'Or

Du 13 au 15 juin 2025, le Lac Léman accueillera la 86e édition du Bol d’Or. Cette régate figure parmi les événements les plus emblématiques de la saison de voile en Europe et constitue un rendez-vous incontournable pour les passionnés comme pour les curieux. Unique en son genre, elle réunit chaque année des centaines de bateaux, des équipages expérimentés comme amateurs, dans un cadre exceptionnel : le plus grand bassin d’eau douce fermé du continent.

Photo : LV Siebenthal

Le Bol d'Or, organisé par la Société Nautique de Genève, relie Genève à l’extrémité orientale du lac, au Bouveret, avant un retour vers le point de départ. Un parcours en aller-retour de 123 kilomètres qui se joue sur un plan d’eau souvent imprévisible, rendu complexe par la topographie du lac, les effets de site, les systèmes météorologiques locaux et la densité des participants. L’édition 2025 de cette régate, la plus vaste au monde en bassin fermé, s’annonce encore une fois comme un condensé de stratégie, d’endurance et de finesse nautique.

Une régate ouverte et multiple

Cette année, 404 voiliers sont inscrits. Ils appartiennent aux classes de l’ACVL (Association des classes de voiliers du Léman) et à la classe LX. Tous, qu’ils soient monocoques ou multicoques, partageant le même plan d’eau, seront alignés pour le départ donné le samedi 14 juin à 10h précises, depuis le Port-Noir à Genève.

Chaque édition du Bol d’Or est marquée par la diversité des profils des marins. On retrouve les grands noms de la course au large, habitués des tours du monde, côtoyant les régatiers lémaniques, les passionnés de croisière rapide ou les jeunes talents issus des clubs de la région. C’est aussi l’un des rares événements où les équipages professionnels et amateurs se retrouvent dans une configuration aussi dense, où la navigation en flotte devient un exercice permanent d’anticipation, de gestion des contacts, et d’interprétation du plan d’eau.

Le parcours : un défi lémanique

Naviguer sur le Léman peut sembler à première vue plus accessible que sur les mers ouvertes. Pourtant, ce lac alpin cache bien des pièges. La succession des effets de brise thermique, les zones d’ombre météorologique, les courants et les rotations de vent souvent subtiles transforment cette régate en un véritable défi tactique. Passer la marque du Bouveret, avant de revenir sans se faire piéger par la pétole ou les sautes de vent du petit matin et autres orages et pluies diluviennes, fait partie des épreuves typiques du Bol d’Or.

Les conditions météo peuvent changer rapidement. Des éditions ont été marquées par de longues heures sans vent, d’autres par des grains violents. Cette instabilité oblige les équipages à des choix tranchés : prendre le large ou longer les côtes, miser sur les thermiques ou chercher les axes de pression... autant de décisions qui peuvent faire perdre ou gagner des heures.

Une histoire, un ancrage, une symbolique

Créé en 1939, le Bol d’Or est né de l’idée d’offrir aux marins du Léman une course ambitieuse, capable de rassembler tous les types de voiliers sur une même ligne de départ. Depuis, l’épreuve s’est modernisée mais a su conserver son ancrage local. L’événement est aujourd’hui un rendez-vous majeur du calendrier nautique européen, reconnu bien au-delà de la Suisse romande. Il est aussi un marqueur fort de la culture lémanique, une célébration du lien entre un territoire, un lac, et sa communauté de navigateurs.

Le nom de nombreux grands marins y est associé. Cette année encore, plusieurs figures de la course au large seront sur la ligne de départ, dont Yann Guichard, tenant du titre à bord du TF35 Sails of Change 8, ou encore Franck Cammas. Yvan Ravussin prendra la place de Duncan Späth sur Sails of Change 10.

Le choix de Justin Mettraux comme marraine de cette édition, sixième du dernier Vendée Globe et première femme de ce classement, souligne aussi la volonté de valoriser une nouvelle génération de marins, engagés et expérimentés.

Le TF35 Trophy, fil rouge de la haute performance

Pour les suiveurs du TF35 Trophy, le Bol d’Or constitue une étape particulièrement attendue. Ces catamarans à foils, conçus spécifiquement pour les eaux intérieures et pour voler à haute vitesse dans des conditions de vent modéré, offrent des images spectaculaires. Leur présence dans la flotte ajoute une dimension technologique et sportive supplémentaire à l’épreuve. Sur le Léman, ces bateaux de nouvelle génération sont pilotés par certains des marins les plus aguerris de la scène internationale. Le contraste entre leur extrême vélocité et les monocoques, bien que certains soient là aussi de véritables libellules, plus traditionnels renforce la richesse visuelle et stratégique de la régate.

Une course à suivre de près, sur place et à distance

Le public peut vivre la course depuis le village du Bol d’Or, situé à la Société Nautique de Genève. Ouvert de jeudi à dimanche, il propose animations, retransmissions en direct, commentaires et rencontres avec les équipes. Le village constitue aussi un lieu de vie pour les participants, les familles, les amateurs de voile et les visiteurs curieux. Plusieurs moments forts y sont organisés : cérémonie d’ouverture, remise des prix, concerts, points presse, ateliers.

Pour ceux qui suivent à distance, la régate est accessible en direct via le site officiel www.boldorduleman.ch et sur les réseaux sociaux. Chaque bateau est équipé d’un système de balise permettant de suivre sa progression en temps réel sur la cartographie en ligne. Cette technologie rend la régate lisible pour tous, quel que soit le niveau de connaissance nautique.

Une organisation millimétrée

Avec plus de 3 500 personnes engagées à bord des bateaux, une couverture médiatique internationale et un village grand public, l’organisation du Bol d’Or mobilise des moyens conséquents. Plus de 150 bénévoles sont répartis sur l’eau et à terre pour assurer sécurité, accueil, gestion des départs et arrivées, logistique, et coordination des différentes zones techniques.

Le départ du Bol d'Or sera donné à 10h le samedi 14 juin. Une nouvelle page de l’histoire du Léman s’écrira alors, à suivre depuis la rive ou à travers l’écran, voile au vent, boussoles sur Genève.

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